J'aime les Chabrol. C'est pendant le visionnage du Cri du hibou que j'ai eu cette pensée. Et je me suis demandé pourquoi. On aime trop souvent dénigrer en France les réalisateur français. Pourtant il y a en Chabrol tous les éléments du génie du cinéma, du maître du suspens, comme on aime à appeler Hitchcock, et après avoir vu ce film, je dois dire qu'en effet je me suis rendu compte à quel point pendant près de 2 H ,Chabrol avait su jouer avec mes nerfs, jusqu'à l'ultime souffle du film,magnifique moment où le spectateur se tend tout entier vers l'image pour pousser un cri intérieur. Je n'en révèle pas la raison, je ne révèle pas ce que le spectateur peut bien crier à la fin,ce serait gâcher votre plaisir si vous ne l'avez pas encore vu,mais je me dois de souligner le génie de cette fin, qui montre que oui, la fin du film dans le cerveau des réalisateurs et scénaristes,n'est pas fatalerment vouée au flop mielleux des fins où tout s'arrange, et où on est tenté d'éteindre la télévision avant même l'image finale.Ici la séquence finale n'arrive pas sur le tas, mais elle retenti, littéralement. J'aime. Après avoir vu seulement trois films de Claude Chabrol, le premier, La fille coupée en deux, puis, plus ancien, Masques, très bon aussi, et maintenant ce 3eme, - je dis seulement mais finalement 6 h de sa vie consacrée à un seul réalisateur n'est ce pas déjà beaucoup quand on pense à l'ampleur de la production cinématographique, à tout ce que nous ne verrons jamais-, après ces trois films donc je peux dire,que oui, j'aime ses films.
Une autre réflexion que je me suis faite, c'est Qu'est ce que cela m'a-t-il apporté de voir ce film ? et pour les trois films ma réponse a été invariablement la même: rien. N'attendez pas d'apprendre quoique ce soit en regardant un Chabrol.Car Chabrol c'est du pur cinéma, on tremble, on s'évade dans une autre histoire que la sienne, on réfléchit et on se laisse porter à la fois. Bref on pourrait dire la même chose du maître, Alfred Hitchcock.