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Gaspard
2 critiques
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5,0
Publiée le 6 octobre 2024
Un chef-d’œuvre langoureux et ramassé comme un de ces morceaux de jazz des années 50. Les jeux d’ombres et d’éblouissement de New York font écho à ceux d’une enquête porté par un duo en demi-teinte. Une étoile filante filante pleine d’esprit qui passe le temps de 24h dans une ville qui ne dort jamais, ou qui plutôt vit en décalage. Melville maître du tempo.
Avant de tourner avec des vedettes comme Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura ou Alain Delon des films mémorables du cinéma Français, le cinéaste Jean-Pierre Melville a fait des longs métrages méconnus auparavant mais imposer son style et ses goûts de cinéma et culture comme ici de tourner un polar axé la nuit dans les rues lumineuses de Manhattan, l'Amérique qu'il aime, les voitures de l'époque qui roulent au milieu des grandes lumières, il faut reconnaître que pour du cinéma d'essai à la fin des années 50, c'est superbement bien filmé. Jean-Pierre Melville endosse pour une unique fois l'un des rôles principaux à côté de Pierre Grasset jouant des journalistes à la recherche d'un homme pour une enquête, ils font plusieurs cabarets pour le trouver et sont suivis par une mystérieuse voiture. "Deux hommes dans Manhattan" est un polar à l'ancienne en noir et blanc qui se suit. Melville écrit, realise et joue remarquablement, c'est même dommage qu'il n'a pas fait comédien mais on ne lui en veut pas, vu sa filmographie de metteur en scène. Une bonne curiosité.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 7 mai 2021
Melville essaye de maintenir l'histoire mais c'est un film faible comparé à ses efforts ultérieurs. Tourné en partie à New York et en partie dans un studio parisien avec de nombreux acteurs secondaires qui ont dû apprendre leur rôle phonétiquement Monique Hennessy est particulièrement maladroite avec ses répliques c'est un film noir qui montre son petit budget et son manque d'inspiration par endroits. La tentative de retrouver le diplomate disparu se termine dans l'appartement d'une femme. Nous avons droit à un discours de cinq minutes du patron des deux reporters sur la grandeur de Fevre-Berthier mais c'est une scène ennuyeuse. Si vous cherchez un film noir avec de la verve et de la bonne musique pourquoi ne pas essayer Ascenseur pour l'échafaud avec de vrais acteurs et la grande partition de Miles Davis sorti a la même époque...
Non seulement c'est mal joué, on se fiche de l'histoire et on voit trop souvent que tout ça est du cinéma (trois musiciens pour un seul client complètement bourré en fin de nuit, par exemple...) mais il y a pire; le film sous-entend que le directeur local de l'AFP (oui, l'AFP, l'Agence France Presse) s'autorise à remuer des cadavres... Non seulement je trouve ça diffamant (c'est arrivé à l'époque?) mais en plus c'est carrément immoral. Étrange, très étrange de la part de Melville
Une histoire toute simple qui foisonnent d'idées sur le politique,le journalisme,film qui n'a pas pris une ride et voir New York de 1958 est un grand plus.
Un film dur à cerner tant il est singulier. D'abord Melville se retrouve devant la caméra, pourquoi pas. Ensuite l'histoire se tient à N-Y, le temps d'une nuit, où deux hommes en cherchent un troisième. Jusque là ça va, l'ennui c'est qu'à aucun moment leur enquête ne nous intéresse. Le spectateur est baladé d'un lieu à l'autre et s’ennuie assez vite.
Dès l'introduction jazzy, Jean-Pierre Melville nous plonge dans les rues sombres de New York où l'on va peu à peu se mettre, avec deux journalistes, à rechercher un diplomate français de l'ONU qui a disparu.
Suite à cette merveille d'ouverture, Deux Hommes dans Manhattan nous immerge dès les premières secondes au coeur de cette enquête où Melville va d'abord poser une ambiance plutôt envoutante et mystérieuse. Il va directement à l'essentiel, sans détours inutiles, nous emmenant dans la jungle New-yorkaise et pose les bases de l'enquête avec la disparition, puis l'investigation confié à ce journaliste sûr de lui qui va vouloir imposer ses méthodes.
Alors, c'est aussi à partir de là que Deux Hommes dans Manhattan perd un peu son ambiance voire même légèrement de son intérêt par moments. Melville fait preuve de quelques bonnes idées mais peine à réellement rendre cette enquête captivante, s'attardant parfois trop sur certains points inutiles, ne mettant pas la tension qu'il faut. Il ne retranscrit pas réellement, ou du moins complètement, l'ambiguïté de cette affaire où il nous entraine entre bars, music-hall, maison close ou autres rues poisseuses et sombres, à l'image, par exemple, du final qui laisse clairement sur la faim.
