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    Pacifiction - Tourment sur les îles
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    198 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 686 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 octobre 2022
    Premier long-métrage contemporain d'Albert Serra, Pacifiction ne fera évidemment pas l'unanimité après du public, s'étirant sur près de 3 heures, avec l'impression qu'il aurait pu en faire le double sans que cela change quoique ce soit, alors que resserré sur 90 minutes, il aurait peut-être réussi à envoûter un plus large auditoire (cet avis est strictement personnel). Au bout d'un certain moment, si l'on n'est pas sensible plus que cela à la "magie" de la mise en scène du cinéaste espagnol, il est inévitable de céder à un ennui poli (nésie), en dépit de quelques fulgurances et de passages assortis d'une ironie et d'un humour bienvenus. Il est attachant, pourtant, ce représentant ultramarin de la France, bien introduit dans la population locale et très à l'aise dans le relationnel avec des individus plus ou moins douteux (Tahiti louche ?). Et Benoît Magimel est impérial de bout en bout, dominant largement une distribution dans laquelle on peut se demander quel est l'intérêt d'avoir fait appel à Sergi Lopez pour ne rien à avoir à lui faire jouer. Les pérégrinations de ce Haut-Commissaire de la République, qui enquête sur une éventuelle reprise des essais nucléaires dans la région, ressemblent d'une certaine façon à celles du personnage de consul de France, imaginé dans une série de romans par Jean-Christophe Rufin. A ceci près que les livres de ce dernier n'ont de seule prétention que celle d'amuser, sans jouer au grand auteur.
    Hotinhere
    Hotinhere

    584 abonnés 5 028 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 juillet 2023
    Un thriller politique contemplatif à l'atmosphère inquiétante mais souffrant d’un gros manque de rythme, autour de rumeurs sur une reprise d’essais nucléaires par la France en Polynésie, porté par l’interprétation impeccable de Benoit Magimel, mais de là à mériter un César…
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 115 abonnés 3 974 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 janvier 2023
    Albert Serra offre un film merveilleux. Entre le côté thriller paranoïaque, où le héros doit enquêter pour savoir si sa hiérarchie lui ment, le fait que ça se passe en Polynésie avec un spectre colonial et Benoît Magimel qui a sans doute hérité de son meilleur rôle, c'est un régal de chaque instant. Parce qu'on va suivre ce mec pendant quasiment trois heures dire qu'il représente l’État français, tout en s'apercevant bien qu'il est totalement inutile. On suit un mec qui ne sert à rien. Il n'arrête rien, il n'arrive à rien, il ne peut rien, il est juste là à se prendre au sérieux dans son costume blanc.
    C'est ce qui fait que le film n'est pas dénué d'humour, on voit bien que ce type est ridicule au possible à se prendre au sérieux alors qu'il raconte n'importe quoi. Et quelle bonne idée d'avoir fait improviser les acteurs, la conversation a un air plus naturel, mais surtout on voit bien que les déclarations sont vides, que c'est maladroit. Il y a un sentiment unique en écoutant les dialogues du film. On sent vraiment le mec, un peu fier de lui-même, qui essaye d'habiller le vide avec des belles paroles. L'hommage à l'auteur en visite sur l'île est génial pour ça. Le type est en roue libre et en plein discours d'hommage il se met à parler de ce qu'il écrit lui.

    Et en même temps, ce type est placé dans un contexte qu'il ne maîtrise pas, qu'il ne comprend pas, il n'a aucune utilité, ce qui rend toute sa vanité d'autant plus grotesque et ce qui le rend intéressant, parce que qu'est-ce-qu'il se passe lorsqu'il se rend compte de sa propre impuissance ?

    Il devient parano. Il ne sait plus en qui il peut faire confiance, il scrute l'horizon un peu au hasard dans l'espoir d'apercevoir le fameux sous-marin qui serait le signe de la reprise de l'activité nucléaire de la France en Polynésie. Et ce mec qui est censé être un peu le chef sur cette île, il n'a rien à disposition, pas vraiment d'hommes ou de matériel, il mène son enquête en parfait amateur, ce qui ne fait que renforcer son impuissance. Factuellement de ce qu'on voit à l'écran, ses signes de puissance c'est sa bagnole, son costume et c'est un peu tout. C'est quelqu'un qui ne peut pas grand chose.

