Un très très grand Bourvil!! On se rend compte dans ce film qu'il a souvent été sous exploité, qu'il pouvait tout jouer. Un film malheureusement peu connu, alors qu'excellent, très touchant et très fin. Totalement moderne.
Un film magnifique, beaucoup de pudeur et d''émotion, des acteurs formidables. Sans doute l'un des plus beaux rôles de Bourvil. On réalise à quel point c'était un formidable acteur. Beaucoup de scènes qui prennent "aux tripes" dont celle où Bourvil rend visite à son ancienne institutrice. Pourquoi n'est-on plus capable de réaliser des films humains et sentimentaux comme celui-ci aujourd'hui ?
1942, Alex Fortunat, brave homme un peu benêt, aide une grande bourgeoise à franchir la ligne de démarcation et à s'installer à Toulouse avec ses deux enfants. Ils resteront deux ans ensemble. C'est le genre de film, tourné en pleine "Nouvelle vague", qui fut vilipendé pour son académisme. Avec la patine du temps, le regard a changé. Fortunat est une oeuvre pleine de tact et de pudeur, qui évite les pièges du mélodrame, et recrée avec soin la période de l'Occupation. Michèle Morgan et Bourvil se retrouvent deux ans après Le miroir à deux faces. A la finesse de jeu de la première répond la faconde et la sensibilité du deuxième, dans un de ses tous meilleurs rôles. Surprise du chef : l'un des enfants est incarné, non sans tempérament, par un dénommé ... Frédéric Mitterrand.
Bourvil et Morgan réunis pour la deuxième fois, forment ici un couple crédible malgré leurs différences physiques. Il faut dire que dans ce film Madame Morgan, dans la plénitude de la proche quarantaine, a rarement été aussi jolie à l'écran. Cette bluette est charmante à souhait avec une fin pathétique qui correspond à la réalité probable de cette histoire dont on veut croire qu’elle eût été possible en tant de guerre car un autre contexte rendrait peu probable cette idylle entre une femme de chirurgien célèbre et l’idiot du village. Le propre des comédies romantiques réussies est de nous faire croire à l’impossible. Ici le pari est réussi. On remarquera la présence du jeune Frédéric Mitterrand qui déjà affiche cette moue boudeuse qui ne le quittera pas.
Le cinéma populaire à son apogée. Ce très beau film signé Alex Joffé nous procure de grandes émotions, grace notamment à deux magnifiques performances d'acteurs, celle de Michèle Morgan, mais surtout Bourvil, bouleversant dans son plus beau role. L'ensemble est aussi amusant parfois que triste à certains moments. Sans être forcément un immense film; Fortunat n'en reste pas moins dans nos mémoires, car rarement on aura été autant touché par des personnages, aussi incroyablement humains, de plus sans jamais tomber dans la facilité. Une belle réussite.
Film sympathique mais sans plus. Il est toutefois surprenant de voire Bourvil dans un registre plus dramatique même si son personnage garde une facette humoristique. Autre surprise: la présence de Frédéric Mitterand, incarnant le petit Maurice, dans son premier rôle au cinéma.
Un film assez moyen, très bien interprété toutefois, même si Bourvil "fait son Bourvil" et M.Morgan "fait sa Morgan": Bourvil dans l' éternel rôle du brave bougre mal dégrossi , Morgan dans son éternel rôle de la bourgeoise classe, bien éduquée et inaccessible. Bien peu d' action; le film traîne vite en longueur et distille peu à peu son ennui.
C'est un film sortie en 1960, mais il reste un dernier film avant la nouvelle vague. Ce style de films. Des films standardisés de 1930 à 1950. Du noir et blanc. Il y a deux grands acteurs, Michelle Morgan et Bourvil. On ne voit pas grand chose de la vie à l'époque car le film est tourné presque entièrement en studio. Dans un appartement. C'est dommage. L'histoire, elle est expliquée mais pas tourné. On ne voit rien. La vie, deux ans en mode hui clos. C'est un film intéressant et bien tourné néanmoins, mais malheureusement, c'est un film liw cost.
Force est de constater que ce beau film montre une nouvelle fois l’extraordinaire capacité d’André Bourvil à exprimer une large palette d’émotions où son degré de gravité atteint ici son point d’orgue. Passant du simplet alcoolique au stade de l’homme mur transfiguré par son amour pour le personnage de Michèle Morgan, c’est peut-être dans la dernière partie du film, lorsqu’il découvre que cet amour ne pourra être partagé, que Bourvil fait éclore sa sensibilité la plus exacerbée. Son visage soudain plongé dans l’obscurité dessine la marque profonde d’une solitude qu’on ne lui connaissait pas. Mieux encore, il réussit à nous toucher au plus profond dans l’acceptation de ce désespoir, l’acteur ne pouvant se résigner au moindre défaut de sincérité qui nous aurait fait entrevoir un happy end des plus convenus. L’argument du film, adapté du roman Fortunat ou le père adopté de Michel Breitman, confronte une famille de résistants réfugiée à Toulouse sous l’Occupation ayant pour voisins une famille de juifs reclus dans la clandestinité. De l’amour entre les uns et les autres vont se tisser les fils d’un bonheur éphémère, obscurci et anéanti par les heures sombres du nazisme. Michèle Morgan, qu’on a trop souvent considéré comme une beauté froide et distante, se délie ici sous la caméra d’Alex Joffé pour faire apparaître, notamment dans la scène de danse, une sensualité échevelée tout à fait bouleversante. Film à revoir sans modération, Fortunat, s’il n’est pas un modèle d’écriture cinématographique, n’en est pas pour le moins un splendide mélodrame qui doit tout aux acteurs et dans lequel la vie qui tente de battre malgré tout fait figure d’acte de résistance face aux blessures mortifères de la France occupée.
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4,0
Publiée le 26 septembre 2021
On ne le connait pas forcèment par coeur mais on prend toujours plaisir à revoir ce très beau film d'Alex Joffè, avec en tête d'affiche, Bourvil et Michèle Morgan, dèjà partenaire dans "Le miroir à deux faces" (1958). Problèmes familiaux et consèquences sur les enfants de l'Occupation française avec une brillante direction des acteurs! il n'y a que Bourvil qui pouvait incarner Fortunat, cet homme simple et bon qui accepte d'aider une femme du monde et ses deux garçons à franchir la ligne de dèmarcation! La mise en scène de Joffè va à l'essentiel, et la pudeur choisie pour souligner le dètail le plus significatif! spoiler: La meilleure sèquence : les larmes de Bourvil pour sa maîtresse, fusillèe par les allemands, avec cette plaque sous le prèau, devenu lieu de souvenir! Sinon le jeune Patrick Millow est formidable dans le rôle du frère cadet, bien plus attachant que son partenaire alors âgè de treize ans, Frèdèric Robert alias Frèdèric Mitterrand! Une oeuvre èmouvante qui doit beaucoup au grand Bourvil...
Sur fond de seconde guerre mondiale, l'histoire émouvante de cet homme venu aider une femme bourgeoise à cacher son identité. Bourvil se transforme dans le film passant du rustre à l'homme distingué. Un beau film qui gagne en profondeur au fil du récit jusqu'à la fin poignante et triste. Très belle réalisation.