Néanmoins, si Deux Hommes dans Manhattan n'est pas un grand film, ça n'en reste pas moins un petit film noir plutôt sympathique où Melville se donne le rôle d'un journaliste intéressant qui va naviguer dans cette affaire de chantage, femme et manipulation. Il se montre sobre devant et derrière la caméra, livrant quelques scènes vraiment bien foutues, sublimées par un fond musical jazzy et dynamique adéquat. Il capte plutôt bien ce New-York nocturne et inquiétant, sublimée par une belle photographie en noir et blanc ainsi qu'une certaine science du détail et du cadrage.
Quelque temps après l'excellent et l'abouti Bob le Flambeur, Jean-Pierre Melville nous emmène à New-York pour y suivre une enquête où manipulation, rues poisseuses, music-hall ou encore journalisme seront au rendez-vous. Parfois un peu maladroit et pas vraiment abouti, ça n'en reste pas moins un film noir plutôt sympathique et bien ficelé.
Si le jazz était un film, il serait celui-là. Le jazz de fin de nuit, plutôt blues, tendre et suave. Comme ce film, qui est dans sa première partie une balade dans Manhattan, ambiance décontractée et qui s'attache dans la seconde partie à l'enquête, très stylisée, avec des éclairages sophistiqués, ambiance film noir, tension, et cadavre. L'ensemble est un bel objet cinématographique avec en plus une réflexion sur l'éthique journalistique pas inintéressante.
Plus qu'un véritable récit, Deux hommes dans Manhattan est avant tout un hommage au film noir américain. Dans un style filmique rappelant à la fois celui de ce genre et celui de la Nouvelle vague française naissante (les sorties du Beau Serge et des Quatre cents coups précèdent de quelques mois celle de ce film), Jean-Pierre Melville utilise son histoire essentiellement pour faire partager son amour de New York et de ses nuits. Bien que son intrigue soit plus un prétexte qu'autre chose, Melville arrive à passionner le spectateur et à tout de même faire réfléchir autour de la liberté de la presse et de son duel entre le respect de la vérité et celui des victimes. Moins sophistiqué et plus spontané que les films de la fin de carrière de son réalisateur (Le Samouraï, Le Cercle rouge...), Deux hommes dans Manhattan est un film où on sent à chaque plan l'amour du réalisateur (ici également acteur) pour son sujet.
En 1959, Jean-Pierre Melville décide de rendre hommage aux films qui ont forgés son amour du cinéma en allant tourner directement aux États-Unis. L'amour du réalisateur pour New York déborde littéralement de la pellicule, l'ambiance sonore est en tout point remarquable et certains thèmes fétiches du cinéaste sont développés: fascination pour l'Amérique, monde de la nuit, exaltation de la vertu... Néanmoins, de nombreux défauts viennent plomber ce film: l'intrigue est mollassonne, les acteurs sont médiocres (à commencer par Melville lui même) et la mise en scène est peu marquante. Bref, Deux Hommes Dans Manhattan est une œuvre sympathique malgré ses maladresses mais qui arrive trop tard dans la filmographie de Melville pour être complètement excusée.
On connait l'amour de Melville pour les films noirs d'outre atlantique. Dans "deux hommes dans manhattan" Melville va directement filmer à la source de ses influences. Le temps d'une nuit, deux hommes, un journaliste et un photographe aussi cynique qu'alcoolique vont parcourir les rues de Manhattan à la recherche d'un délégué français de l'ONU, fraîchement disparu. L'occasion pour nous de nous délecter de l’ambiance poisseuses des bars, maison close et music-hall new-yorkais, le tout accompagné d'un saxophone fiévreux. Bref, tous les éléments du bon film noir sur réuni. Et encore, c'est sans compter sur la mystérieuse voiture qui suit inlassablement les deux journalistes. On imagine déjà de sombres histoires de magouilles et de complots politiques. Une affaires bien crade, avec du chantage, des femmes et du trafic d'influence. C'est sans doute pour cela que j'ai été extrêmement déçu par le dénouement qui coupe court à toute mes théories (qui auraient été bien meilleur que cette fin bâclé). Notons également que c'est Jean-Pierre Melville qui joue le rôle principal. Et le constat qui s'impose, c'est que Melville n'a ni la charisme de Belmondo, ni le jeu de Delon. Et encore moins la classe naturelle d'Humphrey Bogart. Melville ne nous convainc ni pas son jeu d'acteur, ni par sa réalisation qui reste relativement sommaire. Et filmer New-York la nuit, c'est bien, mais en noir et blanc, les plans d'extérieurs sont presque tout noir. J'attendais beaucoup de l'association New-York / Melville et je dois dire que j'ai été un peu déçu. A défaut d'être un chef-d'oeuvre, "Deux hommes dans Manhattan" est au mieux un bon petit film noir.
