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norman06
355 abonnés
1 679 critiques
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3,0
Publiée le 3 juin 2022
Le film se mérite. Une première heure qui fait craindre le pire puis un métrage à la fois envoûtant par son récit et sublime par son esthétisme. Benoît Magimel trouve un autre grand rôle de maturité.
Une proposition non dénuée de charme mais pas aussi passionnante que je l’aurai aimée. On pense à « lost in translation », un film sur l’ennui où on s’ennuyait ferme quand même!! Je m’attendais à un film foutraque et absurde mais plus vénéneux. On aime benoit magimel et il est parfait dans ce rôle de petit potentat qui semble s’engluer dans ce paradis en vase clos , shooté par l’ennui, la suffisance, la mauvaise conscience continentale.on aurait adoré que leos carax ou Abel Ferrara soit au manettes pour nous faire un vrai bad trip! Pas inintéressant mais il faut dire ce qui est! On s’y ennuie quand même beaucoup!!
La performance de Benoît Magimel est très puissante, il incarne son personnage à la perfection dans un film original à l’atmosphère glauque et très particulière, loin des clichés de Tahiti. L’idée de la rumeur d’une reprise des essais nucléaire est excellente et donne au film un thème très actuel. Le méli-mélo géopolitique entre le haut-commissaire de la République, l’armée et les conflits d’intérêts avec les différentes autorités locales est dérangeant. Mais malheureusement, le film a des longueurs. Le folklore autour des danses dans le club local aurait par exemple, très bien pu être coupé au montage.
Le cinéaste espagnol Albert Serra, présentait " pacifiction" en compétition au festival de Cannes ( 2022 ), ou il est reparti sans aucune récompense.
Tout est dans le titre : la vie dans les îles du Pacifique et l'imaginaire, la fiction. Autant dire qu'il semble inutile de chercher un quelconque réalisme dans le dernier opus du realisateur catalan.
Il y a un vague scénario ( des rumeurs circulent à Papeete laissant entendre que la France va reprendre ses essais nucléaires en Polynésie) prétexte aux déambulations du Haut Commissaire ( Benoit Magimel qui tient le film sur ses épaules) dans l'île de Tahiti et à un bref voyage dans l'archipel.
La reprise des essais fait ( peut-être ?) écho à un monde à l'actualité menaçante dont les soubresauts se font sentir jusqu'aux territoires les plus éloignés du globe.
"Pacifiction" 'est finalement une expérience sensorielle du bout du monde ; celle éprouvée par un occidental loin de ses racines, que propose Serra, tout au long de son opus hypnotique, onirique voire cauchemardesque ( les ultimes propos de l'amiral à ses subordonnés font craindre le pire).
La longueur de " Pacifiction " se justifie en ce qu'elle contribue à provoquer chez le spectateur l'engourdissement des ambiances de torpeur tropicale, même si les dernières vingt minutes auraient sans doute pu être raccourcies.
A Tahiti, De Roller (Benoît Magimel) est un haut fonctionnaire de l'État qui veille au maintien de l’ordre sur l’île. Des rumeurs sont en cours, selon lesquelles des militaires français prévoieraient de faire des essais nucléaires. Ce film est un objet particulier, il décontenance dès le début. On sent que les dialogues sont improvisés, la trame du film n’est pas nette, il ne se passe pas grand chose. J’ai malgré tout aimé l’ambiance générale, on sent un mystère ambiant, on se dit qu’un événement inattendu peut arriver à tout moment (spoiler: au final il n’arrive jamais vraiment, ce qui est un peu décevant ). La maladresse des dialogues a un certain charme. Les images sont magnifiques (couleurs et effets de lumière dans un paysage paradisiaque). Les personnages sont assez charismatiques, en particulier Benoît Magimel, mais également Shannah (Pahoa Mahagafanau), son assistante. En revanche, la durée du film est vraiment trop importante (quasi 3h), surtout vue la lenteur du rythme. La dernière heure m’a semblé particulièrement soporifique. De manière générale, il y a beaucoup de plans / scènes inutiles et répétitifs (comme par exemple quand on filme plusieurs fois le projecteur d’un stade sous la pluie). Enfin, plusieurs portes de l’intrigue sont ouvertes, mais souvent pas fermées au cours du film. C’est donc un film qui partage complètement, dont le principal attrait reste l’esthétique des images filmées.