    Il y a donc un côté totalement fascinant à suivre ce type en train de sombrer dans la paranoïa, tout en répandant la rumeur du retour des essais nucléaires en en parle à tout le monde. Il n'y a rien qui va dans son attitude.

    Serra se fait également plaisir avec les personnages secondaires, notamment l'Amiral qui est fabuleux, je retiendrai deux scènes avec lui, celle où il explique à un militant indépendantiste que lorsqu'ils tireront la bombe, les ennemis de la France se diront : regardez ce qu'ils peuvent faire à leur propre population, imaginez ce qu'ils peuvent nous faire à nous. Le mec est bourré, il ne tient presque pas debout. Et l'autre c'est lorsque Magimel essaye de lui tirer les vers du nez et que l'Amiral ne dit rien, il a l’œil vitreux, défoncé à je ne sais quoi, et il sourit, comme s'il se réjouissait. Totalement délirant !
    Et de manière générale tous les acteurs sont formidables et on peut quand même citer Pahoa Mahagafanau qui est clairement la révélation du film.

    L'impression d'étrangeté du film est renforcée par le côté microcosme, il rencontre et voit toujours les mêmes personnes, il est toujours dans les mêmes lieux, quasiment toujours dans la même boîte de nuit. ça renforce l'idée de cloisonnement sur l'île. Le seul moment où il semble y avoir un peu de vie en dehors des gens gravitant autour de Magimel c'est lors de la séquence de surf où on voit des gens participer à un rassemblement sportif au large. Séquence hallucinante, je ne sais pas si c'est moi qui suis facilement impressionnable où si ça l'est vraiment... Mais voir les vagues fondre sur les bateaux, ça fait quelque chose...

    L'autre truc impressionnant, c'est bien entendu la photographie du film, ces couleurs, le côté un peu brumeux, je ne sais pas si j'ai vu beaucoup de gens avoir un rendu similaire à part peut-être Mandico ou Terayama. Il y a un rendu rêve éveillé qui me plait beaucoup et ça rend chaque plan sur la jungle absolument surréaliste.

    Forcément ça participe totalement au côté paranoïaque du film... Qu'est-ce-qui est vraiment réel ? Mais en même temps on s'en fout un peu, savoir s'il y en a vraiment ou non n'a aucune espèce d'importance... Serra choisit d'y répondre (séquence assez délirante elle aussi), il aurait pu ne pas le faire, ça aurait été pareil. J'aurais bien repris 2h de Magimel errant sur l'île, essayant de se convaincre de son importance...

    J'adore ce côté totalement hors du temps... Et Serra n'est pas à son coup d'essai, il aime les films lents et contemplatifs, où le temps s'étire. Réussir à faire perdre la notion du temps au spectateur, qu'il ne sache pas s'il a vu 1h ou 3h de film, qu'il ne sache pas s'il est au début ou à la fin, parce que de toutes façons cette intrigue n'aura pas réellement de résolution, c'est fascinant.

    Bref c'est un film admirable, qui propose réellement quelque chose de neuf et d'inédit et qui le fait magnifiquement bien.
    Redzing
    Redzing

