Avec des personnages plus ou moins déjantés, "Dark summer" s’annonce comme un thriller haletant, sensuel et imprévisible. Imprévisible, ça l’est. Du moins, le temps de définir tout le contexte. Sensuel ? Franchement, on a connu plus torride, et de ce côté-là, la critique de Télé Star s’est fourrée le doigt dans l’œil, puisque ce magazine avait qualifié ce film comme étant "un thriller imprévisible et sensuel". "Dark summer" est-il au moins haletant ? Pas vraiment non plus ! Malgré une entame intéressante jetée en vrac sans véritable générique, la déception est vite au rendez-vous. D’abord parce que la qualité d’images du DVD est de piètre qualité : elle est fade, pas très nette, et comporte même un léger grain. Ca la fout mal pour un support numérique ! Ensuite la piste audio : elle est lamentable, et le doublage français ne correspond pas vraiment aux mouvements des lèvres. C’est gênant, très gênant. C’est la cata. Sans compter que la teneur des dialogues n’est pas franchement convaincante non plus. Pire : c’est mauvais. La réalisation ne propose rien de bien neuf sur ce road movie qui avait tout pour être captivant comme jamais. En fait l'ensemble du film est comme tout ce que je viens de citer : c’est fade, d’un classicisme à mourir, plongeant le spectateur dans une sorte de torpeur en attendant que ça se finisse. Un vrai gâchis. Fort heureusement, le long métrage de Gregory Marquette ne dure qu’1h32. Que reste-t-il ? Le casting. Au moins, avec des acteurs de la trempe de Jean-Hugues Anglade en mode K.O. debout, et de Connie Nielsen en femme tourmentée, ou encore de Mia Kirshner en mode totalement cinglée, on s’attend à quelque chose de pas mal. Seulement voilà, aucun d’entre eux n’est aidé par les carences cinématographiques, pas même Keith David qui a laissé son charisme dans la loge pour incarner l'inspecteur noir qui mène l'interrogatoire. Connie Nielsen et Mia Kirshner ont beau se démener comme elles peuvent, elles ne dégagent pas grand-chose. Quant à Jean-Hugues Anglade, il fait finalement ce qu’il a eu à faire par le passé avec "37°2 le matin" et "Nikita" : tomber sur des femmes qu’il ne lui faut pas. Alors certes, on nous emmène là où on ne pense pas aller au départ, mais la trame n’offre jamais de surprises. L’impression est que le scénario a été écrit selon le vent, sans véritable intérêt. D’ailleurs la fin, à défaut de nous laisser sur notre faim (parce qu’on n’attend plus rien), s’avère finalement décevante et bâclée. Un film qui s'oublie aussi vite qu'il a été vu.