Au sein de la production cinématographique française actuelle “Au revoir Monsieur Haffmann” réchauffe le coeur montrant qu’il y a encore quelques cinéastes et quelques acteurs qui ne gâchent pas leur talent dans des productions indignes comme en sont inondés les écrans depuis maintenant deux bonnes dizaines d’années, la situation allant malheureusement en empirant avec l’arrivée de quotas non officiels mais bien présents et les prescriptions sociétales de toutes sortes qu’il convient de faire entrer dans les cerveaux. Daniel Auteuil mis à part quelques errements que l’on peut lui pardonner ne consent pas comme beaucoup d’acteurs de sa génération et de celle qui la précède à prendre le risque que de sa brillante carrière ne subsiste plus dans les mémoires que des comédies abêtissantes. Démarche encore plus méritoire pour Sara Giraudeau qui n’a pas le background de Monsieur Auteuil devenu pour un film Monsieur Haffmann, bijoutier jspoiler: uif parisien obligé de fuir la capitale à cause de la politique de déportation menée par le régime nazi. Ayant envoyé au préalable sa famille en Zone Libre, il vend son magasin à titre gracieux à son ouvrier (Gilles Lellouche) avec la promesse de le récupérer à la fin de la Guerre en échange de son aide pour installer à son compte celui qui l’aura aidé . Pari risqué mais forcément compréhensible quand les vies sont en jeu. Monsieur Haffmann ne parvient pas à prendre le train pour rejoindre sa femme et ses enfants. Il revient donc à son magasin où son ouvrier devenu propriétaire et son épouse (Sara Giraudeau) vont devoir le cacher dans le sous-sol de l’échoppe. Le scénario écrit Fred Cavayé et Sarah Kaminsky d’après la pièce éponyme de Jean-Philippe Daguerre met à profit un huis clos particulièrement étouffant pour analyser comment les comportements peuvent prendre une tournure à priori inattendue dans un contexte exceptionnel mettant à rude épreuve l’équilibre psychique et en cascade les convictions ou pire encore les principes moraux élémentaires. Ici à partir d’une demande plutôt incongrue faite par François Mercier à son ancien patron, les choses vont virer à la catastrophe. Habilement par empilement progressif de petites lâchetés, de jalousie mal placée et de renoncements vite excusés par celui même qui les commet, le scénario montre comment chacun des trois protagonistes se révèle à lui-même. On pourra objecter que l’intrigue à trop vouloir emprunter le chemin qu’elle s’est choisi est assez rapidement prévisible. Mais la démonstration faisant mouche, on pourra pardonner les petits défauts qu’elle est obligée de supporter. Enfin, le jeu des acteurs aide grandement à la force de cet Adieu..... Daniel Auteuil avec la sobriété qui lui est coutumière est bien sûr parfait. Sara Giraudeau sans doute plus brillante que ses deux prestigieux géniteurs n’a pas son pareil pour faire passer les émotions sur son visage de femme-enfant au sourire qui emporte tout. Enfin, Gilles Lellouche qui se disperse sans doute un peu trop depuis qu’il a atteint la popularité, endosse avec conviction le rôle le plus compliqué. Bravo Monsieur Cavayé !
Un excellent film sur la seconde guerre mondiale qui aborde des sujets tabous comme la délation, la spoliation, la collaboration et le profit sur le malheur des autres. Des heures sombres de la France qui ressortent avec force et rigueur par un Cavayé qui maîtrise clairement son sujet. La spirale infernale du protagoniste incarné par Lellouche est dramatiquespoiler: et finit par se retourner contre lui. Seuls ombre au tableau, Sara Giraudeau qui, comme d'habitude a un jeu totalement en décalage avec son personnage, un visage inexpressif et une voix agaçante qui plombe totalement l'ensemble des dialogues où elle intervient. malgré cela, le film est une vraie réussite.
Superbe trio d'acteurs pour une histoire poignante. Un scénario excellent et un jeu tout en subtilité. De l'émotion. Du très bon cinéma français comme on en voit hélas trop rarement.
Très beau film sur l'occupation, avec une histoire assez forte, bien que déjà vu sur le fond. Le fait de cacher un juif au sous-sol pendant l'occupation avec tout un fil rouge orienté autour de la question va-t-il se faire prendre ou non, n'est pas en soit original, d'autres films l'ont déjà fait. Mais le traitement accordé aux personnages est intéressant et prenant. Ce qui m'a surtout plu c'est le contrepied de la signification donnée au titre et celui de la trajectoire du personnage de François Mercier. Le trio Daniel Auteuil, Gilles Lellouche et Sara Giraudeau joue à merveille ensemble et ça fonctionne parfaitement. Le rythme du film est assez lent, mais cela ne pose pas de problème car c'est bien écrit. Il y a également une très belle photographie avec des cadres posés et bien composés, qui permet de vraiment appuyer la force du récit. J'ai passé un bon moment.