    1 165 abonnés 4 505 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 mars 2023
    A la lecture des critiques, "Pacifiction" semble avoir divisé son public. Ce qui n'a rien d'étonnant vu sa lenteur, et, avouons-le, son absence d'intrigue. Si en lisant le pitch vous vous attendez à un thriller implacable teinté d'espionnage, passez votre chemin.
    Benoît Magimel incarne le haut-commissaire de la Polynésie française, autrement dit le représentant direct du gouvernement français. Il fréquente plusieurs milieux, tente de garder de bonnes relations avec tout le monde. Jusqu'à une rumeur folle : des essais nucléaires pourrait reprendre localement !
    Clairement, le point de départ est tiré par les cheveux. Les modèles de calculs des armes atomiques ayant été justement qualifiés grâce aux essais des années 90, pourquoi la France reprendrait-elle des essais de nos jours, devant les contraintes monstrueuses que cela représente ? Pourquoi le gouvernement n'aurait pas mis au courant son représentant direct sur place ? Pourquoi des agents étrangers s'intéresseraient à ce type qui ne sait rien et ne contrôle rien ?
    Néanmoins, il y de très bonnes idées. Le fait de montrer ce fonctionnaire complètement isolé, sans réel pouvoir, limite paranoïaque, qui déambule dans son costume blanc mal taillé (involontairement, Benoît Magimel ayant pris du poids entre l'élaboration du costume et le début du tournage !). Avec en prime une réflexion sur le colonialisme.
    La réalisation est jolie et audacieuse. Avec une étonnante photographie, jouant sur les brumes, les éclairages artificiels, et les couleurs rosâtres (!). Et de belles scènes rendant hommage à la nature de la Polynésie (représentation du paradis perdu ?). Ceci appuyé par une BO électronique envoutante.
    Côté acteurs, il y a clairement eu beaucoup d'improvisations. Les dialogues se veulent naturels, au point d'être parfois (volontairement ?) répétitifs et maladroits. Néanmoins, la plupart des acteurs donnent le change. En tête, Benoit Magimel est excellent dans la peau de ce fonctionnaire dépassé. Pahoa Mahagafanau a également un rôle troublant, en employée de boîte qui va devenir sa proche collaboratrice. Par contre je dois avouer que j'ai trouvé Marc Susini grotesque en amiral qui se borne à faire la tournée des boîtes.
    Mais le vrai problème, c'est le montage. Albert Serra a avoué avoir effectué un montage "arbitraire", sélectionnant les images qui lui plaisaient et les liant techniquement. Si bien que beaucoup de scènes sont inutiles ou traînent sacrément en longueur.
    Un film d'ambiance sur un fonctionnaire paumé, pourquoi pas. Mais sur 2h45, c'est abuser de la patience du spectateur moyen ! Au moins une heure aurait pu être coupée sans mal.
    A l'arrivée, si vous parvenez à rentrer pleinement dans l'ambiance sans avoir besoin d'une vraie intrigue, vous adorerez "Pacifiction". Sinon ça sera plus difficile...
    ferdinand75
    ferdinand75

    574 abonnés 3 938 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2024
    Encore un Ovni de Albert Serra , peut -être le réalisateur contemporain le plus créatif , le plus atypique, le plus original et bien sûr le plus intéressant. Pourtant cette fois l’on part d’un scénario assez classique se déroulant à l’époque contemporaine. Le personnage principal est ce gouverneur de Tahiti, dans les îles lointaines, magnifiquement interprété par Benoit Magimel, homme d’un autre temps, paraissant comme un gouverneur du 19eme siècle. La force de Serra est de nous transporter hors du réel, et on va retrouver des malfrats, des marlous, des cabarets louches, une trans étrange, une sorte de petite cour . Et puis une intrigue va se créer autour du possible redémarrage des essais nucléaires et la possible présence d’un sous-marin français fantôme. Mais tout cela est surtout prétexte, à de magnifiques images, car Serra est peut être avant tout un coloriste , un peintre , il y a des couchés de soleil sublimes, flamboyant , incendiaire à la Turner, carmin, vermillon, mais aussi des nocturnes avec une partie seulement de l’image éclairée , 1/10eme ? technique déjà magnifiée dans sa sublime œuvre d’art, l’ immense « Liberté » de 2019, ode aux libertins du XVIII e. La dernière demie- heure est teinté d’un bleu étrange, surréaliste, très Picasso période bleue, superbe, envoutant. Une qualité d’image aussi ; i.e. la scène exceptionnelle de surf , avec la vague célèbre Teahupoo ( celle des JO 2024) , magnifiquement filmée, les petits bateaux d’encadrement des surfeurs paraissant des coquilles de noix. Superbe scène aussi dans le bleu de la DJete techno topless qui danse tout en nonchalance sur une superbe musique électro. Sur le fond on trouve cette sorte de nihilisme joyeux de Serra, proche de l’esprit libertin du 17eme siècle, sujet du sulfureux « Liberté » , mais à l’image de Magimel , qui les cite d’ailleurs, comme référence de la liberté sublime. De très jolis textes, sur la liberté, sur le faux « politiquement correct », sur le pouvoir intrusif, assez politique, et bien sûr des complots, de la manipulation sur la dernière demi-heure. Un film complet, majestueux, somptueux, bien sûr un peu lent, il faut accepter de se laisser porter par ce rythme quasi tropical.
    ffred
    ffred

