Après le film "L'événement" d'Audrey Diwan l'an passé, voici Annie Colère de Blandine Lenoir.
Aujourd'hui, plus personne ne pose la question "l'avortement, c'est encore un sujet ?" tant les pressions sont fortes pour faire régresser partout, le monde d'après. Oui l'avortement, c'est toujours un sujet.
Blandine Lenoir et son actrice, Laure Calamy, nous ramènent au début des années 70, au temps on l'on se déplaçait en vélo par nécessité économique plutôt que par confort intellectuel, au temps du MLAC, le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception, créé pour aider des femmes à avorter sans risque, avant que l'IVG ne soit légalisée par la loi Veil en 1975.
Hasard des calendriers, le journal britannique The Guardian (Poppy Noor 19/10), vient tout juste de publier des photos de qu'est réellement un "fœtus" avant 10 semaines de grossesse, faisant ainsi écho à une scène du film : "C'est tout ?".
Le propos de Blandine Lenoir est résolument féministe (ou féminin, tout simplement) et son film est particulièrement lumineux, à la fois fin et puissant, qui montre le parcours de ces femmes qui veulent maîtriser leur corps et donc finalement, leur vie.
Dans le film qui se passe vers 1973, Laure Calamy clame qu'elle veut que ses filles et petites-filles puissent toujours rester maîtresses de leur corps, de leur vie, avorter librement, dans 10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans.
Cinquante ans, c'est aujourd'hui.
Un film à voir parce que salutaire : son message est clair et c'est aussi un très beau moment de cinéma (féminin, donc).
Clin d'œil à Rosemary Standley (oui, la chanteuse de Moriarty) qui interprète plusieurs chansons a cappella dont l'hymne du MLF (Debout les femmes, qui date de la même époque) durant le générique de fin.