Mon compte
    Saint Omer
    Note moyenne
    2,8
    1442 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Saint Omer ?

    173 critiques spectateurs

    5
    14 critiques
    4
    35 critiques
    3
    35 critiques
    2
    33 critiques
    1
    34 critiques
    0
    22 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Luc WAGON
    Luc WAGON

    2 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 novembre 2022
    Un peu déçu par ce film encensé par la presse et qui représentera la France aux prochains Oscar. Le film se présente comme un documentaire et relate le procès d'une mère infanticide (inspiré par l'affaire Kabou). Beaucoup de longueurs, des plan fixes très longs sur les personnages, des silences trop accentués. La mise en scène du personnage de la jeune journaliste n'est pas vraiment utile au scénario, ça rajoute une psychose à un sujet déjà bien dramatique. La référence à Médée est tirée par les cheveux. Les acteurs sont sans relief sauf l'avocate de la défense (Aurélia Petit) et la juge (Valérie Dréville). Le tout s'étale sur deux heures tout de même !
    MC V
    MC V

    4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2023
    Grandiose excellent magnifique ! Film délicat et ferme dans ses convictions humanistes ! Un chef-d’œuvre et un outil pédagogique universel dont l’humanité gagnerait à le diffuser périodiquement et à l’étudier sans faux-semblants. Poignant tout en délicatesse et avec une pudeur sincère ! Film extrêmement profond et unique en son genre à tous les niveaux et dans tous ses aspects ! Mérite tous les prix et d’être classé chef-d’œuvre cinématographique et humaniste ! Bravo ! Merci !
    Manon
    Manon

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 novembre 2022
    Le film d'Alice Diop est inspiré d'un fait réel : une histoire d'infanticide avec pour accusée Fabienne Kabou.

    Premièrement, sur la forme : le film est horriblement lent et long. Surtout lorsqu'on sait le contenu qu'il y a dedans...

    En effet, le film veut tellement jouer sur la sobriété et l'effet film documentaire qu'on passe à côté de l'émotion que veut nous faire ressentir la réalisatrice du film. Par ailleurs, les personnages ne sont pas assez travaillés (un approfondissement au niveau de l'expertise psychologique et psychiatrique de l'accusée aurait été la bienvenue). De ce fait, le film manque de profondeur. Si la réalisatrice voulait nous faire ressentir de l'empathie pour cette mère infanticide, c'est raté.

    Heureusement, la plaidoirie de l'avocate de l'accusée sauve un peu la fin du film, que l'on connaît tous, sans avoir besoin d'aller au cinéma pour cela.

    En résumé, des recherches sur internet et un épisode de "Faites entrer l'accusé" suffisent à remplacer ce film judiciaire qui est pour moi très mauvais.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    268 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2022
    Intensité dramatique, dialogues de grande qualité, thématiques riches et profondes pour ce film qui va bien au-delà du simple récit d’un fait divers et de son procès. Alice Diop, qui vient du documentaire, pose un cadre formel fondé sur l’épure et la distance. Pour évoquer l’histoire de l’accusée, elle refuse de s’aventurer sur le terrain de la reconstitution ou de l’immersion émotionnelle, même si l’émotion finit par jaillir vers la fin, frontalement, puissamment, lors de la plaidoirie de l’avocate. Dans le petit théâtre minimaliste d’une salle d’audience, la réalisatrice expose, laisse voir, laisse entendre, sans juger, mais en offrant son regard, son oreille. Éloquence passionnante. Il y a beaucoup d’intelligence dans la mise en scène, la mise en mots, la mise en silences, pour sonder de multiples mystères autour d’un parcours de vie, autour de la question de la maternité et de l’infanticide, du troublant pouvoir de donner à la fois la vie et la mort. Le portrait tragique de cette Médée moderne, noire, est abordé dans toute sa complexité, sans prétendre saisir l’insaisissable. Il est question d’éducation et de pression, d’ambition et d’humiliation sociales – sur fond de racisme ordinaire ou de relents post-coloniaux –, d’orgueil et de colère, de vérités et de mensonges, de solitude et d’isolement, d’intelligence et de délire. Le portrait donne aussi à ressentir une humanité et une monstruosité des abysses, quand une mère laisse son enfant à la mer… Ce pan de l’histoire, sourdement déchirant, est la grande réussite du film. L’autre pan, c’est le contrepoint avec le personnage de l’écrivaine. Autre point de vue. Jeu de miroir, de résonances entre les deux femmes, habilement déployé pour élargir le champ de réflexion sur les liens filiaux et plus précisément les relations mères-filles. Sur ce pan, la fibre est plus émotionnelle, viscérale, et le dispositif s'avère intéressant, même s’il y a quelques répétitions et même si, en voulant boucler la boucle, la réalisatrice tarde à conclure. Pourquoi ne pas avoir terminé le film sur les vues de Saint-Omer et la chanson de Nina Simone ? C’eût été parfait. Petit regret qui n’enlève rien à la conviction d’avoir affaire à du très bon cinéma.
    CinemaxGhinozzi
    CinemaxGhinozzi