    1 745 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 février 2023
    D’Albert Serra j’avais adoré La mort de Louis XIV. Pacification, tourment sur les îles en est bien loin mais les deux films ont quelques points communs. Une lenteur assumée, une ambiance, une fascination. La mise en scène est magnifique, le scénario on ne peut plus mystérieux. Les deux alliés nous offrent quelque chose d’envoutant, de surréaliste et de poétique. A tel point que j’ai pensé parfois à du David Lynch. Tous les personnages sont énigmatiques. Du haut-commissaire de la république, Benoît Magimel magistral, au tenancier du bar glauque du coin, Sergi Lopez, toujours impeccable, en passant par une jeune femme, Pahoa Mahagafanau, dont on ne comprend jamais vraiment qu’elle est sa place dans cette histoire. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment d’intrigue. Le récit s’étire mollement dans un environnement aussi moite que nébuleux, sur fond d’espionnage des grandes puissances et de reprise des essais nucléaires. Il ne faut pas essayer de trop comprendre et juste se laisser porter. Techniquement, c’est superbe. Les images sont magnifiques et un soin particulier a été apporté au son. On en ressort aussi hypnotisé que séduit et envouté. Le réalisateur espagnol nous gratifie une fois de plus d’un film difficile d’accès, de ceux qui se méritent. J’ai donc adoré et n’ai pas vu passé les 2h45 vues d’une seule traite. Une expérience sensuelle et sensorielle qui en fait l’un des meilleurs films de l’an passé. Superbe et fascinant.
    Yves G.
    Yves G.

    1 518 abonnés 3 533 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 novembre 2022
    Le haut-commissaire en Polynésie française, M. De Roller (Benoît Magimel) sillonne Tahiti et les îles avoisinantes à la rencontre de la population pour faire le clair sur une rumeur persistante : la reprise imminente des essais nucléaires.

    Albert Serra est un réalisateur inclassable du cinéma européen. Ses précédents films, dont l’affèterie revendiquée m’avait rebuté ("La Mort de Louis XIV", "Liberté") emprunté leurs sujets à l’histoire et se déroulaient en Europe. Changement radical avec ce tournage en Polynésie française et cette histoire censée se dérouler de nos jours.

    Le cinéma n’a pas souvent filmé la Polynésie française, depuis "Les Révoltés du Bounty" qui a laissé sur place Marlon Brando qui y prit femme et y acheta un atoll. De mémoire, je ne pourrais guère citer que "Gauguin", tourné aux Marquises sur les lieux mêmes des dernières années du peintre de Pont-Aven, dans un décor plus vénéneux que paradisiaque.
    "Pacifiction" présente l’immense attrait de donner à voir des paysages magnifiques : l’île de Moorea telle qu’on la voit depuis les quais de Papeete, les rouleaux intimidants de Teahupoo qui attirent les surfeurs du monde entier (et où les épreuves de surf de Paris2024 seront curieusement délocalisées). Mais c’est bien là, de mon point de vue, le seul attrait d’un film qui m’a laissé sur le bord du chemin.

    Pourtant, Jacques Mandelbaum du "Monde" le tient pour un chef d’oeuvre et déjà deux de mes amies de la blogosphère, qui comme moi s’y sont ruées dès sa sortie, ne tarissent pas d’éloges. Ils n’ont pas tort de vanter la composition de Benoît Magimel et de souligner combien l’atmosphère du film est envoutante.

    Pour me laisser envouter, encore aurait-il fallu que je me laisse embarquer. Ce ne fut pas possible. La faute à mon rationalisme à deux sous et mon besoin d’un minimum crédibilité.

    Qu’Albert Serra ait voulu écrire une satire du pouvoir – à supposer que ce fut son objectif ce dont rien ne permet d’être certain – il en avait le droit. Qu’il ait voulu pour ce faire donner le rôle principal de "Pacifiction" au représentant de l’Etat en Polynésie française – qui, dans cette collectivité d’outre-mer, porte le titre de haut-commissaire alors qu’il porte celui de préfet dans les cent-un départements de métropole et d’outre-mer – pourquoi pas ? Mais cela suppose au minimum que le personnage interprété par Benoît Magimel de rentrer dans le costume sinon dans l’uniforme préfectoral.

