Pour ceux qui n'ont pas vu Knives Out déjà... Allez y... c'est sur Netflix, comme ce second opus d'ailleurs, donc accessible facilement. Les bases du personnage de Benoit Blanc, croisement entre Hercule Poirot, Sherlock Holmes, et Jessica Fletcher avec un sens de la mode très personnel, sont définies dans ce premier volet qui est un petit bijou d'écriture de "murder mystery" comme on en a pas fait depuis Agatha Christie. Deux heures de plaisir, de rebondissements, d'humour à l'anglaise mais chez les yankees et pour moi, c'est un petit bonheur.
Le second reprend la formule dans la forme, mais change radicalement de thématique, structures, nature de personnages, enjeux, environnement, challenge, niveau de danger...
La caméra est maîtrisée, les lumières, ambiances, mouvements sont ultra créatifs, modernes, tout en jouant sur des techniques et plans qui nous ramènent nostalgiquement à ces films et séries classiques de "whodunnit"... Pas un instant de répit, les 2h20 de films sont exploités à la seconde près pour raconter l'histoire et tenter de vous faire découvrir "qui" et "pourquoi", car les indices sont là, et c'est une partie du plaisir du film... On s'interroge, on doute, et on se fait manipuler par l'auteur qui prend un plaisir infini à mettre en scène la révélation finale... et ça se sent tellement qu'il kiffe son oeuvre le Rian Johnson... Daniel Craig est juste parfait, lui aussi prenant un plaisir coupable à incarner ce personnage ultimement intelligent, observateur et instinctif comme un chien truffier croisé avec un renard, cynique et moqueur mais au fond bienveillant avec les "petits" de l'histoire et épris de justice, fût elle atypique. Et le reste du cast est sélectionné au cordeau et interprète chacun des personnages avec un vrai talent, et clairement un vrai plaisir qui se voit. Que ce soir Norton, Monae, Hudson, Henwick ( qu'on voit malheureusement moins qu'on aurait aimé ), Bautista ou Hahn, leur interprétation est non seulement impeccable mais exigeante car les facettes de chacun des personnages sont nombreuses...
Alors par contre, pour ceux qui auraient l'idée de le regarder en VF... Non. Voila. V.O plus qu'indispensable pour saisir l'interprétation originale.
Ce Glass Onion, se découvre, couche par couche ( oui, c'est une métaphore totalement volontaire ), personnage par personnage, élément par élément, et rarement comme on l'attendrait, ce qui en fait, comme le premier volet un de mes films favoris de l'année. C'est un peu l'anti Avatar en fait. Tout est dans l'histoire et l'interprétation, le visuel et le temps n'étant là que pour mieux raconter ses personnages, leurs motivations et le récit qui se déroule sous nos yeux. Les deux se défendent, question de goût, mais je préfère quand même l'approche de Rian Johnson. J'ai l'impression d'y avoir vu un véritable film, et moins une démo visuelle avec une histoire un poil simpliste au second plan ( j'ai quand même kiffé Avatar 2 hein, qu'on soit d'accord )...
A voir tranquille, en famille sans souci, avec un thé et des biscuits anglais pour l'ambiance...