Certaines idées de film sont tirées de court-métrages, de sketches ou de vidéo Youtube qui ont cartonné et sont devenus cultes ou, tout du moins, très célèbres. On pense à « Borat » ou encore « Brice de Nice » pour ceux qui ont réussi - pour le public fan de base - le passage en long-métrage. « The Blackening » est également tiré d’un sketch devenue une vidéo virale par un groupe d’humoristes de Chicago. L’idée est plutôt bonne et en phase avec l’évolution des mœurs (et du cinéma) : faire une comédie parodique moquant le rôle des personnes de couleur dans les films d’horreur. A l’heure où le public afro-américain se réapproprie le genre avec brio, surtout grâce à Jordan Peele (« Get out », « Us », ...), c’est un programme alléchant. Mais à la vue du résultat, on se dit que les blagues les plus courtes sont généralement les meilleures.
Pas que le film soit raté ni mauvais. Mais il déroule son programme de manière prévisible, sans grande surprise et ne pique pas autant qu’il aurait dû, manque de sarcasmes et de ressorts comiques. Le long-métrage reprend la trame générale d’un slasher de base tendance « Vendredi 13 » avec tous les passages obligés que cela comprend : une maison isolée, un groupe de jeunes et un tueur masqué. Tous sont noirs et tous vont devoir compiler avec cela pour survivre. Au passage, « The Blackening » fait des clins d’œil plus ou moins heureux à de nombreux films d’épouvante, de « Saw » pour le jeu à « La Cabane dans les bois » pour le contexte. Niveau frissons c’est le trouillomètre à zéro tant rien ne fait peur mais on ne va pas s’en formaliser car c’est davantage sur le rire que l’on attendait ce film. Et si quelques répliques font sourire, qu’un ou deux gags fonctionnent, ce n’est pas terrible du tout à ce niveau en plus d’être étiré sur un film d’une heure et demie.
Les personnages répondent tous plus ou moins volontairement à des clichés mais aucun n’évolue vraiment et le film retombe dans les pires travers du slasher pour finalement rentrer dans le rang et ne pas proposer grand-chose en dehors de son concept initial. On n’est pas dans l’humour gras et qui tâche à la « Scary Movie », ni vraiment dans le détournement comme le récent « Bodies, Bodies, Bodies », bien qu’il y ait quelques similitudes dans les références méta assez présentes mais faciles. Dans une sorte d’entre-deux préjudiciable et un peu vain en somme. « The Blackening » est en outre très (trop) bavard pour rien et se positionne bien trop comme un film de niche pour le public afro-américain, au détriment des autres. Quant à la mise en scène du tâcheron Tim Story (le remake de « Taxi » ou « Tom et Jerry » ...) elle est paresseuse et n’arrange rien. Une fausse bonne idée qui s’avère au final plutôt décevante.
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