    J’ose à peine imaginer l’effarement de l’actuel haut-commissaire à Papeete, ou de son prédécesseur que j’ai eu la chance de connaître, ainsi que de tous les sous-préfets qui l’entourent devant ce film ! Comment imaginer qu’un préfet traîne dans une Mercedes aux plaques rouges en costume blanc de souteneur marseillais dans des boites de nuit interlope au bras d’un Mahu ? L’agenda d’un préfet est surchargé. Il passe la plupart de ses journées en réunion à son bureau et se déplace dans son département selon un protocole millimétré, avec plusieurs collaborateurs et les autres services de l’Etat. Il n’a pas le temps ni la liberté de traîner dans les bars louches. Comment oser lui faire tenir devant des élus locaux sur le ministre et sur le Président les propos qu’on met dans sa bouche ? Comment penser un seul instant qu’il ne soit pas au courant d’un éventuel, et abracadabrantesque, projet de reprise des essais nucléaires qu’un amiral – qui porte la casquette et les galons d’un capitaine de vaisseau – lui cacherait à partir d’un sous-marin mystérieusement caché au large ?

    On me dira que j’ergote. On aura peut-être raison. J’aurais dû lâcher prise, ne pas m’arrêter à ses détails administratifs pour me laisser envouter. Il l’aurait fallu pour supporter ce film obèse de près de trois heures qui aurait pu durer le double ou la moitié sans que rien ne change dans l’ersatz d’histoire qu’il esquisse.
    pierrre s.
    pierrre s.

    449 abonnés 3 316 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 mai 2023
    Les images sont belles, rien à dire là-dessus. Mais pour le reste... Pacifiction me fait l'effet d'une coquille vide. Plans et dialogues sont interminables, l'histoire est inexistante. J'ai lu des comparaisons avec David Lynch. Je m'insurge ! Chez Lynch oui c'est décalé, oui c'est bizarre, oui c'est poétique, mais rien n'est vain. Alors qu'ici on a le sentiment d'un réalisateur qui fait pour faire. Sans réel but. Donc ça ne fonctionne pas.
    defleppard
    defleppard

    395 abonnés 3 393 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 janvier 2023
    Pacifiction film de deux heures quarante cinq. Des plans longs sur des instants sans grand intérêt et interminables. Deux étoiles et demie.
    Audrey L
    Audrey L

    656 abonnés 2 596 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 mars 2023
    Belle-île-en-Meeeer, Marie-Galaaaante... Albert Serra usurpe la violence légendaire de Laurent Voulzy pour célébrer le rythme des îles, les coutumes locales, la lutte incessante contre la colonisation moderne (le marchandage des ressources). A ceci près que, comme nous depuis toujours, Albert entend "c'est lourd, c'est lent" au lieu de "Seymour, Ceylan", il a donc mis en pratique. Oui, c'est ultra mou du genou, et très long. Concrètement le bonhomme est capable de vous laisser regarder les vagues qui font des roulis, Magimel pensif qui regarde au dehors, une scène de boîte de nuit où on est mis sur le côté de la conversation (on n'entend que la musique assourdissante, alors on patiente pour savoir ce que les personnages se sont dits), une pluie qui tombe... On va et vient, mentalement, on pioche ce qu'on veut de ce long-métrage de 2h45, on fait parfois sa liste de course (dans les moments où on a lâché l'affaire), on raccroche soudainement sur une image qui nous a tapé dans l’œil (oh la belle photo, avec ce filtre de couleur ! Oh les beaux décors luxuriants !), on se passionne ponctuellement autant que Serra pour quelques coutumes des ilotiers (le dernier garçon de la famille qui devient traditionnellement "une dame", souvent destinée à une carrière dans l'accueil des touristes, on connaissait cela du côté de l'Océan Indien, on a appris grâce à Serra que la pratique est mondiale), bref on a le temps de faire son petit marché dans ce film qui sait pertinemment que sa durée vous forcera à choisir vos moments d'attention, et s'en moque un peu. Magimel, en sosie français du Johnny Depp actuel (Jaunie Dèpe), s'incruste parfaitement dans le paysage, nous fait ressentir toute l'acculturation que voudrait produire son personnage, mais finalement tout ce que ces îles lui apportent en retour, un peu contre son gré. Un rôle à sa hauteur, qu'il transcende comme à son habitude, et qui nous a persuadé d'emblée qu'il lui vaudrait encore un César (le troisième, mais quand on est bon...). La photo se sait belle, entre ces décors qui invitent au voyage et ces filtres de couleurs pétardes qui nous tirent justement du songe, la musique accompagne doucement l'ensemble, et on ne ressort pas vraiment fatigué par la durée de l’œuvre... Car Pacifiction accepte qu'on divague, qu'on vogue nonchalamment sur son scénario comme une barque qu'on aurait oublié d'attacher...
    cinono1
    cinono1