Un thriller politique basé à Tahiti. Il est déroutant par la lenteur générale de ses plans séquences décalés. Benoît Magimel tient son rôle à merveille
Albert Serra livre avec "Pacifiction" un film hypnotique, véritable ovni cinématographique, long de près de 3 heures pour évoquer la reprise des essais nucléaires français dans une ile du Pacifique. Près de 3 heurs pour finalement évoquer le sujet peut-être e n30 minutes, les meilleures du film. Le reste ne semble que gratuit et inutile même si la photographie est vraiment magnifique, loin des clichés touristiques de l'Ile. Et puis, il y a dans le rôle d'un diplomate hors norme un Benoit Magimel incroyablement inspiré et incroyablement présent. Vêtu d'un costume blanc, il traverse le film comme un fantôme et dégage in charisme que l'on voit rarement sur grand écran. Ne le nions pas, c'est surtout pour lui que l'on reste jusqu'au bout de ce film très étonnant mais surtout trop long.
C’est très long (2 heures et 45 minutes), et on voit (on sent) le temps s’écouler lentement dans cette Polynésie pluvieuse et sombre. On se croit parfois dans un tableau de Gauguin, par la beauté des jeunes hommes, jeunes femmes et non binaires qui traversent l’écran. C’est un mélange désenchanté de politique, de décadence, de musique, de danse, d’ambiance glauque, de Marine nationale en virée nocturne et de mégalomanie nucléaire. Je suis contente d’avoir vu ce film, qui est un vrai film de cinéma, avec un Benoît Magimel en haut-commissaire de la république en Polynésie française parfaitement crédible et déroutant, mais je ne suis pas certaine de le recommander.
Ce qui frappe en premier, c’est la qualité visuelle du film, qui alterne les plans de type « carte postale » et des plans très originaux, à l’ampleur magnifiée par le format cinémascope et par l’utilisation du téléobjectif. Ce film sensoriel fait ressentir une sorte de langueur, imprégnant les spectateurs de l’ambiance Polynésienne. Il est complètement centré sur le personnage principal de haut-commissaire en charge de représenter l’Etat et la loi dans cette contrée ultramarine. Personnage atypique au comportement improbable, qui a tout d’un « Privé » du film noir : lucide et désabusé, ne croyant pas trop à sa propre utilité, en recherche d’une vérité qui le dépasse et lui échappe, et menant en solitaire ses investigations. Sa fonction le conduit aussi à adopter des attitudes politiques, avec les compromissions, les manipulations, et les sous-entendus qui vont avec. Le jeu au second degré de Benoît Magimel est assez remarquable : il joue (bien) le rôle d’un personnage qui joue mal son rôle, du fait d’un manque de réelle conviction dans ses actions. Constat assez rare, le film aurait pu être bien plus court, comme il pourrait être plus long, aucune scène n’étant indispensable au déroulement de la mince intrigue, ne faisant que participer à la création d’une impression générale. Il alterne aussi des scènes superbes, comme celle de la vague, très spectaculaire et symboliquement annonciatrice de la menace qui apparaît alors que tout semble calme, et d’autres de moindre intérêt. Et cette fiction dans le pacifique n’en est peut-être pas, aux yeux du cinéaste, complètement une (pas si fiction), quand elle se clôt sur le spectacle d’un discours belliciste hallucinant de patriotisme exacerbé.
Ai vu "Pacifiction - Tourment sur les îles" d'Albert Serra. Le Haut-Commissaire de la République Française représentant de l'Etat en Polynésie Française prend le pouls de la population en parcourant l'île (villages, plages, villes) et les différentes populations (militaires français, travestis, représentants polynésiens, pêcheurs). Une rumeur fait frissonner tout le monde : la France reprendrait les essais nucléaires en toute impunité et discrétion. La photographie est aussi luxuriante que la végétation de l'île. Artur Tort a fait un travail presque pictural hallucinant, sa façon de filmer les ciels crépusculaires inquiétants est magistrale et envoûtante. Le travail sur le son est tout aussi puissant. Albert Serra est un magicien qui sait faire émerger la vie devant sa caméra. Les acteurs improvisent, et le metteur en scène capte les silences lourds de sens, les silences prolongés qui suivent certaines questions, les silences avant la tempête, les silences des paysages en pleine nuit... Albert Serra dans ce film fait ressentir avec art la langueur, la moiteur, la torpeur. Le film dure 2h45, il aurait pu faire le double où la moitié cela n'aurai rien changé, tant l'essence de ce film est plus faire vivre un ressenti, un état, une façon d'être que de raconter une histoire dont on se détache assez vite (en tous les cas moi). Benoit Magimel est vampirique et sublime de charisme, comment ne pas penser à Marlon Brando qui lui aussi avait une passion pour Tahiti. Plus qu'un film une expérience intense.
