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didbail
33 abonnés
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3,5
Publiée le 11 janvier 2023
Février 1974. Annie doit se faire avorter ; elle rentre en contact avec les militantes du MLAC et va s'engager dans leur lutte pour le droit à l'avortement. Si ce n'est pas un grand film, reconnaissons que c'est un film utile et pédagogique. A l'heure où le droit à l'avortement est parfois contesté (voir ce qui se passe aux Etats-Unis, mais aussi le positionnement en France d'une frange des cathos) il n'est pas inutile de rappeler les conditions des avortements avant la loi Veil (votée quelques mois plus tard) : avortements clandestins provoquant des milliers de morts chaque année, angoisse des femmes qui se retrouvaient enceintes sans l'avoir désiré. Le film bénéficie d'un joli casting avec une Laure Calamy encore une fois formidable, la découverte de Rosemary Standley (chanteuse du groupe Moriarty), Zita Henrot, Yannick Choirat, India Hair, Eric Caravaca entre autres. On est sensibles à la belle solidarité de ces femmes et de ces hommes qui donnaient de leur temps et risquaient la prison. Le film montre aussi les répercutions d'un tel engagement sur la vie de famille. Après l'excellent "L'événement" l'an dernier une approche différente d'un même sujet, moins émouvante mais plus didactique.
Un seul défaut au film la musique de fin qui aurait pu être plus lumineuse et porteuse d'espérance. Le film est pour le reste d'une justesse exceptionnelle.
Ce film sorti fin 2022 et réalisé par Blandine Lenoir est très bon ! Le film retrace le combat pour l'avortement mais pas du point de vue de Simone Veil mais des "madames toulemonde" et notamment celles qui ont œuvrées dans les MLAC. Et c'est vraiment très intéressant ! En effet, on était pourtant en droit de s'attendre à l'énième film social classique mais il est en réalité plus malin que ça en plaçant le point de vue du spectateur à la place d'un personnage que tout le monde peut comprendre : la femme de classe moyenne. Effectivement, le film commence avec Annie, une femme qui a déjà deux enfants et qui cherche à se faire avorter. Elle tombe alors sur la MLAC, une association qui fait des avortements avec l'aide de médecins etc., et décide par la suite de la rejoindre. On suit alors toute l'évolution de cette femme dans cette association, ce qui permet de cerner le personnage, de la voir évoluer (au départ très timide et réservée, très femme au foyer classique à qui on offre une cafetière, pour aller vers une combattante allant à l’encontre des idéaux et mœurs de l'époque) mais également de comprendre l'association dans laquelle elle se trouve. Car si je connaissais le combat qu'avait mené Simone Veil pour rendre légal l'avortement, je n'avais aucune idée de l'existence de ces associations. Et c'est là que le film se démarque car il se place réellement du point de vue du peuple pour rendre visible ces associations qui ont énormément contribué à rendre l'avortement légal et surtout visible. De plus, le film ne tombe pas dans l'énième cliché du mari désapprouvant sa femme. Même si le couple rencontre des problèmes car le mari n'est pas non plus super à l'aise avec ce que fait sa femme, il la supporte etc. (enfin pas toujours mais le film parvient justement à être en nuances là-dessus, ce qui est une très bonne chose). La mise en scène n'a quant à elle rien d'extraordinaire mais en revanche, le rendu années 70 est très réussi ! En effet, avec ces couleurs toutes aussi vives que ternes, on a vraiment l'impression d'être transporté cinquante ans en arrière. Concernant le casting, tous les acteurs sont très bons mais nous retiendrons surtout évidemment Laure Calamy qui peut décidément tout faire ! "Annie Colère" n'est donc pas le film de l'année mais reste très réussi !
Après « L’événement » d’Audrey Diwan , Blandine Lenoir revient sur les années noires de l’avortement, un an avant l’adoption de la loi Veil. Avec un parti pris radical cette fois, l’observation clinique du travail des bénévoles du MLAC. Ces femmes aidées par quelques médecins hommes pratiquent au grand jour, mais en toute illégalité des interruptions de grossesses. De la théorie à la technique , de l’élaboration à la pratique, rien n’échappe à Blandine Lenoir dont l’engagement manifeste pour l’urgence se fait au détriment de l’émotion. Celle-ci ne pointe qu’au travers du quotidien de l’héroïne de plus en plus partagée entre sa vie privée et la nécessité sociale et humanitaire de rejoindre le mouvement . Laura Calamy en est à nouveau le porte-drapeau mais la raison demeure à hauteur d’une mise en scène sans tapage. Et d’une direction d’actrices exemplaires : Zita Hanrot, India Hair, Rosemary Standley retroussent les manches, très convaincantes.
Franchement, le sujet est traité avec beaucoup de finesse / justesse ! Les acteurs sont bons, tout est poignant sans rentrer dans le grand spectacle ou le trop politique. Un grand bravo !