    13 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2022
    Doublement récompensé à la Mostra de Venise cette année, Saint-Omer arrive enfin en salles françaises. Même si je n'attendais pas spécialement ce film, les récompenses reçues m'ont fait dire en m'asseyant sur mon siège que j'allais passer un grand moment de cinéma, mais mon espoir fut, à ma grande déception, trop grand.
    Faire un film qui tient sur une histoire judiciaire, c'est bien ; là dérouler pendant les deux tiers du métrage (1h20 environ) dans un tribunal, c'est plus compliqué à tenir. Même si on se plaît à découvrir l'histoire du meurtre de cet enfant de 15 mois par sa mère à travers ce long récit intimement lié au mythe de Médée, au bout d'un moment, le propos traité peut-être intéressant mais on sent le temps passé. Dans le même style, Les Choses humaines d'Yvan Attal sorti l'année dernière s'en sortait mieux car les personnages introduits avant le procès étaient plus ambigus. J'ai été très déçu qu'on ne donne pas plus de place à Rama, campé par Kayije Kagame qui est une actrice somptueuse : ce personnage nous est d'abord présenté par une voix à la fois suave et autoritaire, puis on découvre petit à petit une femme qui doute, sensible, craintive. A l'inverse, j'ai trouvé le personnage de Laurence trop plat, sans nuance dans son comportement : faute peut-être à un jeu trop théâtralisé. D'un point de vue plus personnel, je ne suis pas adepte des voix a cappella qui inonde le champ sonore à certains moments. En revanche, j'ai bien mieux apprécié spoiler: le monologue de l'avocate de Laurence Coly face caméra :
    il témoigne d'une vision très personnelle de la réalisatrice sur le rapport entre une mère et son enfant.
    J'ai du mal à comprendre comment ce film a-t-il été primé : il est bon, certes, mais ne possède rien d'exceptionnel selon moi. Néanmoins, je ne nie pas le talent évident de la réalisatrice Alice Diop notamment dans les termes abordés à l'écran, elle réussira à s'imposer sur le devant de la scène dans les années à venir.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 363 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2022
    "Saint Omer" de Alice Diop est un film qui s'écoute, sur un procès (celui d'une femme accusée d'homicide sur son nouveau né) captivant de bout en bout...
    Boris&Flo
    Boris&Flo

