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selenie
6 266 abonnés
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3,0
Publiée le 22 septembre 2021
Alors que le contexte historique pousse à un film historique qui se doit d'être un minimum objectif on s'aperçoit que la dimension fantastique prend finalement un peu trop de place dans la mesure où les "dons" sont objectivement de la superstititon et qu'on se dit que finalement Eugénie doit être effectivement suivi psychologiquement. Problème, le fait de tenter de nous faire accepter ces dons de voyance atténue forcément la portée du film. Dommage... heureusement, outre la reconstitution formelle, le climax est en adéquation avec ce qu'il faut d'austérité et de sobriété, cela n'empêchant pas non plus à la réalisatrice de passer au crible quelques traitements et/ou abus qui avaient cours dans ce "lieu de santé". En prime un joli panel d'actrice merveilleuse, juste et touchante pour de jolis portraits de femmes qui étaient encore sous le joug de la volonté des hommes. On apprécie aussi un montée en puissance discrète mais bien évolutive avec même un petit suspense, ou plutôt tension qui offre des émotions non feintes dans la dernière partie du film. Site : Selenie
C'est un excellent film qui raconte une très belle histoire , un film a regarder au plus vite surtout si dedans il y a Mélanie Laurent qui fais juste une grande interprétation.
Un beau film mais totalement invraisemblable sur le plan légal.La loi du 30 juin 1838,appliquée jusqu'en 1990 ne pouvait permettre ce qu'on voit ici concernant l'internement des malades mentaux.La fin du film (le sort de l'infirmière)qu'on ne divulguera pas est particulièrement impossible.Par ailleurs ce pauvre Charcot ainsi que ses assistants passent pour des monstres.Les descendants apprécieront.En résumé,si on accepte que c'est une totale fiction,et non un témoignage historique,on peut considérer que ce film est très bien fait.
De film en film, l’œuvre de Mélanie Laurent se dessine. Profondément féminine et terriblement tragique. « Le Bal des folles », son quatrième film en attendant la sortie repoussée à cause de la crise de son plus gros projet « The Nightingale », ne déroge pas à cette règle. On nous fait découvrir un sujet méconnu de notre histoire, en l’occurrence la manière dont des femmes présumées folles pour X ou Y raison étaient internées à la Pitié Salpêtrière et servait d’expérience au docteur Charcot, bien connu dans le monde médical pour ses recherches controversées sur la psychose, la neurologie et la schizophrénie. De la même manière, Laurent dresse un constat de la place de la femme dans la société matriarcale du XIXème siècle et effleure aussi le sujet du surnaturel en confrontant avec acuité le monde des esprits et la religion. Un vaste programme parfaitement négocié dont les thématiques lourdes sont rendues parfaitement lisibles, compréhensibles et traitées en profondeur grâce à un travail d’écriture rigoureux. Les dialogues comme les situations sont bien choisis et ont l’effet escompté : instruire, faire réfléchir et appeler au devoir de mémoire.
Laurent a réuni une distribution de très grande qualité pour son « Bal des folles ». Lou de Laâge et elle-même sont parfaites dans les rôles principaux. Intenses et déchirantes, leurs compositions sont irréprochables et leur osmose à l’écran est palpable. Mais tous les rôles plus secondaires sont du même acabit, de Benjamin Voisin en frère complice aux deux autres comédiens mais aussi réalisateurs comme elle que la jeune cinéaste a convoqué : Cédric Kahn en père intransigeant d’abord et surtout l’impressionnante Emmanuelle Bercot en infirmière sévère qui se révèle parfaite de cruauté enfouie dans ce rôle. Beau casting qui fait honneur à un film bouleversant. Une œuvre qui nous montre les errances d’une certaine science sensationnaliste qui réfute toute chose inexplicable ainsi que des femmes brimées par une société tout sauf progressiste. De choisir comme personnage principal une jeune femme qui communique avec les esprits et la confronter à une infirmière cartésienne, bercée à la science, était l’excellente idée du roman et logiquement reprise ici.
