Production Warner Bros. réalisée par Ethan Spaulding (Le fils de Batman, Batman Assaut sur Arkham), Mortal Kombat Legends : Scorpion’s Revenge est le premier film d’animation adapté de la saga de jeux de combat d’Ed Boon et de John Tobias. Il reprend le scénario du premier jeu en y incorporant de nombreux personnages, notamment Hanzo Hasashi, dont l’introduction montre le massacre de son clan Shinrai Ryu, ainsi que l’assassinat de sa femme et de son fils par Sub-Zero, du clan rival Lin Kuei. Se réveillant au NetherRealm (équivalent de l’Enfer), il devient alors Scorpion en passant un pacte avec le sorcier Quan Chi, désireux de se venger de celui qui a décimé les siens.
Mais le film est loin de ne se concentrer que sur sa tête d’affiche, les héros Liu Kang, Johnny Cage et Sonya Blade étant évidemment de la partie. Stoïque pour le premier, excessivement comique pour le deuxième (« Est-ce qu’on est en direct live, genre tu veux faire ça maintenant !? »), et une verve d’une certaine vulgarité pour la troisième. On trouve également le dieu du tonnerre Raiden, le terroriste Kano, ainsi que d’autres personnages qui font de courtes apparitions comme la princesse Kitana, le ninja Reptile, le monstrueux Baraka et même un centaure semblable à Motaro.
Pourvu d’un rythme bien soutenu, le film mêle efficacement ses dessins au style carré avec quelques décors en images de synthèse. La réalisation est fortement marquée par la violence avec de nombreuses gerbes de sang, des membres arrachés ou découpés (d’une manière un peu trop propre, comme si c’était prêt pour une vente à la boucherie du coin) ainsi que des visages déformés. À la manière des reboots de la saga de jeux vidéo dans les années 2010, des ralentis sont même présents pour insister sur les os qui se brisent et éclatent. Pire encore, Jax se fait littéralement
arracher les bras
lors de sa confrontation avec Goro (en clin d’œil à ses futures prothèses bioniques), et ne semble d’ailleurs pas avoir de difficulté à se tenir debout tel quel par la suite.
Les voix françaises sont de qualité sans omettre le langage cru cher à la série, tandis que certains actes le sont tout autant, comme Sonya qui frappe par deux fois l’entrejambe de Johnny Cage, en référence au coup spécial de ce dernier hérité de Jean-Claude Van Damme dans Bloodsport. Outre quelques éléments contemporains glissés ici et là (Johnny Cage qui balance son iPhone par-dessus bord), le film demeure d’une grande fidélité au jeu vidéo et lui fait largement honneur grâce à la qualité de son animation et à la prestance des personnages, le scénario valorisant efficacement l’importance du sorcier Shang Tsung et la dualité entre Scorpion et Quan Chi. Si le dieu ancien Shinnok est simplement mentionné, l’Empereur Shao Kahn
offre un sympathique cliffhanger
donnant l’espoir d’une adaptation des événements postérieurs au premier tournoi mortel !