    19 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 février 2023
    Mon épouse et moi attendions ce film avec impatience, le sujet nous intéressait beaucoup.Nous avions lu quelques articles,
    Nous avons acheté nos place pour une avant-première. Quel choc.
    Après avoir lu des critiques excellentes et après avoir compté les prix internationaux que ce film a obtenu, nous sommes plus que déçus.
    La forme est très dérangeante, ennuyeuse. est-ce un documentaire ou une fiction, une pièce de théâtre?
    Même si nous comprenons le fond social sous le fait divers mais il y a trop de prétention, trop d'ambition.
    Le personnage de la romancière Rama est bien joué, bien qu’il soit ne soit pas nécessaire et qu'il serve de miroir à la réalisatrice.
    Le personnage de l’accusée en revanche essentiel est très étrangement interprété, voix monocorde, regard vide. L'actrice a expliqué dans une interview quelle s'était inspirée de Ingrid Bergman dans le merveilleux film du procès de Jeanne d'Arc. Quelle prétention, encore une fois!
    Nous avons été surpris par les hommes dans ce film : Le mari de la romancière fou amoureux de sa femme caractérielle, froide, distante ! Le procureur général est trop peu entendu d’ailleurs ! Le compagnon de l’accusée est un méchant, lâche profitant de cette intellectuelle de la bourgeoisie sénégalaise.
    Comme si ces personnages ne comptaient pas pour la réalisatrice.
    Les scènes familiales de la romancière n’amènent rien sauf le fait que la fille, la romancière est très froide avec sa mère, égoïste et peu affectueuse.
    La scène de fin ? Un monologue gênant presque risible avec ce regard caméra pour nous arracher des larmes et notre indulgence envers la criminelle.
    La sensation que cette plaidoirie est destinée à faire pleurer le spectateur. Ce n’est pas agréable du tout avec cette impression que l'on se moque de nous. Cette histoire de cellules spoiler:
    chimériques est un mensonge et ça, ce n'est pas très beau de la part des scénaristes;

    Un film décrit comme politique et féministe, parlant de la maternité et d’une meurtrière, nous n'avons rien vu de tout cela.
    Nous avons vu un film dissertation tres clivant, qui crée des antagonismes entre personnes de couleur er personnes blanches.
    C’est un film documentaire sur la propre vie de la réalisatrice selon son prisme social, sa famille qu’elle décrit merveilleusement dans son documentaire Nous qui appelait à former une vraie France .pour toutes et tous.
    Ce film est tout l’inverse. Désolant.
    NardoBordo
    NardoBordo

    12 abonnés 124 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 novembre 2022
    Sujet délicat, horrible, l'infanticide. Un jugement est obligatoire mais lequel ? La tendance à accabler l'autrice de ces "faits divers" sur le coup de l'émotion est rassurant pour soi, en rejet. En déroulant la pelote, tout n'est pas si évident, clair. Jeter l'opprobre est plus facile mais... Le premier film de Alice Diop a une note documentaire sans voyeurisme, il permet de réfléchir et d'arrondir sa réflexion.
    c Kayije Kagame, Guslagie Malanda, Valérie Dréville jouent à merveille ce film de femmes pour tous !
    Damien Vabre
    Damien Vabre

    162 abonnés 444 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 février 2023
    Alice Diop mêle un drame sordide avec une mère infanticide (Guslagie Malanda), une relation distante entre une romancière (Kayije Kamage) et sa mère (Adama Diallo Tamba) et la grossesse angoissante de la romancière dans un style austère, sur un rythme lent et avec un regard froid. Un film extrêmement aride et difficile.
    paganini
    paganini

    8 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    on comprend au bout de 5 minutes que l'accusée à des troubles psy. des lors ça ne prends plus, c'est mal joué (le père est ridicule), les longs cadrages plombent, c'est juste long et ennuyeux. reste alors l'étude sur la maternité en découlant, mais la encore ça ne touche pas. 2h bien pénibles.
    Arthur Guezou
    Arthur Guezou

    159 abonnés 1 514 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Le film français qui va représenter notre pays au Oscar. Wouah, ça ne peut être que très bon, et finalement, j'ai trouvé le film pas terrible et vide d'émotions (excepté dans la séquence finale). En fait, je trouve que la réalisation et le scénario sont cruellement chiants et monochromes.

    La réalisation n'a aucune ambition ; ce qu'on ne peut pas reprocher au film, c'est le fait qu'il n'y ait aucune fioriture. Sauf que ce manque d'extravagance rend l'intégralité du film long et chiant. Il y a deux petits détails de mise en scène qui rattrapent le film : dans un premier temps, les quelques flashbacks qui donnent de la consistance au personnage sont bien disposés. Ensuite, la musique, malgré le fait qu'elle ne soit presque pas présente, lorsqu'elle apparaît est très belle et plutôt impactante. Malheureusement, le film a un énorme problème de réalisation, c'est l'utilisation de la lumière qui est tout simplement chaotique ; elle ne cesse de changer d'intensité.

