Le Vénézuélien Lorenzo Vigas n'avait plus donné de nouvelles depuis Les amants de Caracas, Lion d'Or à Venise. Le voici de retour avec La caja, la boîte en question contenant les restes supposés du père du jeune héros du film, retrouvés dans une fosse commune. Pas question de deuil, cependant, dans ce film que Vigas a tourné au Mexique et qui évoque largement les usines textiles du pays, censées faire face à la concurrence chinoise, au prix de l'exploitation éhontée d'une main d’œuvre bon marché, le plus souvent constituée de migrants. La caja évoque assez naturellement le cinéma des frères Dardenne, avec une certaine sécheresse de ton et un montage tranchant qui nous prive parfois de certaines informations nécessaires pour comprendre la psychologie du personnage principal, ce gamin qui s'attache aux basques d'un père de substitution (à moins que ce ne soit son véritable géniteur). Il ne s'agit pas d'un thriller à proprement parler mais La caja s'en rapproche parfois, avec une certaine subtilité dans l'enchaînement des scènes et un suspense qui augmente à mesure que l'adolescent est amené à composer avec des compromissions et se trouve confronté à l'engrenage de la violence. Le scénario du film est assez peu prévisible, souvent même surprenant, et c'est ce qui lui confère, avec sa constante âpreté, un intérêt qui ne se dément pas, conforté par le charisme du jeune Hatzín Navarrete, une vraie révélation.