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Autrui
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5,0
Publiée le 27 août 2009
Un générique fortement original, avec une musique délicieusement mièvre s’accordant en beauté avec des images clichées…on s’attend au mieux, comme on s’attend au pire. Et puis, d’étapes en étapes, on se rend à l’évidence : il s’agit d’un petit chef d’œuvre. Le terme « comédie » est bien faible pour désigner le film. Certes, il y a des aspects « déjà-vus », mais le montage, et la connivence explicite avec le spectateur fait tout bien passer, et Ettore Scola déjoue avec intelligence les clichés, se moquant de son propre film. Le montage du film, son agencement dans le temps, est tout à fait remarquable. Les situations, doucement tristes, tristement drôles, ont été élaborées avec une sincérité qui étonne. Et puis, les trois personnages sont assez nuancées, malgré des traits de caractère dominants, pour qu’on s’y attache rapidement. On l’a déjà dit, je ne fais donc que le redire, mais l’intérêt majeur du film de Scola est de parvenir en un laps de temps assez court à mêler subtilement parcours individuels, histoire de l’Italie, histoire du cinéma, le tout en adoptant une forme étonnante, détonnante, qui fait réfléchir autant qu’il distrait. Nous l’avons tant aimé, ce film…mais pourquoi parler au passé ?
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5,0
Publiée le 8 juin 2009
Avec ce chef d'oeuvre pessimiste et romantique du cinèma italien des annèes 70, le cinèaste Ettore Scola raconte l'histoire de la dèsillusion d'une gènèration à travers le destin d'un arriviste, d'un idèaliste, et d'un militant, où s'ajoutent des rèfèrences cinèmatographiques dont un bel hommage au grand Vittorio de Sica qui apparait ici dans son propre rôle! Drôle, èmouvant et pathètique, dans le plus pur style des comèdies à l'italienne, le film, sublimè par l'interprètation de Nino Manfredi, Vittorio Gassman et de la belle Stefania Sandrelli, a même dècrochè le Cèsar du meilleur film ètranger et le Grand Prix du festival d'humour de Chamrousse! Le rèalisateur profite de cette chronique amère pour tirer un coup de chapeau à quelques monuments du cinèma de "La dolce vita" de Fellini à "L'eclipse" d'Antonioni en passant par "Le voleur de bicyclette" de De Sica! Un film superbement interprètè qui marqua l'histoire du cinèma et une oeuvre qui imposa dèfinitivement Ettore Scola...
Le film est un condensé du cinéma italien auquel il fait de multiple clins d'oeil. Tous les sentiments se mêlent avec comme ingrédient principal l'humour et malgré un constat amère le film évite de finir dans le pathos.
Nous l'avons tant aimé ce cinéma italien là, héritier du néoréalisme et de la comédie à l'italien, avec ses grands acteurs aux belles gueules et ses histoires ancrées dans le réel ! Un cinéma nourri de la générosité de De Sica et des audaces de Fellini, des introspections d'Antonioni et de l'humanisme de Rossellini ! Oui, nous l'avons tant aimé ce cinéma d'un autre temps, quand les blockbusters débilisant ne monopolisaient pas des cenatines de salles
Fresque grandiose de l'Italie de l'après guerre, classique de la comédie a l'italienne, Nous nous sommes tant aimées est un chef d'oeuvre énorme, qui fait autant rire qu'il ne touche... Mention aux acteurs superbes, en particulier la belle Stefania Sandrelli...
L’apothéose de la comédie à l’italienne qui réunit toutes les qualités du genre faites de dérision, de profonde humanité, de nostalgie et de critiques acerbes de la société à travers trois personnages vus sur plusieurs générations, Scola tente de nous montrer l’évolution de son pays après le choc de la seconde guerre mondiale quand l’Italie a dû se relever de vingt années de fascisme. Mais au-delà de cette peinture de la société italienne le film revêt une tonalité plus universelle centrée sur la comédie humaine qui engendre son lot de désillusions. Quand on regarde le parcours de ces trois copains de régiments que de regrets et de changements de cap avec l’usure du temps. Les grandes illusions de la jeunesse ne résistent pas aux épreuves de la vie qui conduisent souvent à l’embourgeoisement. Le meilleur exemple du renoncement est donné par Gassman qui non content d’avoir subtilisé la dulcinée de son meilleur ami, quittera celle-ci dès qu’il apercevra celle qui pourra lui faire gravir les échelons de l’échelle sociale. Corrompu il passera sa vie à tromper son entourage se donnant de lui-même une piètre image qui l’amènera à mentir sur son véritable statut quand il recroisera son copain au bout de 25 ans sur un parking. Il aura beau essayer de renouer avec son passé lors d’un repas de retrouvailles, le vers est dans le fruit et il tentera à nouveau de reprendre à son ami celle qui entre temps est devenue sa femme. Celui des trois qui avait choisi l’engagement politique à gauche n’aura pas beaucoup plus avancé ayant renoncé a sa femme et à ses enfants par entêtement et égoïsme pour finir comme critique de cinéma dans une gazette romaine. Seul le romantique joué par un magnifique Manfredi semble avoir trouvé un équilibre en ayant su attendre son amour de jeunesse. Une patience finalement récompensée. Un film tendre et dur à la fois qui nous montre tels que nous sommes, des pauvres bougres qui tentons de faire au mieux avec ce que nos parents nous ont laissé et ce que la vie nous offre. C’est la vie en somme avec tout son charme si bien rendu par Ettore Scola. A noter les clins d’œil du cinéastes à ses confrères tout au long du film (Fellini, De Sica).
