Il y a pire que l’Égypte pour situer un film contemplatif mais à de là à s'exclamer : Louxor, j'adore !, il y a un grand fossé. Hana, l'héroïne du long-métrage de Zeina Durra, qui revient d'une zone de guerre, est lasse et désabusée et les retrouvailles avec un ancien amant, archéologue de son état, pourraient éventuellement la sortir de son excavation intérieure, qui la laisse en profonde mélancolie. Louxor n'est pas un film très expressif, se contentant de peu de mots, dans une sorte d'atmosphère flottante où son personnage principal semble aussi peu vivante qu'une momie. On ne demanderait pas mieux que de compatir mais non, il faut se débrouiller avec ce que l'on nous mendie, de brèves explications professionnelles et personnelles sur cette femme qui a visiblement vu trop de choses atroces dans son métier de médecin et qui semble dans une impasse dans sa vie sentimentale. Le film ne se rattrape pas par l'humour ni la fantaisie, se contentant de dériver au gré des promenades de Hana dans des lieux où elle a été heureuse autrefois, il y a bien des années. La mise en scène, fade, n'embellit rien et passe à côté des Égyptiens sans leur accorder plus qu'un regard absent. Le voyage n'est pas trop long, tant mieux, mais il ne laissera que bien peu de souvenirs.