2017 : Lilia est une militaire ukrainienne, spécialiste en reconnaissances aériennes, qui a été retenue prisonnière pendant de longs mois par des séparatistes du Donbass et qui, ayant fait l'objet d'un échange de prisonniers, revient dans son pays. Cette jeune femme qui a été violée revient à la fois enceinte et traumatisée par ce qu'elle a vécu, ce qui entraine chez elle des cauchemars récurrents. Cette grossesse passe très mal chez son mari, lui aussi militaire et membre d'un groupuscule d'extrême-droite qui s'attaque à des camps de roms. Le réalisateur et Iryna Tsilyk, sa coscénariste, par ailleurs réalisatrice du récent "The earth is blue like an orange", ont, parait-il, voulu faire un film sur le désir de vie des femmes ukrainiennes ainsi que le refus d'être considérées comme des victimes face aux motivations guerrières des hommes ukrainiens. A la vision du film, présenté dans la sélection Un Certain Regard à Cannes 2022, on a bien, en effet, l'impression que le réalisateur a voulu faire passer un certain nombre de messages. Le problème, c'est que la réalisation est brouillonne et on a souvent le sentiment que ce qu'on perçoit comme étant des messages sont parfois contradictoires entre eux. En fait, pour ce qui était son premier long métrage, ce jeune réalisateur n'avait pas une expérience et peut-être même un talent à la hauteur de ses ambitions. De plus, il n'a pas été aidé par le distributeur français : en effet, deux langues, l'ukrainien et le russe, sont utilisées dans le film, deux langues, qui, pour nos oreilles, se ressemblent beaucoup. Le fait de savoir quelle langue est pratiquée à tel moment aurait sans doute permis de mieux comprendre les volontés du réalisateur et, pour cela, il suffisait de faire, d'une façon ou d'une autre, la différence au niveau du sous-titrage. le distributeur ne l'a pas fait !