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velocio
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3,0
Publiée le 18 novembre 2022
A côté de ce film sur notre rapport à la maternité et sur les rapports mère-fille, "Saint Omer" continue, dans l’esprit de la réalisatrice, de creuser la veine de ses films précédents, tous des documentaires : « Offrir au corps noir la possibilité de dire l’universel ». Cela n’est pas vraiment flagrant à l’image, mais le devient davantage lorsque Alice Diop raconte qu’à un certain moment du procès de Fabienne Kabou, elle s’est retrouvée en larmes à côté d’une journaliste blanche, elle aussi en larmes. "Saint Omer" est donc le premier film de fiction d’Alice Diop, réalisatrice de documentaires jusqu’à présent. Il reste toutefois de nombreux traces de ce passé de documentariste dans "Saint Omer", que ce soit dans la mise en scène ou dans la direction d’acteur, ce qui se conçoit d’autant plus facilement qu’on est ici dans un film de procès, un genre qui, presque toujours, puise aussi bien dans le théâtre que dans le documentaire. Et pourtant, paradoxalement, le film a comme défaut principal d’apparaitre comme étant trop « écrit » ! Voir critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-saint-omer/
Lion d’argent à la dernière Mostra de Venise (!), auréolé d’une excellente réputation dans le circuit spécialisé (!) et surtout choisi pour représenter la France aux prochains Oscars face à des films comme « A plein temps » ou « Revoir Paris » (!), on attendait donc beaucoup d’une œuvre comme celle-ci. Et on est d’autant plus circonspect et dubitatif face à l’emballement général qu’elle provoque. En effet, que ce soit sur les thématiques, la cinématographie ou même sur le jeu d’acteur, rien ne nous a touché dans ce film qui ressemble plus à un faux documentaire, un docu-fiction donc, qu’autre chose. On y voit donc une romancière qui va assister au procès d’une jeune femme pour infanticide aux assises de Saint-Omer dans le Nord de la France alors qu’elle-même est enceinte... On voit grossièrement venir la symbolique ainsi que l’effet de miroir inversé à des kilomètres et c’est plutôt lourd. Alors quand on sait que « Saint-Omer » développe ses fondements et sa raison d’être là-dessus... Quant à cette petite ville du Pas-de-Calais, elle n’est qu’un décor interchangeable tant sa localisation n’apporte rien au film et aurait pu être n’impote où ailleurs.
Partant de ce postulat qui en vaut un autre, on se dit que cela va quand même nous mener quelque part. Mais non, à part ces interrogations sur la maternité, le film essaiera de comprendre la psychologie d’une meurtrière imaginaire sans donner de réponses. Et conséquemment de confronter les émotions d’une jeune femme enceinte qui se pose des questions suite aux témoignages de l’accusée. Hormis cela, on a envie de dire c’est le désert absolu. Car s’il y a quelques scènes avec la romancière dans son petit hôtel, quasiment les deux heures que durent cet interminable et ennuyant long-métrage se déroulent dans ce tribunal à écouter des plaidoiries d’avocats et des témoignages de civils sur cette affaire inventée qui n’a que très peu d’intérêt. D’autant plus qu’on ne saura jamais la fin de mot de l’histoire. C’est donc ce qui s’appelle passer à côté d’un film dans toute sa splendeur. Si splendeur il y a vraiment...
On a donc parfois vraiment du mal à comprendre les goûts et motivations des sélectionneurs et des jurys de festivals. Le public décidera du sort de cette étrange (dans le mauvais sens du terme) œuvre de cinéma qui aurait plus sa place dans la catégorie essai. A noter qu’en plus les acteurs ne jouent pas toujours très justes, notamment l’accusée dont le ton monocorde, solennel et soutenu sonne faux. Les incessantes logorrhées verbales dans ce tribunal austère concernant cette affaire inventée ont raison de notre patience et on s’ennuie copieusement. On a hâte que le générique de fin arrive et rien ne viendra contrebalancer ce constat d’incompréhension de toute la projection. Pire, cette sorte de huis-clos judiciaire et féministe, s’enfoncera encore plus dans les limbes de l’oubli.
