Un réalisateur argentin qui vient tourner son 4ème long métrage à Clermont-Ferrand, voilà qui n'est pas banal. Certes, l'acteur principal, Daniel Hendler, est urugayen et les dialogues avec sa compagne française sont le plus souvent en espagnol, tout au moins au début du film. Daniel Hendler interprète le rôle de José, un dessinateur de BD originaire de Rosario, la 2ème plus grande ville de l'Argentine, ville de naissance de Che Guevara et de Lionel Messi. José a suivi en France sa compagne Lucie mais il ne fait guère d'effort pour se mettre au français. Très vite, c'est lui qui va devoir s'occuper d'Antonia, leur fille, le travail que José avait trouvé à Clermont-Ferrand ayant eu une durée très limitée alors que Lucie, elle, a trouvé un travail très désagréable, mais stable. Mis face à face, alors qu'il est à la recherche d'une pelle, avec Jean-Claude, un voisin amateur de jazz traditionnel et puant de suffisance, José est pris d'une pulsion meurtrière, finalement sans conséquence puisque Jean-Claude s'avère le lendemain être toujours vivant. José va en arriver à une forme de répétition, un nouveau "meurtre" de Jean-Claude ayant lieu tous les jeudis, alors que Lucie, elle, en état de quasi burn out, tombe dans les "filets" d'une espèce de gourou aux origines catalanes. Soyons franc : la première partie de ce film est brillante et savoureuse mais, passé son mitan, on a l'impression que le réalisateur peine à trouver une suite qui soit aussi brillante, aussi savoureuse. Vimala Pons prouve une fois de plus l'étendue de son grand talent et Daniel Hendler est excellent. Le rôle de type ignoble qu'on n'irait pas jusqu'à tuer mais à qui on donnerait volontiers des claques convient parfaitement à Melvil Poupaud et Sergi López est meilleur que d'habitude dans le rôle de Bruno, le psy gourou.