Tom Medina est un jeune homme à l’énergie débordante. Il débarque en Camargue chez Ulysse pour y apprendre le métier de gardian. Au contact de la nature, malgré les visions qui le hantent, Tom cherche la paix qu’il n’avait jamais connue.
Tony Gatlif a soixante-dix ans bien sonnés. Il tourne des films depuis quarante ans, reconnaissables au premier coup d’oeil qui ont pour héros des parias au grand cœur. Fils de gitan, Gatlif a filmé les Roms, en France et dans le monde, au point de s’en faire le chantre voire l’ambassadeur. Romain Duris fut son acteur fétiche, qui tourna dans trois de ses films : "Gadjo Dilo" (son plus grand succès), "Je suis né d’une cigogne" et "Exils". David Murgia, un jeune acteur belge venu du cirque, lui ressemble de façon étonnante.
Tony Gatlif vécut une enfance chaotique et connut les maisons de correction. Il fut sauvé par un éducateur qui lui transmit la passion des chevaux. Tom Medina porte cette trace autobiographique.
La Camargue dispute à son acteur principal la tête d’affiche. "Tom Medina" y est tourné de bout en bout, au bord du Vaccarès, sur les rives de la Méditerranée, dans les rues de Saintes-Maries-de-la-mer. Mais il refuse l’imagerie de carte postale couramment utilisée pour le peindre.
Comme beaucoup de films de Tony Gatlif, "Tom Medina" bouillonne de vie. Ses personnages débordent d’une énergie communicative et inspirent une empathie immédiate, son héros en premier lieu, mais aussi Ulysse, son père de substitution, que campe Slimane Gazi, un habitué des rôles de gangsters dans un rôle à contre-emploi, et Stella, la fille de celui-ci, interprétée par la chanteuse de brutal pop Karoline Rose Sun.
Pour autant, comme beaucoup de films de Tony Gatlif, "Tom Medina" pèche par son scénario brouillon. Une fois son héros installé dans le mas d’Ulysse, entre taureaux et moustiques, l’action fait du surplace, les caractères n’évoluent pas, l’ennui s’installe jusqu’au dénouement prévisible.