Fred Cavayé nous livre ici un huit-clos intense et poignant, porté magnifiquement au sommet du 7ème art par Daniel Auteuil, Gilles Lellouche et Sara Giraudeau. Sans oublier la photographie du film qui est somptueuse. Un de mes grand coups de cœur cinématographique de l’année 2022.
Excellent film tout le talent de Daniel Auteuil mis au service du film, et ce film montre le vrai visage de l'humain en temps de guerre regardez bien ce filme.
Au sein de la production cinématographique française actuelle “Au revoir Monsieur Haffmann” réchauffe le coeur montrant qu’il y a encore quelques cinéastes et quelques acteurs qui ne gâchent pas leur talent dans des productions indignes comme en sont inondés les écrans depuis maintenant deux bonnes dizaines d’années, la situation allant malheureusement en empirant avec l’arrivée de quotas non officiels mais bien présents et les prescriptions sociétales de toutes sortes qu’il convient de faire entrer dans les cerveaux. Daniel Auteuil mis à part quelques errements que l’on peut lui pardonner ne consent pas comme beaucoup d’acteurs de sa génération et de celle qui la précède à prendre le risque que de sa brillante carrière ne subsiste plus dans les mémoires que des comédies abêtissantes. Démarche encore plus méritoire pour Sara Giraudeau qui n’a pas le background de Monsieur Auteuil devenu pour un film Monsieur Haffmann, bijoutier jspoiler: uif parisien obligé de fuir la capitale à cause de la politique de déportation menée par le régime nazi. Ayant envoyé au préalable sa famille en Zone Libre, il vend son magasin à titre gracieux à son ouvrier (Gilles Lellouche) avec la promesse de le récupérer à la fin de la Guerre en échange de son aide pour installer à son compte celui qui l’aura aidé . Pari risqué mais forcément compréhensible quand les vies sont en jeu. Monsieur Haffmann ne parvient pas à prendre le train pour rejoindre sa femme et ses enfants. Il revient donc à son magasin où son ouvrier devenu propriétaire et son épouse (Sara Giraudeau) vont devoir le cacher dans le sous-sol de l’échoppe. Le scénario écrit Fred Cavayé et Sarah Kaminsky d’après la pièce éponyme de Jean-Philippe Daguerre met à profit un huis clos particulièrement étouffant pour analyser comment les comportements peuvent prendre une tournure à priori inattendue dans un contexte exceptionnel mettant à rude épreuve l’équilibre psychique et en cascade les convictions ou pire encore les principes moraux élémentaires. Ici à partir d’une demande plutôt incongrue faite par François Mercier à son ancien patron, les choses vont virer à la catastrophe. Habilement par empilement progressif de petites lâchetés, de jalousie mal placée et de renoncements vite excusés par celui même qui les commet, le scénario montre comment chacun des trois protagonistes se révèle à lui-même. On pourra objecter que l’intrigue à trop vouloir emprunter le chemin qu’elle s’est choisi est assez rapidement prévisible. Mais la démonstration faisant mouche, on pourra pardonner les petits défauts qu’elle est obligée de supporter. Enfin, le jeu des acteurs aide grandement à la force de cet Adieu..... Daniel Auteuil avec la sobriété qui lui est coutumière est bien sûr parfait. Sara Giraudeau sans doute plus brillante que ses deux prestigieux géniteurs n’a pas son pareil pour faire passer les émotions sur son visage de femme-enfant au sourire qui emporte tout. Enfin, Gilles Lellouche qui se disperse sans doute un peu trop depuis qu’il a atteint la popularité, endosse avec conviction le rôle le plus compliqué. Bravo Monsieur Cavayé !
