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BlindTheseus
305 abonnés
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2,5
Publiée le 22 avril 2009
Honnête polar avec 2 hommes - sorte de "buddy-movie" - que tout oppose en apparence & dont les données principales seront retournées, inversées: les vues de N-Y-C sont simplement spectaculaires même si l'ensemble peut prendre l'aspect d'un reportage dans le Manhattan chic.
Ce film est pour Melville un prétexte à visiter New York et à nous montrer sa fascination pour l’Amérique, ses voitures, ses grattes ciel, l’ambiance des rues, des salles de spectacle, des studios d’enregistrement et des bars à jazz, dans une approche quasi documentaire. Tout cela dans son style visuel impeccable : noir et blanc remarquable, qualité des cadrages, stylisme impeccable… Mais l’exercice de style tourne en rond de manière un peu systématique par manque d’un scénario vraiment consistant.
Deux hommes dans Manhattan pourrait tout aussi bien s'intituler "Drame français en Amérique", tant Melville y confronte esthétiquement nos deux cultures. Filmant les rues de New York avec virtuosité, en noir et blanc magnifique, il nous livre un film extrêmement visuel où l'intérêt majeur se situe dans les détails de l'image, et plus précisément du cadre. On voit très souvent les deux journaliste observer des scènes de rue new-yorkaise à travers un cadre quelconque, leur conférant un air d'image, de tableau observateur mais surtout muet. La France en Amérique s'émerveille et regarde surtout, sans prendre part aux réjouissances que brosse Melville avec tant de délicatesse. Cet environnement de bar, de jazz (forte musique à l'appui), de cabaret et de théâtre, ressemble à Paris mais l'on considèrera toujours cela comme quelque chose d'étranger. Et pour preuve : l'histoire même du film, enquête journalistique typiquement française à laquelle va se mêler les vices américains, plus particulièrement la question d'argent, le rêve de démesure, l'envie de fuser vers le sommet. Mais Melville qui incarne lui-même l'un des deux hommes en proies à ces défis implicites, bonne et vieille figure française traditionnelle, se contente de rester dans les rangs, se permettant juste un petit doute vite (ou pas d'ailleurs) oublié. Et finalement, la puissance graphique de Manhattan qui les encercle n'altère pas non plus le comportement de Moreau, le plus jeune et le plus tenté. Un film que l'on considère presque à tort comme mineur dans la filmographie de Melville, tant il s'impose en tant que prélude stylistique à ce qui va caractériser plus tard sa mise en scène et son univers.
Il est vrai que ce film n'est pas le meilleur de Melville, mais il reste un très bon film. Il nous plonge dans une nuit très rythmée à Manhattan. Le scénario est plutôt pauvre mais la réalisation est parfaite, avec des touches d'ironie tout le long du film et un respect du code des films noirs. Et puis, Jean-Pierre Melville joue lui-même le premier rôle et il le joue très bien. Bref, un film à voir pour les fans de Melville.
Non seulement c'est mal joué, on se fiche de l'histoire et on voit trop souvent que tout ça est du cinéma (trois musiciens pour un seul client complètement bourré en fin de nuit, par exemple...) mais il y a pire; le film sous-entend que le directeur local de l'AFP (oui, l'AFP, l'Agence France Presse) s'autorise à remuer des cadavres... Non seulement je trouve ça diffamant (c'est arrivé à l'époque?) mais en plus c'est carrément immoral. Étrange, très étrange de la part de Melville
Un chef-d’œuvre langoureux et ramassé comme un de ces morceaux de jazz des années 50. Les jeux d’ombres et d’éblouissement de New York font écho à ceux d’une enquête porté par un duo en demi-teinte. Une étoile filante filante pleine d’esprit qui passe le temps de 24h dans une ville qui ne dort jamais, ou qui plutôt vit en décalage. Melville maître du tempo.