Parti pour voir un film algérien, je ne l'ai pas eu. Mais, par contre, l'audace du thème abordé, avec pudeur, permet de connaitre les musulmans et concerne tous les déracinés. Le héros, Sof, un rejet inconscient du trop marqué prénom Sofiane, est un étranger parmi les étrangers. Situation classique, mais bien incarné par un personnage mal dans sa peau, dissimulé dans les mythes qu'il raconte à son propos et la bonhomie qu'il affiche. On devine que le Bensalah est derrière certains épisodes. La mise en route est un peu laborieuse, une photographie honnête sans plus, et un personnage falot et par son inconsistance n'attire pas la sympathie. "Sof" que, la nécessité de trouver un job, pour éviter le retour à la case départ, dont d'ailleurs il n'a pas la moindre connaissance, va déboucher sur une idée audacieuse, montrer le rôle de préparateurs musulmans des corps fraichement décédés! De péripétie en péripétie, le héros va se trouver confronté spoiler: aux familles, à leurs croyances, aux faux-semblants, aux entourloupes et au bout du chemin à choisir qui il veut être et devenir réellement.
Film personnel, introspectif. Voilà comment oser un thème en friche sans beaucoup de moyens techniques mais beaucoup de sincérité voire de courage. On s'en rappellera sans nul doute. Cinéma du Sud - avril 2024
Ce film m'a énormément touché par la qualité de l'histoire. les personnages sont si attachants. le personnage de Sofiane est magnifiquement interprété et son acolyte est extraordinaire.
Film doux et délicat qui aborde de façon moderne et saisissante la question de l’identité. Un premier film très réussi avec un superbe casting, de l’humour, de la poésie. À voir au cinéma !
Fils d’un agent diplomatique algérien, Sofiane (Hamza Meziani) a suivi son père dans ses différentes affectations à l’étranger. Après avoir mollement suivi des études universitaires à Lyon, il se retrouve sous l’obligation de quitter le territoire français d’ici un mois. Pour faire pièce à cette mesure d’éloignement, il n’a d’autre alternative que d’aller travailler à Roubaix dans une entreprise de pompes funèbres musulmane. Il y découvre un métier auquel rien ne l’avait préparé.
Quel joli titre ! "Six pieds sur terre" nous rappelle la célèbre série de HBO diffusée au début des années 2000. À tort, si j’en crois les avis unanimes, je n’ai jamais réussi à aller au-delà de son premier épisode. Comme dans la série américaine, comme dans le film japonais Departures qui m’avait durablement marqué, ce film évoque, pour reprendre l’élégante expression de Jacques Mandelbaum dans Le Monde, « le commerce de la mort pour apprendre à mieux vivre ». Il a pour décor une entreprise de pompes funèbres où le jeune Sofiane, aux côtés d’un mentor mutique, découvre le métier de thanatopracteur.
Il est l’œuvre d’un réalisateur cosmopolite, Karim Bensalah, né d’un père algérien et d’une mère brésilienne, qui a grandi à Haïti avant de s’installer en France à dix-huit ans. On imagine volontiers ce qu’il a mis de lui dans le personnage de Sofiane, Algérien déraciné, sans Dieu ni mère, qui fait à son père le procès de ne pas l’avoir élevé.
Le parcours de Sofiane est certes original. Il n’en reste pas moins convenu, les différentes étapes de sa maturation étant scrupuleusement passées en revue : la découverte d’une vocation, la naissance d’un lien amoureux avec une belle Scandinave rencontrée dans un Lavomatic sans omettre bien sûr la réconciliation avec son père et ses sœurs.
Un film sympathique qui se suit avec plaisir. On ressent bien l'évolution de la mentalité et la maturité du personnage principal, même si la trame du film reste assez basique
Un magnifique et troublant film du réalisateur Karim Bensalah ! A voir absolument !! La question de l'Identité, du Choix, du sens de la Vie, de la Mort ... Courez le voir! C'est un long métrage remarquable! Beaucoup d'émotions, d'excellents actrices et acteurs et une musique qui a bien sa place... J'ai été bouleversée !
Ce film est un mélange de trois films : - le premier : sur la crise d'adolescence d'un fils à papa, qui est comme tous les ados qui ne pense qu'à boire, se défoncer et se la raconter...sans bosser ses exams jusqu'au jour où !..il est confronté à la réalité de l'expulsion ! Gargl ! -le deuxième : l'intégration de ce même fils à papa de la "Haute" dans les milieux populaires des milieux musulmans - le troisième : la découverte des rites religieux musulmans, dans la mort.
Dans le premier, Soufiane mérite vraiment des claques, tellement sa suffisance et son arrogance ( comme tous les ados qui sont plus vieux que leurs grand pères) éclate à chaque séance. Puis dans le deuxième, le même Souf redescend sur terre et tombe de haut ! Lui, le fils à papa qui se la raconte Enfin la renaissance du petit c....qui devient enfin un adulte, un peu beaucoup grâce à "Hadj" un taiseux !
Un premier long métrage empreint d'une sensibilité, d'une poésie et d'une sensualité évidente. Un film libre qui libère et qui fait du bien. Le casting est magnifique. Les séquences "rituelles" m'ont profondément marqué. Bravo !
Premier film tout en finesse très réussi. Un récit initiatique loin des clichés qui nous amène à réfléchir sur notre identité. Impatient de voir la suite de ce réalisateur.
J’ai été très touchée par ce sujet traité tout en finesse à travers ses apparents paradoxes : confrontation à la mort et pudeur, rituels et cheminement identitaire, cadre religieux et liberté de pensée.. Merci pour la Beauté de ce regard, à laquelle participent aussi ces merveilleux acteurs !
Très beau film, d'un point de vue inédit et d'un regard doux, sans complaisance et sans dramaturgie. Le premier rôle y performe très bien toutes les complexités du personnage de Souf. Un très beau moment!
Vu lors d’une séance ciné surprise AFCAE. Une immersion dans ce monde compliqué, sans cesse une difficulté succède à une autre et elles ne semblent jamais s’arrêter. Mais le héros s’affirme progressivement et passe de la peur à la confiance pour tracer sa route. Le réalisateur utilisant un grand nombre de techniques cinématographiques qui augurent de futurs bonnes œuvres. Lorsqu’on en discute, on voit les multiples interprétations possibles, la densité de ce qu’il a proposé à voir.