Deux hommes dans Manhattan pourrait tout aussi bien s'intituler "Drame français en Amérique", tant Melville y confronte esthétiquement nos deux cultures. Filmant les rues de New York avec virtuosité, en noir et blanc magnifique, il nous livre un film extrêmement visuel où l'intérêt majeur se situe dans les détails de l'image, et plus précisément du cadre. On voit très souvent les deux journaliste observer des scènes de rue new-yorkaise à travers un cadre quelconque, leur conférant un air d'image, de tableau observateur mais surtout muet. La France en Amérique s'émerveille et regarde surtout, sans prendre part aux réjouissances que brosse Melville avec tant de délicatesse. Cet environnement de bar, de jazz (forte musique à l'appui), de cabaret et de théâtre, ressemble à Paris mais l'on considèrera toujours cela comme quelque chose d'étranger. Et pour preuve : l'histoire même du film, enquête journalistique typiquement française à laquelle va se mêler les vices américains, plus particulièrement la question d'argent, le rêve de démesure, l'envie de fuser vers le sommet. Mais Melville qui incarne lui-même l'un des deux hommes en proies à ces défis implicites, bonne et vieille figure française traditionnelle, se contente de rester dans les rangs, se permettant juste un petit doute vite (ou pas d'ailleurs) oublié. Et finalement, la puissance graphique de Manhattan qui les encercle n'altère pas non plus le comportement de Moreau, le plus jeune et le plus tenté. Un film que l'on considère presque à tort comme mineur dans la filmographie de Melville, tant il s'impose en tant que prélude stylistique à ce qui va caractériser plus tard sa mise en scène et son univers.
Un des premiers Melville. Film d'enquête dans la ville de new-York, la nuit. NY est très photogénique et Melville use et abuse de séquences en Noir et Blanc, des rues, et des quartiers. Le thème : deux journalistes dont un photographe recherchent un diplomate français qui a disparu. Celui-est mort d'une crise cardiaque chez une call-girl. Le photographe veut vendre les clichés du mort. Le film vaut surtout par sa réalisation à recherche stylistique dans les extérieurs surtout. Le rythme est lent et on s'attache aux rapports humains entre les deux hommes. Nombreuses références à la culture américaine (cinéma, jazz etc.) Se laisse voir sans déplaisir, mais aussi sans exaltation. (Présence de nombreux défaut, d'éclairage surtout, pour un film qui se veut réaliste)
Ce film est pour Melville un prétexte à visiter New York et à nous montrer sa fascination pour l’Amérique, ses voitures, ses grattes ciel, l’ambiance des rues, des salles de spectacle, des studios d’enregistrement et des bars à jazz, dans une approche quasi documentaire. Tout cela dans son style visuel impeccable : noir et blanc remarquable, qualité des cadrages, stylisme impeccable… Mais l’exercice de style tourne en rond de manière un peu systématique par manque d’un scénario vraiment consistant.
Après Bob le flambeur et juste avant Léon Morin, prêtre, Melville nous donne là son dernier « film d’auteur » au sens propre du terme. L’échec - relatif mais flagrant - de ce polar en demi-teinte va le contraindre à se tourner ensuite vers d’autres horizons en revenant à des adaptations de romans (il s’y était déjà essayé avec Le Silence de la mer et Les Enfants terribles) et surtout en engageant des grands noms du cinéma pour interpréter ses personnages (Belmondo, Montand, Ventura…) Ici, c’est lui-même qui se charge d’interpréter le héros (avec une certaine balourdise, il faut bien le reconnaître), journaliste en traque d’un délégué français de l’ONU mystérieusement disparu. La nuit new-yorkaise est remplie de clichés, la fin est d’abord semble-t-il convenue puis rebondit à la toute dernière seconde dans un effet d’absurde inexpliqué et inexplicable. Même si la mise en scène de Melville est toujours aussi virtuose et remplie de « cinéma », le film est en grande partie raté donc, mais il est courageux et même pathétique à certains moments. Ce film est à voir pour imaginer, s'il avait été réussi, ce qu’aurait pu être la carrière postérieure de Melville.