La Déesse des mouches à feu
Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Déesse des mouches à feu" et de son tournage !

Adaptation

La Déesse des mouches à feu est tiré du livre éponyme de Geneviève Pettersen paru en 2014 et devenu un best-seller au Québec. La réalisatrice l’a découvert par le biais de son libraire et l’a dévoré en une nuit, au point de proposer dès le lendemain à son producteur, Luc Vandal, de l’adapter. « En tant que romancière [Anaïs Barbeau-Lavalette est cinéaste et autrice], je sens parfois que certaines narrations sont plus ou moins facilement transposables au cinéma. Mais ici, ce n’est pas ce qui m’a marqué le plus. C’est la justesse du regard qui m’a séduite. J’y sentais quelque chose de très authentique. C’était la première fois que j’avais l’impression de redécouvrir ma propre adolescence, de manière très frontale, très brute », confie Anaïs Barbeau-Lavalette.

Le défi de l’adaptation

Anaïs Barbeau-Lavalette revient sur le travail d’adaptation : « il a fallu transposer la narration. Hormis en de très rares exceptions, j’ai beaucoup de mal avec les voix-off au cinéma. Il m’a fallu délaisser ce qui était véritablement puissant dans le roman, ce récit à la première personne, et le traduire en incarnation cinématographique. »

Trouver l’héroïne

Kelly Depeault tient dans La Déesse des mouches à feu son premier rôle majeur dans un long métrage de cinéma. Plus de deux cent jeunes filles ont été auditionnées pour le rôle de Catherine. Ce personnage, qui ne suscite pas vraiment l’empathie ou la sympathie chez le spectateur, nécessitait une actrice charismatique, comme le précise la réalisatrice : « Il ne fallait pas prendre le risque que le spectateur se détache d’elle. Il fallait trouver une interprète qui puisse nous happer pour qu’on accepte de la suivre où qu’elle aille. Kelly possédait la force et la fragilité primordiales pour jouer Cat. »

Un personnage vieilli

À l’inverse du roman où elle a 14 ans, le personnage de Catherine dans le film est âgé de 16 ans, afin de coller à l’âge qu’avait son inteprète, Kelly Depeault, au moment du tournage. « C’était très important pour moi qu’il n’y ait pas d’écart. Kelly n’aurait pas pu passer pour une fille de 14 ans, et je voulais être en accord avec ce que son corps et sa présence racontaient », explique la réalisatrice. Vieillir le personnage permettait aussi de rendre le récit un peu moins brutal, étant donné que le personnage se drogue et traverse des épreuves dangereuses.

Comment aborder l’addiction ?

Après avoir passé en revue la façon dont les trips de drogue avaient été illustrés au cinéma, la réalisatrice a choisi de rester au plus près de son héroïne lors de ces scènes, sans être dans la construction artificielle. Elle est allée à la rencontre de véritables drogués, en particulier ceux qui avaient pris de la mescaline dans les années 1990. Ce dérivé du PCP, un tranquillisant pour cheval, a laissé de graves séquelles chez ses utilisateurs. « De ces rencontres avec d’anciens drogués, nous avons retenu différents mots-clefs qui ont servi à affiner le jeu des comédiens : perte d’équilibre, envie de prendre des risques, sensation d’être invulnérable... La mescaline plaisait aux adolescents parce qu’elle les faisait se sentir forts », témoigne Anaïs Barbeau-Lavalette.

Entre Andrea Arnold et Larry Clark

Anaïs Barbeau-Lavalette a montré à ses comédiens American Honey d’Andrea Arnold car, si tout y est scénarisé, la mise en scène est extrêmement vivante. La réalisatrice avait aussi en tête Larry Clark : « Les risques qu’il parvenait à prendre me plaisaient, mais je ne voulais pas du tout que mon film soit aussi cru que les siens. Je le voulais plus amoureux, plus chaleureux. Son cinéma m’a aidé à identifier ce que je voulais atteindre et ce dont je ne voulais pas du tout. »

Un tournage éco-responsable

Le générique de fin mentionne que le tournage a été éco-responsable (une première pour un film québécois). La réalisatrice tenait à faire de vrais efforts écologiques : « Chaque tournage fait toujours ce qu’il peut, bien sûr, mais rien n’est jamais répertorié, on repart toujours de zéro. Je voulais faire ça de manière sérieuse, pour montrer que le monde du cinéma est capable de s’adapter. L’art, oui, mais pas à n’importe quel prix ! » L’équipe a été accompagnée dans cette démarche par l’organisme La Brigade Verte.

Une aventure collective

Dans les crédits, à la mention “un film de”, sont affichés tous les noms des collaborateurs. Une évidence pour la réalisatrice : « C’est un peu un lieu commun de dire ça, mais c’est une vérité : La Déesse des mouches à feu s’est fait de manière incroyablement collective. Tout le monde y a mis son cœur, son énergie. [...] Le film a été tourné par des dizaines d’artistes ou de techniciens qui ont donné tout ce qu’ils pouvaient pour qu’il soit aussi réussi que possible. Il n’y a plus de hiérarchie à ce niveau, juste beaucoup d’humanité. Je ne voyais aucune raison d’écrire mon nom de réalisatrice plus gros que les autres. »

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