Un équilibre subtil de sentiments opposés. De belles images de Rome. De bons acteurs. Le film laisse finalement un arrière gout de bonheur, même si le fil conducteur est assez satirique.
Un film magnifique! L'histoire est belle, et les acteurs d'une justesse rarement atteinte. Au final, le spectateur ne peut être que bouleversé devant tant de féérie. Incontournable!
"Nous nous sommes tant aimés" est un chef-d'oeuvre, peut-être le meilleur film d'Ettore Scola. Il raconte le destin de trois hommes et d'une femme, avec en arrière-plan l'Histoire de l'Italie d'après-guerre et du cinéma italien. Cette comédie douce-amère, empreinte de nostalgie, montre, comme très peu de films l'ont fait, à quel point les choix que l'on peut faire dans la vie peuvent nous éloigner de nos amis, de nos amours. Ainsi, Gianni, Antonio et Nicola, trois amis, et Luciana, une jeune femme très jolie dont ils vont chacun tomber sous le charme, vont être séparés par la vie lorsque Gianni va privilégier sa carrière à l'amitié et à l'amour. Riche, mais seul : telle pourrait être la devise de ce film. Les acteurs sont formidables, notamment les quatre principaux : Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Stefania Sandrelli et Stefano Satta Flores. La musique est magnifique et contribue à l'atmosphère nostalgique de ce film. "Nous nous sommes tant aimés" est un film inoubliable, qui procure de la joie mais aussi beaucoup de tristesse. Un peu comme la vie en fait.
Quelle émotion ! L'un des films majeurs du cinéma italien, d'une richesse, d'une densité rare...Nous nous sommes tant Aimés est un hommage au néoréalisme ( le film est au reste dédié à Vittorio De Sica ), mais aussi au cinéma en règle générale. Les citations sont nombreuses: on va de Renoir à Fellini en passant par Eisenstein ( la scène du Cuirassé Potemkine joué par le personnage de Nicola est sublime ). Mais le film d'Ettore Scola est également un film sur l'amour et l'amitié. L'amour entre Antonio ( excellent Manfredi ) et Luciana, qui a su résisté au temps qui passe. L'amitié entre trois résistants que la vie a séparé, puis réunit: Antonio ( un simple infirmier ), Gianni ( un avocat brillant qui finira gardien de parking ) et Nicola ( un cinéphile devenu critique suite à une séparation radicale avec sa femme et son fils ). Des moments bouleversants viennent ponctuer le film: la scène de l'hôpital dans laquelle Gianni vient rejoindre Luciana sous les yeux du pauvre Antonio exprime bien cette émotion. Un chef d'oeuvre probablement, qui touche au niveau de son sujet ( l'amitié peut elle survivre au temps qui passe ? ). Ettore Scola, grand cinéaste et cinéphile, nous offre l'une de ses plus belles leçons de cinéma. On pleure devant tant de beauté...
copie restaurée du chef d'oeuvre d'Ettore Scola, je ne l'avais jamais vu. Ce film n'a pas vieilli, et dépeint une amitié sur trente ans et le bilan final avec l'histoire italienne en fond et Rome en décor...subtil, amusant, mélancolique...une grande réussite...avec Vittorio Gassman, il est beau!! A voir ou revoir.
"C'eravamo tanto amati". Du titre, on ne sait quoi penser. Une enième romance sentimentale se profilerait-elle ? Loin de là car s'il s'agit bien d'un film traitant des émotions humaines, il n'en reste pas moins un modèle de réalisation dans la comédie. Scola a pris des risques, traité son sujet de manière originale et s'en est tiré avec de grands honneurs. Sa mise en scène est constituée de plans sans cesse surprenants, ne posant jamais sa caméra à l'endroit attendu. Par cette démarche, il surprend et permet ainsi une assistance bienvenue à sa description caractérielle, laquelle aurait pu sombrer dans un intérêt plus que désuet. Ses personnages ont tous un sens et ne prennent à aucun instant le dessus d'une intrigue admirablement ficelée. La narration joue aussi en la faveur de ce film remarquable et maîtrisé en tous points. Déroutante, elle garde un sens précis que beaucoup auraient laissé en cours de route. Elle capte toute l'attention du spectateur qui ne pourra alors sortir de cette oeuvre que difficilement. L'interprétation est bonne et retranscrit pleinement le propos du cinéaste ayant manifesté la volonté et réussite d'une direction assez précise sans tomber dans l'excès. La caricature sociale est plaisante, les rebondissements amusent et tiennent en haleine, l'humour fait mouche dans un quasi sans-faute... Il est vrai que l'on peut être rassuré par le niveau tant les grands noms occupent l'affiche mais il est surtout fort agréable de se dire que l'on a passé un très bon moment devant un film ne manquant pas de charme. Si "C'eravamo tanto amati" n'est pas un chef-d'oeuvre non plus, on pourra le qualifier par le biais de certaines séquences de "petite perle à découvrir".
Même si j'ai été un peu décu par ce film, il n'en reste pas moins très beau, très personnele t extrêmement réussi. Ettore Scola arrive à trouver un remarquable équilibre entre la mélancolie et la joie, à travers des personnages profondément humains et attachants. De plus, le thème de l'amour est traité avec une grande intelligence, sans la moindre bêtise. A noter la présence d'acteurs d'exception, à l'image de Vittorio Gassman, Nino Manfredi et Stefania Sandrelli, la grace incarnée. Un beau film.
Sans doute un des films majeurs d'Ettore Scola. Impossible de décrire pourquoi cette oeuvre est si jubilatoire. Par miracle, tout fonctionne et nous touche. De la grâce à l'état pur, afin de nous rappeller à quel point Ettore Scola fut un grand cinéaste.