Une histoire poignante sur fond de seconde guerre mondiale qui en dit long sur la nature humaine. Le personnage de Gilles Lelouche , un homme simple et honnête, évolue au fil de l'histoire jusqu'à devenir monstreux. Le film dure 2 heures mais personnellement je n'ai pas vu le temps passer tant la tension tient en haleine. C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre et donc il n'y a pas énormément d'action mais plus de la tension psychologique. Les 3 interprètes, Daniel Auteuil, G Lelouche et Sarah Giraudeau sont excellents. À voir .
"Adieu Monsieur Haffmann" En 1941 à Paris les nazis commencent leur rafle et la famille Haffmann est menacé. Ils doivent s'enfuir mais pour ne pas perdre ses biens Joseph décide avec un arrangement de tout "donner" à son employé François mais les choses tournent autrement quand Joseph ne peut pas fuir et se cacher dans la cave de la boutique. Film sur la guerre et les nazis donnent généralement quelques choses de fort de part la cruauté de ce qui est arrivé. Ici on voit comment un arrangement fini par faire monter la tête à ce François qui en veut toujours plus et profite de sa collaboration avec les nazis pour faire sa place au détriment de son ex patron enfermé dans la cave et l'exploitant. On voit monter la tension au fur et à mesure des demandes et on imagine le pire car il est piégé . Le duo Auteuil / Lellouche est duel au somment dans cette tension dramatique avec un troisième personnage Giraudeau en guise de tampon ou de cristallisation des tensions. Très bon film après le seul hic vraiment reste justement Giraudeau avec sa voit de crécelle!!!! Alors elle joue bien mais il faut pas qu'elle parle mon dieu, quand ils se font des câlins purée dirait qu'il touche une gamine de 10 ans!!!!! Elle s'énerve dirait une primaire etc...cela passe juste quand elle chuchotte mais purée elle est gentille et bonne actrice mais sa voix gâche tout piou! NOTE : 9/10
9 / Adieu Monsieur Haffmann Simplement film très français et simplement très bien. Huis clos théâtral (ce qu'il est à l'origine ) avec une construction linéaire. Le jeu des acteurs est parfait d'un bout à l'autre, d'une réelle crédibilité. Daniel Auteuil, comme d'habitude, tout en sobriété et sincérité. Sarah Gireaudeau (que j'apprécie peu en général) sait ici donner une densité à son personnage plutôt naïf. Mais le "winner is " Gilles Lellouche qui campe un homme plein de failles et de complexité et il sait le faire évoluer avec beaucoup de subtilité et finesse. Les décors respectent l'époque de manière très précise. Ce n'est pas seulement un film historique, même s'il se situe dans les années 40 au moment des rafles des juifs, de la Gestapo. Non, le film c'est aussi la représentation d'êtres humains vulnérables, fragilisés, confrontés au danger, bousculés dans leurs limites. Leur éthique est mise à mal et on les suit dans leurs égarements, de leurs traitrises. Pour moi ce thriller de l'intime est réussi.
Epoustouflant... poignant... on pourrait dire "encore le sujet Paris 1942" et je craignais le huis clos adapté de la pièce de théâtre mais les acteurs Auteuil, Gilles Lellouche qui n'ont plus rien à prouver ainsi que Sara Giraudeau portent le tout avec des regards des silences... fin un peu abrupte mais A VOIR !
Parlons franchement et à la première personne : j'étais réticent à l'idée que Fred Cavayé s'attaque à l'histoire de la France. Disons-le ouvertement : je craignais le pire. Alors quelle heureuse surprise que de découvrir un film très juste dans sa reconstitution du Paris de l'Occupation et très intelligent dans sa mise-en-scène. Il n'y a pas d'erreurs dans la restitution du Paris des années 40. On est aux antipodes de la Rafle de Roselyne Bosch ; ici, tout est réaliste : décors, objets, vêtements, langage et modes de vie. Il y a peu d'extérieurs et le huis-clos participe à créer une atmosphère d'enfermement et d'inquiétude. Le scénario s'attache à suivre la lente transformation d'un quidam en monstre, sans tomber dans le cliché ou le manichéisme. C'est intelligent et réussi. Seul reproche : la fin spoiler: (attention spoiler : pourquoi ce switch qui permet de finir le film sur une happy end châtiant le collabo et sauvant le juif alors que l'issue logique de l'histoire aurait été malheureusement bien différente ?) . Malgré cela, cela reste un très bon film sur cette période... ce qui est rare.
Loin de l'excellent "Mea Culpa" et du non moins intéressant "Radin!" Fred Cavaye nous propose un huis clos étouffant ou la part belle est donné a un trio d'excellents acteurs (Auteuil,Lellouche et Sara Giraudeau) . Filmé comme une pièce de théâtre (Dont le film est adapté) cette histoire d'un bijoutier juif confiant sa boutique et son atelier de création a son employé, mais se retrouvant par un concours de circonstances a devoir travailler (et a qui on demande d'être le géniteur de l'enfant du couple formé par François & Blanche Mercier) pour son employé et ce planqué dans sa propre cave nous entraine dans une réflexion sur l'attitude a adopter pour sauver les siens. Des acteurs au top, des décors au couteau, un Paris vert de gris bref une atmosphère quasiment Hithcockienne .Du grand cinéma. A voir de suite