    Le problème de mise en scène se répercute sur l'histoire ; elle aurait pu être très intéressante mais avec la fadeur des plans, le temps passe extrêmement lentement, c'est pratiquement une torture. Heureusement, l'actrice principale joue vraiment bien et les autres acteurs en font de même. En occultant le jeu d'acteur, le récit reste globalement mal expliqué et mal rythmé, à tel point qu'on ne connaît rien de la finalité des différents personnages. Bien évidemment, le final du film est vraiment bien exécuté et on ressent l'émotion de tout le monde.

    C'est dommage mais je ne recommande pas ce film car je n'ai pas été réceptif à la mise en scène que j'ai trouvé trop fade et au scénario que j'ai trouvé trop peu lucide.
    Isabel I.
    Isabel I.

    38 abonnés 317 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Ne nous trompons pas, le personnage central est bien  Rama, l'écrivaine en recherche  de l'histoire, l'histoire de l'autre où peut-être aussi la sienne,  et non Laurence dans le box des accusés, immobile, impassible . C'est l'effet miroir qui est ici  important.
    Deux existences se côtoient dans un même film.
    Dans la forme, beaucoup de  lenteur , de tensions, des plans longs et silencieux, parfois  rythmés par une respiration saccadée. Les choses s'égrènent doucement, des sous entendus, des gestes qui suggèrent. Un suspense pour  une histoire dont on connait déjà la fin... enfin surtout pour Laurence Coly car que se passera t-il pour Rama ?
    Puis il y a le fond,  le plus évident, le déroulement du procès. Derrière un dispositif fictionnel le film est pourtant  quasi tourné comme un documentaire. Le lieu de tournage dans le  tribunal de Saint Omer, tourné dans l'ordre chronologique.  Les figurants ont suivi comme un procès en direct, avec de longs plans séquences. Ce qui n'appartient pas directement au procès se sont  les indécisions angoissées de cette jeune femme professeur écrivain seule  dans une chambre d'hôtel ... pourquoi  cet intérêt comme une obsession ? Cette fascination ?
    Remarquable plaidoierie de l'avocate qui reprend le véritable discours. Le choix de la réalisatrice a juste été de le compléter avec une métaphore fort intelligente et fort sensible sur les chimères. Et là se rejoignent les deux  expériences de ses 2 femmes, une forme de similitude. Les chimères une idée du lien, de la trace de la mère à l'enfant  mais aussi  de l' enfant à  la mère... éternelle. Importance de la culture africaine  entre ses deux femmes. Il est évoqué la sorcellerie, le maraboutage mais aussi la réelle fragilité psychologique...  les deux interprétations ne se ressemblent-elles pas ?  Personnellement ma lecture restera plus universelle. Je ne  nie pas  l'importance des origines mais c'est l'idée de la filiation, de la  transmission mère - fille qui m' a interpellée. La nécessaire  réconciliation  avec sa propre histoire pour que de  fille elle  puisse  se projeter vers le rôle de mère,  dépasser ses craintes, ses trauma , se sentir prête, se  débarrasser de ses peurs, de ses rancunes... regarder  la fillette qu'elle a été, revoir et comprendre sa mère. Réinventer le lien perdu. J'ai alors pensé à ce livre "Les divins secrets des petites Ya Ya" de Rebeccas Wells
    Remarquable à la fin la chanson "little girl blue " Nina Simone
    Bernard M
    Bernard M