    311 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juin 2023
    Les qualités du film sont immenses, la photographie magnifie la beauté initiale des lieux, la sensation que les choses arrivent en temps réel, que le réalisateur a une vision profonde d'un monde et d'une organisation qu'il dépeint tantot par un réalisme et un sens du détail , tantot par des métaphores. Enfin l'interprétation de Benoît Magimel en haut fonctionnaire dans un mélange de suavité et d'inquiétude touche au grand art. On peut ergoter sur la longueur du film, le peu de rebondissements narratifs et quelques passages étranges mais ce film sur la fin d'un monde, et même s'il est parfois difficile et a divisé, est incroyablement riche et mérite bien les éloges qu'il a reçu
    Christoblog
    Christoblog

    840 abonnés 1 689 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 novembre 2022
    Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui.
    Mais n'étant pas enferré dans mes certitudes, et immergé que j'étais dans l'atmosphère émoliente d'un dernier jour à Cannes, j'ai décidé de me farcir Pacifiction en rattrapage, le dernier jour du Festival 2022.
    Mal m'en a pris : j'ai revécu les mêmes sentiments qui m'avaient assailli lors de ma première expérience avec Serra. L'impression constante que le réalisateur joue avec mes nerfs, qu'il se moque complètement de mon plaisir et qu'il n'est conduit que par les errances de son imagination souffreteuse.
    C'est peu dire que le film peine à remplir les 2h45 qu'il vole à la vie de ses spectateurs. Chaque plan pourrait durer 2 fois moins, 10 fois moins, ou pourquoi pas 10 fois plus que sa durée actuelle : cela ne changerait rien à ce que le film raconte, ou plutôt ne raconte pas.
    Car en réalité l'oeuvre de Serra est probablement plus proche de l'art contemporain que du cinéma. La narration y est inexistante, et le peu d'intérêt qu'on trouve à suivre les indigentes pérégrinations de Magimel réside dans une atmosphère qu'on pourra qualifier de psychédélisme éthéré, ou de spleen queer tropico-kitsch, façon Mandico sous léxomyl.
    Dans ce brouet arty sans queue ni tête, on ne sait pas dire ce qui est le plus terrible : la banalité éculée d'un fantasme politique de pacotille, l'esthétique de brochure publicitaire, l'ambiance mal digérée de film d'espionnage ou les effluves malsaines d'un néo-colonialisme dont le deuxième degré n'est pas avéré.
    A éviter.
    Pascal
    Pascal

    166 abonnés 1 718 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 novembre 2022
    Le cinéaste espagnol Albert Serra, présentait " pacifiction" en compétition au festival de Cannes ( 2022 ), ou il est reparti sans aucune récompense.

    Tout est dans le titre : la vie dans les îles du Pacifique et l'imaginaire, la fiction. Autant dire qu'il semble inutile de chercher un quelconque réalisme dans le dernier opus du realisateur catalan.

    Il y a un vague scénario ( des rumeurs circulent à Papeete laissant entendre que la France va reprendre ses essais nucléaires en Polynésie) prétexte aux déambulations du Haut Commissaire ( Benoit Magimel qui tient le film sur ses épaules) dans l'île de Tahiti et à un bref voyage dans l'archipel.

    La reprise des essais fait ( peut-être ?) écho à un monde à l'actualité menaçante dont les soubresauts se font sentir jusqu'aux territoires les plus éloignés du globe.