Mr HAFFMAN bijoutier à Paris durant la seconde guerre mondiale veut passer en zone libre avec sa famille. il laisse sa bijouterie à son employé, ne réussissant pas à passer contrairement à sa famille, il se cache dans la cave. Un superbe film plein d’émotions magistralement interprété par Daniel Auteuil et Gilles Lelouche , on voit clairement l’évolution de leur personnages. La mise en scéne parvient à faire oublier que c'est du théatre filmé , et n'ayant pas vu la pièce ,je ne peux comparer et juge donc le film pour lui seul
J’ai bien apprécié cette adaptation d’une pièce de théâtre disséquant comment un homme, non juif , en 1941-42, fait exploser sa mauvaiseté dans le contexte d’alors, à savoir la chasse aux juifs et l’entente avec l’ennemi. Cet homme, incarné par Gilles Lellouche, se voit « offrir » sa boutique par le propriétaire juif incarné par Daniel Auteuil. Il s’installe avec son épouse, Sara Giraudeau, et finit par accueillir dans sa cave son ancien patron qui n’a pu s’enfuir. S’ensuit un huis clos étouffant à 3 parfaitement retranscrit par le réalisateur. On ne sent pas qu’il s’agit d’une pièce de théâtre adaptée, et le numéro des trois acteurs et actrice est un vrai bijou. Certes le sujet a été traité de nombreuses fois, mais j’ai trouvé intéressant comment un contexte peut transformer un homme ordinaire et faire ressortir certains traits de son caractère.
Un bon huis clos très bien interprété avec des décors dignes ! même s'il y a quelques longueurs, la mise en scène est convaincante et l'histoire très belle. 4/5. ---- Septembre 2023----
Un renversement de situation intéressant au vu du contexte de cette période sombre de l'histoire. Comment aurions nous réagit à la place de M. MERCIER (LELLOUCHE)?
Cette histoire poignante m’a beaucoup ému. La façon dont insidieusement le piège se referme sur monsieur Haffmann est très bien rendue. Comme un drame qu’on voit venir au ralenti sans pouvoir l’arrêter. Gilles Lellouche en salaud ordinaire est formidable.
Je découvre ce film. Epoustouflant ! Les acteurs nous transportent dans leur univers, tout est juste, crédible, prenant, sincère. Du cinéma comme on en redemande..
Une reconstitution soignée et un trio d’acteurs impeccable rendent ce drame sous l’Occupation assez prenant et ambiguë traitant du côté obscur de l’âme humaine, terni par quelques grosses lourdeurs et un rythme un peu mollasson.
Voilà ce que sait produire le cinéma français quand - comme disait Jean Gabin - il a pour le servir une bonne histoire et des acteurs hors pair. On est tenu en haleine avec une panoplie de sentiments, c'est jubilatoire et grave en même temps ! Chapeau au réalisateur et à l'accessoiriste !
Un film qui m’a laissé un sentiment ambigu. Si le trajet du personnage de Gilles Lelouche est intéressant, à savoir un être guidé par l’envie qui bascule petit à petit dans l’abject. Certains arcs du scénario ne fonctionnent pas; celui de l’enfant souhaité par exemple auquel je n’ai pas du tout cru et qui m’a gâché vraiment le film. Un film qui aurait gagné à être plus ambigu, plus sombre aussi. On peut tout de même retenir l’originalité de traiter l’occupation par le biais d’un huis clos et l’interprétation toute en sobriété de Daniel Auteuil.
La tension de ce huis-clos doit beaucoup à son contexte historique, fait de délation et de suspicion, et à l’imagerie qu’il convoque. Fred Cavayé renoue avec l’ambition d’un cinéma à suspense qui avait marqué son début de carrière et c’est tant mieux.
Ce film s'inscrit dans un contexte historique déjà très exploité. Pourtant, il choisit de montrer au travers de l'hébergement clandestin d'un juif, comment l'histoire d'un homme peut influencer ses choix en passant de saint à traître. Le trio d'acteurs dans un presque huis clos fonctionne très bien. C'est un beau film sortant des sentiers battus et offrant une analyse psychologique des personnages très réaliste.