Alors certes les manifestations du surnaturel sont parfois maladroites. Laurent a choisi de ne pas montrer et de laisser place à la suggestion. C’est un bon point. Mais de voir Lou de Laâge parlait aux murs est parfois à la limite du ridicule mais ces scènes sont très peu nombreuses, le fantastique restant périphérique au reste de l’histoire. Également, les envolées romanesques de la toute fin ne semblaient pas forcément nécessaires et dénotent quelque peu mais c’est un détail au vu de la force émotionnelle du « Bal des folles ». Qui plus est, Laurent filme de mieux en mieux. Outre la reconstitution fastueuse mais pas ostentatoire du Paris de l’époque, ses plans sont soignés, certains presque semblables à des peintures. Elle joue avec le clair-obscur et la lumière nous offrant de très belles images mais s’éloigne d’une mise en scène trop classique et paresseuse en n’hésitant pas à faire vivre sa caméra comme un personnage au travers de quelques essais pertinents au sein de l’hôpital. Le final, durant le bal, est à la fois terrifiant d’horreur psychologique avec la manière dont ces femmes étaient jetées en pâture à la curiosité malsaine et mal placée et visuellement sublime avec la manière dont il est filmé. Un très beau film féministe entre l’amour et la folie, maîtrisé de bout en bout, déchirant et choquant pour les bonnes raisons.
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Un très beau film superbement réalisé par Mélanie Laurent. Tableau effreyant mais réaliste de la psychiatrie à la fin du XIXème siècle. De plus le film traite avec intelligence de la condition de la femme et avec finesse du deuil. Les acteurs sont bons et bien dirigés.
L’histoire d’Eugénie, une jeune fille lumineuse et passionnée à la fin du 19è siècle. Eugénie a un don unique : elle entend et voit les morts. Quand sa famille découvre son secret, elle est emmenée par son père et son frère dans la clinique neurologique de La Salpêtrière sans possibilité d’échapper à son destin.
C’est une réalisation de Mélanie Laurent qui jouera aussi dedans. Elle va adapter le livre du même nom de Victoria Mas publié en 2019. Le scénario a été écrit avec Christophe Deslandes (Les Adoptés). Le Bal Des Folles est le premier film Amazon Original français.
J’étais partagé car le casting me donnait confiance mais l’étiquette Amazon Original beaucoup moins. Finalement, j’ai trouvé que c’était un bon drame historique.
On va donc être plongé dans la France du 19ème siècle au cœur de l’équivalent d’un hôpital psychiatrique dirigé par Jean-Martin Charcot. Une époque sombre où personne n’était regardant dans ce qui se passait. Comble de ce cynisme, chaque année était organisée le Bal des Folles. Ce film va donc nous montrer le traitement inhumain réservé à ces femmes malades. Elles vont servir de cobaye pour tester des méthodes de traitement. Il y a quelques passages assez chocs.
Cela va nous faire ressentir un sentiment d’injustice envers ses femmes qui devrait être soigné et non maltraité. J’ai apprécié d’avoir cette vision de recul car ça nous permet aussi de nous rendre compte des avancés faites par notre société. Même si elles ne sont pas le centre de l’histoire, on va se prendre d’affection pour ces patientes. Après, aucun cas réellement problématique ne nous est montré.
Le récit va surtout être centré sur Eugénie. C’est avec talent que Lou de Laâge va la jouer. J’avais détesté cette actrice dans Blanche Comme Neige en 2019, mais je dois avouer qu'avec Boîte noire il y a deux semaines, et désormais Le Bal Des Folles, mon avis a évolué. Le plaisir est le même quand il s’agit de voir évoluer Mélanie Laurent en tant que Chef infirmière. Que ce soit individuel, ou quand elles sont ensemble, cela fonctionne très bien.
Par contre, j’ai moins été fan du développement de l’histoire. On nous raconte que Eugénie peut parler avec les esprits mais j’ai trouvé ça se mariait mal au récit. Cela ne va pas non plus être inutile car c’est le point basculant du scénario à plusieurs reprises. Cependant, c’est une donnée pas forcément exploité adroitement. Le décalage entre monde mystique et celui terre à terre de l’hôpital ne fait pas bon ménage. De plus, malgré l’apport du personnage de la Chef Infermière, l’histoire fait souvent du surplace.