    25 abonnés 461 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    Ce film frôle la catastrophe: il suit la mode actuelle ( absence de banc-titre au début, fin coupée court) mais il y a plus grave: la mise en scène est statique et le peu d'images extérieures ne donne pas envie d'aller dans la belle ville de saint Omer .On reste souvent sur notre faim faute de nous dévoiler suffisamment de choses sur les personnages et finalement on s'ennuie car on ne parvient pas à s'accrocher sur le sujet. Certes, les acteurs jouent très bien mais ne peuvent pas sauver cette histoire scabreuse et branlante
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    110 abonnés 330 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    Ai vu "Saint-Omer" d'Alice Diop. Alice Diop est une documentariste qui signe ici son premier long métrage de fiction. Elle s'est inspirée de l'infanticide qui a défrayé la presse il y a quelques années. Il ne m'était jamais arrivé de pleurer devant une bande annonce, et celle-ci que j'ai bien vu une dizaine de fois au cinéma m'a systématiquement bouleversée à chaque fois. C'est dire à quel point j'attendais ce film avec impatience d'autant plus qu'il a gagné plusieurs prix au dernier Festival de Venise. Alice Diop et sa scénariste l'écrivaine Marie Ndiaye ont imbriqué deux histoires, celle de Fabienne Kabou qui a tué sa petite fille et celle de Marie Ndiaye qui a suivi le procès. Alice Diop utilise deux modes pour distinguer ces deux niveaux : le procès est filmé en caméra fixe "à la Bresson", face aux comédiennes, en plans séquences, c'est déchirant, c'est sublime de retenue, on est en plein chef d'oeuvre, le deuxième niveau est filmé un peu comme un documentaire caméra à l'épaule sous forme de flash-back et il explique pourquoi Rama, prof de Fac et écrivaine, reçoit de plein fouet l'histoire de cette Médée contemporaine africaine. Pour le coup c'est un peu trop explicite, attendu, beaucoup moins intéressant mais probablement nécessaire pour donner aussi du relief à ces journées de procès d'une intensité saisissante. En voyant le long métrage paradoxalement je n'ai pas versé une seule larme car elles coulaient à l'intérieur. Il a fallu une chanson de Nina Simone (Little Girl Blue) alors que le film est pratiquement sans musique pour la digue cède et que les flots ne soient plus contenus. Ce film n'est pas un mélo et la réalisatrice trouve immédiatement la bonne distance avec son sujet principal. Alice Diop a choisi des actrices époustouflantes. Tout d'abord Guslagie Malanda, dans le rôle de la mère accusée d'infanticide au charisme incroyable, déchirante de retenue. Tout le film repose sur ses épaules, sur ses regards et dès qu'elle n'est plus à l'écran, il se crée un manque immédiat. Une immense actrice est née. Valérie Dréville dans le rôle de la Présidente, qui essaye de comprendre l'inexplicable est d'une grande sobriété et ses silences, ses regards perdus pour chercher les bonnes questions, les bons mots sont magnifiques d'humanité. Et Aurélia Petit dans le rôle de l'avocate est saisissante lors de sa plaidoirie face caméra, ses immenses yeux bleus ouverts sur le monde et l'espoir d'une explication universelle, d'un éventuel pardon. Alice Diop n'a pas tout à fait fait confiance en son talent, à son histoire principale et c'est dommage que les flashbacks ne soient pas à la hauteur du chef d'oeuvre cinématographique qu'elle frôle en permanence. Un film magnifique sur l'indicible, le manque de communication, le choc des cultures, la misère humaine. Un film qui pose avec autorité un miroir aux spectateurs qui n'ont pas le choix que de se regarder en face dans le blanc des yeux. A voir absolument
    amafu
    amafu

    6 abonnés 146 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    J'avais un souvenir assez précis de ce terrible fait divers, donc histoire connue... Mais il n'empêche que ce film prend au tripes, que ce soit par le sort de cette petite fille qui n'existait pas (non déclarée à l'état-civil, dont même les familles respectives ne connaissent pas l'existence, ce qui en soi est déjà assez terrible, jusqu'à sa noyade par sa mère), et par la personnalité de l'accusée, qui semble acculée, qui ne semble pas comprendre elle-même et réaliser l'horreur de ce qu'elle a fait. Je mettrais un (petit) bémol sur le personnage de Rama qui à mon sens est un peu trop mis en avant. Manquent aussi les expertises psychiatriques. On ne peut tout de même pas s'empêcher de se demander quel rôle joue la culture d'origine de cette mère dans ce drame (sorcellerie, marabouts, etc) Faut-il la balayer d'un geste, comme on est tenté de le faire ? Je me pose la question sans avoir la réponse.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top