Le drame de l'avortement clandestin juste avant l'adoption de la loi Veil et l'action de quelques bénévoles pour permettre aux femmes d'avorter dignement et en sécurité. Filmé avec sensibilité, "Annie Colère" est un film prenant, qui brosse quelques beaux portraits de femmes en évitant tout pathos. Loin de son exubérance naturelle, Laure Calamy est formidable.
"Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l avortement".Cette phrase prononcée par Simone Veil à la tribune l Assemblée Nationale trouve dans ce film sa véracité et sa puissance. "Il suffit d ecouter les femmes" poursuivait la ministre. Voir ce film, excellent dès les premières images (hautement symboliques filmées dans une manufacture de matelas) permet de suivre cette sage prescription. C' est avec émotion aussi que l'on regarde les visages de ces femmes héroïnes de l existence. Présente dans tout le film, Laure Calamy atteint des sommets illustrant cette autre citation de Chantal Birman cette fois-ci : "Entre la mort et la vie la femme choisit la liberté" .
L'histoire de ce mouvement est, bien entendu, tout à fait digne d'intérêt et méritait bien un film! Cela étant, "Annie Colère" n'est jamais aussi passionnant que lorsqu'il se concentre sur son personnage principal et l'histoire de son émancipation à travers son engagement auprès du MLAC. Et son parcours personnel s'avère bien plus intéressant, bien plus représentatif d'un féminisme émergeant imparable et sonne comme une évidence, contrairement au discours politique martelé par les autres militantes du film, un peu fatigantes de didactisme et de pédagogie et n'existant pas réellement en tant que personnages. Il y a donc comme deux films en un, et le meilleur des deux est celui qui colle au plus près de Calamy, excellente comme toujours!
Film utile, quasi documentaire, sur l'engagement, la condition des femmes, son évolution. Son intérêt est dans sa sécheresse. A voir pour que les acquis difficilement arrachés ne s'estompent pas. Et aussi pour la prestation délicate de Rosemary Standley. Je n'ai compris que c'était elle qu'au générique de fin, mais quelle beauté quand elle chante (c'est la chanteuse de Moriarty) pour apporter un peu de réconfort aux femmes pendant l'acte d'avortement
Un film lent, qui traîne en longueur... Les dialogues ne sont pas spécialement intéressants. La loi de l'avortement aurait pu mener à maintes et maintes histoires bien plus intéressantes, alors que celle qu'on nous donne n'est juste pas inspirante et intéressante. On peut juste accorder à ce film une certaine esthétique qui le rend unique, malgré le fait que l'immersion dans les années 80 est totalement ratée, il ne suffit pas de voir l'héroïne rouler en vélo pour être convaincu ! Peut être plus parlant pour un public féminin, personnellement je suis vraiment passé à côté, avec un certain ennui.
Simple, clair et éclairant, pédagogique sans être barbant, Annie colère raconte si bien ces années 70 ! Une période charnière où toutes les évolutions au sein de la famille sont en gestation : rapports homme-femme, appareil législatif... Un moment d'anthologie avec des images d'archives de Delphine Seyrig intervenant dans une émission de Jean Pierre Elkabbach. Une très belle intervention aussi de Rosemary Standley qui chante "Les enfants du Pirée" pour rassurer les candidates à l'avortement. Laure Calamy est rayonnante de sincérité et d'engagement.
Annie colère est une fiction ancrée historiquement mais il est tellement précis dans sa description qu’il agit presque comme documentaire avec des comédiens.
C’est un film qui traite d’éducation dans les années 60. Ainsi, il éduque ses spectateurs. Il va même plus loin : il pose des questions, appelle à la réflexion, au débat, à la remise en perspective.
Ça fonctionne très très bien. L’investissement de Laure Calamy et des autres comédiens est remarquable. C’est un film dirigé avec précision et souci du détail.
Le sujet est lourd mais le film se permet des blagues, une comédie dramatique dans son sens le plus littéral. Ce qui fait rire c’est l’absurde, le choc, le ridicule.
Magnifique œuvre à la mise en scène soignée et travaillée, au récit intelligent, singulier et passionnant, aux actrices magistrales et au propos engagé délivré tout en finesse.
Film dont l'existence semble primordiale en 2023 pour relater ce moment noir de l'histoire : quand les femmes n'avaient pas le droit d'avorter légalement, donnant alors des milliers de morts chaque année en raison des avortements pratiqués illégalement et dans des conditions dangereuses. Des extraits d'interview de l'époque sont montrés, Delphine Seyrig tente de montrer l'absurdité des remarques des ministres qui dénoncent "la sexualité vagabonde" des femmes. Laure Calamy est super. Elle se fait avorter par l'association puis s'y investit de plein gré, suite à la mort de sa voisine qui a tenté un avortement clandestin mal fait. Cela prend d'importantes proportions : l'association devient même plus importante à ses yeux que sa propre famille. Beau témoignage d'engagement.