    "Pacifiction" 'est finalement une expérience sensorielle du bout du monde ; celle éprouvée par un occidental loin de ses racines, que propose Serra, tout au long de son opus hypnotique, onirique voire cauchemardesque ( les ultimes propos de l'amiral à ses subordonnés font craindre le pire).

    La longueur de " Pacifiction " se justifie en ce qu'elle contribue à provoquer chez le spectateur l'engourdissement des ambiances de torpeur tropicale, même si les dernières vingt minutes auraient sans doute pu être raccourcies.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    111 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2023
    Porté par un Benoît Magimel absolument magistral dans son rôle de Haut-commissaire en Polynésie française, Pacifiction est un film incroyable, qui raconte avec une acuité folle et sans être jamais démonstratif quelque chose des territoires marginaux de notre république, mais aussi quelque chose de l’état du monde et des jeux d’influence ayant lieu à des milliers de kilomètres de la métropole, au beau milieu du Pacifique. Superbement mis en scène, nimbé de paysages à la fois sublimes et pleins de mystères, Pacifiction est aussi une fable féroce et souvent drôle sur la fragilité de l’action politique et l’illusion du pouvoir. Des seconds rôles tout à fait remarquables. Seul bémol : 45 minutes de trop sur un film d’une durée… de 2h45.
    Artriste
    Artriste

    124 abonnés 2 037 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 juillet 2023
    Long-métrage d'espionnage dramatique, écrit et réalisé par Albert Serra, Pacifiction - Tourment Sur Les Îles n'est pas une grande réussite. L'histoire se déroule à Tahiti, en Polynésie française, ou se rend un haut-commissaire de la République dans le dessein de prendre le pouls des habitants de l'île suspectant les dirigeants de vouloir procéder à des essais nucléaires sur son sol après avoir aperçus un sous-marin au large. Ce scénario nous offre malheureusement une intrigue politique proche du néant pendant un peu plus de deux heures et demie de bobine. Une durée qui se fait donc largement ressentir tant il ne se passe pas grand-chose. Pourtant, le début est prometteur mais on fini par décrocher du récit au fil des minutes tant il ne comporte aucun enjeu ni tension. De plus, si la thématique est louable en traitant d'un sujet peu souvent vu sur grand écran, on ne peut que regretter que le film s'en éloigne avec le temps qui passe. Le ton est particulièrement calme, posé, voir carrément apaisant, s'avérant être un parfait somnifère tant c'est plat, dénué de rythme et sans action. De plus, l'ensemble manque cruellement d'ambiance. Tout tourne autour de discussions diplomatiques concernant cette menace invisible peu mise en valeur. Seulement, cela n'est pas très intéressant, la faute également à des personnages peu crédibles, interprétés par des acteurs à peine convaincants dans leurs rôles entre Benoît Magimel, Marc Susini, Matahi Pambrun ou encore Pahoa Mahagafanau. Leurs personnalités ne collent pas du tout avec leurs fonctions, notamment concernant le représentant de l'État et l'amiral. Il est difficile d'imaginer de tels professionnels s'exprimer de la sorte avec un phrasé peu en accord avec leur grade. De surcroit, les échanges entre tous ces individus ne procurent absolument aucune émotions, la faute aussi à des dialogues peu profonds, déclamés avec un peu trop de naturel pour être pris au sérieux. Sur la forme, la réalisation d'Albert Serra se veut particulièrement sommaire, manquant cruellement d'identité et d'idées de mise en scène. Même le cadrage laisse à désirer à de nombreux moments. Heureusement, la photographie nous gratifie tout de même d'un beau visuel à la faveur d'un environnement tropical embelli par les multiples plans sur un ciel aux teintes somptueuses. Ce visuel doté d'un aspect contemplatif met honorablement en valeur la culture locale à travers ses panoramas, même si on aurait pu s'attendre à plus d'exploration de cette île. La b.o. accompagnant l'ensemble est elle très, même trop discrètes, n'ayant aucun impact malgré des compositions pas désagréables quand elles se font entendre. Tout cela s'achève sur une fin interminable laissant le sentiment d'avoir perdu son temps devant cette ébauche de film. Car oui, Pacifiction - Tourment Sur Les Îles est complètement inabouti, faisant de lui un long-métrage peu qualitatif et très vite oubliable ne méritant clairement pas qu'on s'attarde dessus.
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