Des films sur le sujet du divorce, il y en a déjà eu pas mal. Mais des films sur la découverte par une jeune adolescente de 13 ans que le couple formé par sa mère, comédienne, et son père, vendeur d'instruments de musique, est en train de battre de l'aile, il n'y en a pas eu beaucoup. Axelle Ropert, elle-même enfant de divorcés, n'a pas cherché à réaliser un film autobiographique, elle a voulu réaliser un mélo, un genre que, pense-t-elle, le cinéma français délaisse beaucoup trop. Attention, il ne s'agit en rien d'un mélo tire-larmes mais d'un film dans lequel on sent que la réalisatrice cherche à ce que les spectateurs s'attachent à son personnage principal et arrivent à partager ses tourments. Dans ce contexte, elle est puissamment aidée par Jade Springer, l'interprète de Jade, une débutante devant la caméra dont tout laisse à penser qu'elle a toutes les qualités pour devenir une grande comédienne. Au point que Léa Drucker, interprète de sa mère, et, surtout, Philippe Katerine, interprète de son père, souffrent de la comparaison avec cette véritable révélation. Comme c'est souvent le cas, la critique a écrasé le film et sa réalisatrice avec des comparaisons quelque peu exagérées (Ozu, Comencini, Truffaut), il n'empêche, "Petite Solange", qui s'est vu décerner le Prix Jean-Vigo 2021, s'avère assez intéressant par son propos, malgré un certain manque de souffle.