A la lecture des critiques, "Pacifiction" semble avoir divisé son public. Ce qui n'a rien d'étonnant vu sa lenteur, et, avouons-le, son absence d'intrigue. Si en lisant le pitch vous vous attendez à un thriller implacable teinté d'espionnage, passez votre chemin. Benoît Magimel incarne le haut-commissaire de la Polynésie française, autrement dit le représentant direct du gouvernement français. Il fréquente plusieurs milieux, tente de garder de bonnes relations avec tout le monde. Jusqu'à une rumeur folle : des essais nucléaires pourrait reprendre localement ! Clairement, le point de départ est tiré par les cheveux. Les modèles de calculs des armes atomiques ayant été justement qualifiés grâce aux essais des années 90, pourquoi la France reprendrait-elle des essais de nos jours, devant les contraintes monstrueuses que cela représente ? Pourquoi le gouvernement n'aurait pas mis au courant son représentant direct sur place ? Pourquoi des agents étrangers s'intéresseraient à ce type qui ne sait rien et ne contrôle rien ? Néanmoins, il y de très bonnes idées. Le fait de montrer ce fonctionnaire complètement isolé, sans réel pouvoir, limite paranoïaque, qui déambule dans son costume blanc mal taillé (involontairement, Benoît Magimel ayant pris du poids entre l'élaboration du costume et le début du tournage !). Avec en prime une réflexion sur le colonialisme. La réalisation est jolie et audacieuse. Avec une étonnante photographie, jouant sur les brumes, les éclairages artificiels, et les couleurs rosâtres (!). Et de belles scènes rendant hommage à la nature de la Polynésie (représentation du paradis perdu ?). Ceci appuyé par une BO électronique envoutante. Côté acteurs, il y a clairement eu beaucoup d'improvisations. Les dialogues se veulent naturels, au point d'être parfois (volontairement ?) répétitifs et maladroits. Néanmoins, la plupart des acteurs donnent le change. En tête, Benoit Magimel est excellent dans la peau de ce fonctionnaire dépassé. Pahoa Mahagafanau a également un rôle troublant, en employée de boîte qui va devenir sa proche collaboratrice. Par contre je dois avouer que j'ai trouvé Marc Susini grotesque en amiral qui se borne à faire la tournée des boîtes. Mais le vrai problème, c'est le montage. Albert Serra a avoué avoir effectué un montage "arbitraire", sélectionnant les images qui lui plaisaient et les liant techniquement. Si bien que beaucoup de scènes sont inutiles ou traînent sacrément en longueur. Un film d'ambiance sur un fonctionnaire paumé, pourquoi pas. Mais sur 2h45, c'est abuser de la patience du spectateur moyen ! Au moins une heure aurait pu être coupée sans mal. A l'arrivée, si vous parvenez à rentrer pleinement dans l'ambiance sans avoir besoin d'une vraie intrigue, vous adorerez "Pacifiction". Sinon ça sera plus difficile...
Tahiti comme on ne l'a jamais vue. On est envouté par les deux premières heures de cette œuvre de Serra, d'une puissance sensorielle rare, admirablement composée et interprétée par un étonnant Magimel. Hélas, le cinéaste pousse trop loin un récit dont il se désintéresse peu à peu, laissant place à de beaux tableaux, répétés à l'infini et qui finissent par lasser. La paranoïa qui guide ce haut fonctionnaire, savamment entretenue par ses différents interlocuteurs, finit par se mêler à une folie qui échappe au cinéaste, lequel laisse exploser un scénario déjà peu structuré.
Il manque quelque chose pour que le film se range dans la catégorie des Lynch ou des Coppola. Du coup l’ennui arrive à la moitié du film quand la mise en scène et le scénario manquent d’audace ou qu’une intrigue plus classique prenne le relais. Dommage. Il reste la prouesse de Magimel de faire exister son personnage dans un environnement plutôt hostile. Il confirme s’il en est besoin son génie de comédien. La photo et la bande son sont sublimes. C’est un film d’ambiance et d’atmosphère pas suffisamment précis pour être métaphorique.
La prochaine cérémonie des @academiedescesar me donne l'occasion de revenir sur les films nommés qui ont marqué l'année 2022. Pacifiction en fait partie.
J'avais hâte de découvrir ce film, grâce aux excellents retours après le Festival de Cannes, et notamment celui du non moins excellent Bruno Deruisseau dont j'apprécie beaucoup les critiques. J'ai découvert un oeuvre très singulière, à l'univers hypnotique, dans lequel je me suis laissé aspirer pendant les 2h45 du film, me donnant parfois l'impression que l'essentiel n'était sans doute pas de tout comprendre mais de ressentir et de se laisser porter.
L'incroyable mise en scène d'Albert Serra et la performance de @magimel.benoit, impressionnant une nouvelle fois, ont contribué à me faire vivre une véritable expérience cinématographique, assez difficile à résumer et à évaluer finalement. Mention spéciale aussi à @_shaiiinance_ dont j'ai adoré son personnage.
Film parfois intéressant mais l'ensemble est incohérent. La stratégie du représentant de l'état n'est pas très claire. B.Maginel a su adopter une attitude ambiguë et plutôt politiquement vraisemblable. La photo est jolie mais un peu académique.