Un peu lent parfois, et d'autres ça prend aux tripes . Super lumière et format . Superbe interprétation. E Bercot glaçante, Lou de L magnétique et M Laurent très juste.
Pour un coup d'essai (?) c'est un coup de Maître ! Une véritable réussite ce premier film de Mélanie Laurent. Tout juste ai-je trouvé un peu anachronique la chanson empruntée à Arno "les yeux de ma mère"... Mais la scène était belle, alors, quelle importance... Je recommande.
Le film apporte plus de beauté que le roman dont l'écriture parfois cherchait trop à bien faire. En revanche le film aurait mérité d'être feuilletonné pour mieux comprendre l'environnement de l'heroine (sa famille notamment).
Plonger et Galveston, les deux derniers longs-métrages réalisés par Mélanie Laurent n'étaient pas des plus exaltants, c'est le moins que l'on puisse dire. Le bal des folles est largement supérieur, c'est un fait, mais il le doit surtout à son matériau de base, le roman très remarqué de Victoria Mas, plus qu'à des prouesses de mise en scène. L'adaptation du livre est correcte, un peu scolaire et relativement dépourvue d'émotion, faute d'avoir su développer la relation entre les deux héroïnes de l'intrigue. Sans aller jusqu'à faire preuve de révisionnisme historique, le film est une entreprise de démolition systématique des travaux de Charcot à la Salpêtrière, lequel semble ne soigner l'hystérie (féminine évidemment, mais c'est oublier que le neurologue a travaillé aussi sur les messieurs) que par de cruelles séances d'hydrothérapie ou à grand renfort d'éther. Au-delà, le propos est clairement de montrer à quel point les femmes étaient maltraitées dans la société patriarcale de la fin du XIXe siècle, ce en quoi on ne peut donner tort au film mais celui-ci assène ses vérités avec une main de fer plutôt qu'avec un gant de velours. Disons qu'un peu plus de nuances n'aurait pas nui. En revanche, il n'y a que des louanges à adresser à Mélanie Laurent, l'actrice, et bien entendu à Lou de Laâge, frémissante et palpitante, à mille lieues de son rôle dans Boîte noire. Reste que son talent attend un(e) très grand(e) cinéaste pour s'épanouir définitivement.
J’avais lu le livre que j’avais trouvé percutant , nécessité et bien écris . je ne suis pas une fan de Mélanie Laurent , mais son film respecte bien le livre , il est beau , les scènes belles et la musique magnifique.
Mention spéciale à Lou de laage, pour son interprétation, sa justesse et son Eugénie.
Magnifique film de Mélanie Laurent les actrices et les acteurs sont somptueux particulièrement Grégoire bonnet. N'oublions pas que aujourd'hui encore c'est en entrant dans ce type d'établissement, c'est à cet instant que l'on comprend que la sortie sera difficile. Plus de baquets glaçés, les électrochocs feront l'affaire...
On se rend compte que la psychiatrie a fait des progrès hallucinants et heureusement !! La société patriarcale acceptait toutes les folies de la part des hommes et enfermaient les femmes pour un rien. Film très touchant et intéressant, à voir !
Oui ben on va un peu se calmer sur les louanges... C'est quand même très convenu, long, lent et pas toujours bien joué. Lou de Laâge comme Mélanie Laurent restent dans leur toute petite zone de confort avec des difficultés à rendre crédibles des dialogues trop écrits (seul André Marcon se les approprie avec son talent habituel). Benjamin Voisin, qu'on a vu formidable ailleurs, est complètement faux. Mention spéciale à l'inconnue (pour moi) Lomane de Dietrich qui fait une composition haute en couleur et apporte à ce film glacé l'émotion qui lui fait défaut. Ce n'est pas honteux, malgré des détails discutables (la propreté des draps, des lieux, des sols, l'épaisseur des couvertures à l'hôpital) mais on s'ennuie quand même un peu.