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j'attendais avec impatience ce film primé à Venise, mais quelle déception énorme lors de son avant première. cette mise en scène est d'une froideur absolue, n'apporte aucune émotion et aucune empathie. on suit sur plusieurs jours le procès de cette jeune femme qui a noyée son enfant, mais cela n'apporte rien au spectateur, et on ne connait même pas au final le verdict de ce procès. les divers personnages sont inintéressants, et le film se clôt d'une manière étrange. Du film d'auteur français caricatural qui plaira sans doute à certains critiques élitistes, mais qui laissera au bord de la route la plupart de ses spectateurs, qui eux auront payés leur place.
Une histoire qui parait simple, mais qui révèle des blessures cachées, des rapports mères filles ou mères enfants parfois bien complexes ...Un dialogue accusée accusateur, mère criminelle future mère, avocat jurés...On s'y laisse prendre sans difficulté...
film vu en avant première par surprise et sans connaitre du tout le thème. pas du tout accroché aux cadrages fixes, à l'absence d'explications et d'actions. Je me suis très vite ennuyé puisque je ne savais pas de quoi on voulait me parler et que le metteur en scène ne daignait pas nous le dire. le parcours autobiographique et intérieur de Diop ne m'a pas tout atteint, à un tel point que le revirement final de la romancière m'a échappé. Seul le personnage du père m'a ému. Un peu. Les femmes et mères seront certainement plus réceptives, je le souhaite! Cinéma novembre 22
Lion d'argent à Venise, en lice pour l'Oscar du meilleur film international, représentant de la France, en attendant peut-être un César du meilleur film, Saint Omer, le premier long-métrage de Alice Diop, impressionne par sa densité, son intensité et sa puissance. Inspiré par le procès d'une infanticide en 2013, le film impose son point de vue, sur la monstruosité qui est tapie en chacun de nous, et sur la maternité qui n'est pas nécessairement une période d'épanouissement et de plénitude pour les femmes. Saint Omer est un choc, un film de prétoire d'emblée resserré sur les débats mais qui acquiert une autre dimension avec le personnage de l'écrivaine, bouleversée par ce quelle entend. Expliquer l'inconcevable et l'horreur, comme l'assassinat d'un enfant par sa propre mère, ressemble à une mission impossible mais Alice Diop filme avec dignité sensibilité et humanité avec des choix forts de narration, surfant sur la crête entre raison et folie. La cinéaste maîtrise totalement son récit, nous forçant sans doute à adopter sa vision des choses, ce qui pourra offusquer certains, mais se révèle en définitive une qualité d'un film qui exècre la neutralité. Avec le plaidoyer final de l'avocate de l'accusée, le film libère un fleuve d'émotion, avec un force dévastatrice. Dans une telle démonstration, il fallait des interprètes d'exception : Guslagie Malanda, Kayije Kagame, Valérie Dréville et Aurélia Petit laissent sans voix, dans des performances hors normes.
Le huitième film et premier long métrage de fiction d’Alice Diop est à la fois magnifique et complexe. (...) L’extrême tension et l’émotion ressenties ne proviennent ni d’une performance ni d’un suspense. (...) Comment cette femme a-t-elle été amenée à tuer son enfant ? Le film met toute sa puissance de dramaturgie, de mise en scène et de direction d’actrices, en somme toute sa puissance de cinéma, pour suggérer que la réponse n’est pas une vérité à dévoiler. (...) Alice Diop, qui y va à l’intuition pour l’écriture et se laisse volontiers déterminer par ce qui arrive au tournage, ouvre la forme épurée du film, la froide beauté de ses plans fixes durant le procès, pour prendre par moment des risques, des chemins de traverse, jusqu’à rendre inaudibles certaines minutes du procès. En adoptant le regard de Rama et s’attachant à ce personnage, elle cultive le hors-champ et sublime la violence à l’œuvre. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures)