Responsable des funestes "Chrysalis" et "L'Assaut", Julien Leclerq n'est pas un nom rassurant à voir sur une affiche ! "Sentinelle" nous le confirme à nouveau... Pourtant le film partait d'une bonne idée : l'héroïne, Klara, est une militaire de l'opération Sentinelle, que tous les Français ont vue à l’œuvre dans leur quotidien depuis 2015. Comment sont formés ces soldats ? Quelles sont leurs obligations, où s'arrête leur mission ? Malheureusement tout ceci est à peine introduit, pour être rapidement balayé d'un revers de la main, et embrayé vers un rape & revenge des plus basiques. Klara veut venger sa sœur, qui a subit les affres d'un rustre millionnaire russe (vous avez dit cliché ?). Elle sera le seul personnage à peu près développé, les autres étant faméliques (le méchant caricatural, la victime transparente, les flics inutiles...). En même temps le film ne dure que 1h20, générique compris ! Outre les clichés, les gros soucis du film sont ses facilités scénaristiques (bah oui, pour rentrer dans une villa utra-sécurisée il suffit de sauter sur un banc !), ses incohérences, et le non-développement de ses sujets. Ainsi, Klara est épaisse comme une brindille, se drogue, dort peu, mais dispose d'un entraînement de combat sophistiqué sorti de nulle part, et met dans le mille à 30m sans sourciller, même blessée. Ce jusqu'à un final portnawak. Et malgré des actes pas vraiment autorisés, elle ne devra jamais répondre de rien devant ses supérieurs... Sur le principe, on aurait presque l'impression de voir la petite sœur de John Wick, sauf que l'on est trois crans en dessous en terme de mise en scène, qui est pataude dans les corps-à-corps. Quant au thème du viol, il est traité comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, avec un bref échange de réplique des plus primaires. Ca sent la volonté de surfer gratuitement sur le post #metoo... Restent quelques jolis plans de Nice (c'était dans le contrat carte postale de Netflix ?). Et Olga Kurylenko, très impliquée dans le rôle principale, notamment sur le plan physique. Elle est également touchante, ayant le seul personnage creusé.