Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Kubrick's Club
41 abonnés
694 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 8 avril 2021
Du « Guépard » à « 1900 », les Italiens aiment les fresques historiques, se déroulant sur plusieurs générations. En miroir, c’est un thème passionnant pour évoquer les générations, leurs idéaux, la transmission -et donc les ruptures et les permanences. En un mot, c’est une excellente occasion d’aborder la grande histoire, la conscience collective, par les petites intrigues du quotidien. Malheureusement, Ettore Scola le fait sous un angle esthétique et stylistique, avec quelques belles réussites (en particulier la manœuvre d’un des protagonistes pour se délester de sa femme et parler à son amour de jeunesse) et de beaux clins d’œil (Le Cuirassé Potemkine, La Dolce Vita, Le Voleur de Bicyclette et la polémique sur « le linge sale en famille ») mais sans réelle dynamique scénaristique. Qui plus est, il néglige l’apparence physique du temps qui passe (en 30 ans, les protagonistes vieillissent peu). En découle un effet bavard, accentué par la version VOST, qui nous use davantage qu’il nous happe. « Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés ! », nous dit le réalisateur communiste. La formule est belle, mais facile, et surtout fausse : le consumérisme a peut-être gagné, mais les discours victimaires du marxisme ont plus que jamais le vent en poupe, avec tout son potentiel dé-constructeur sur la société, comme l’analysait déjà Vladimir Volkoff au sujet d'un URSS sur le déclin. La vraie question aurait dû être : une fois la Résistance passée, qu'ont-ils fait pour "changer le monde"? Et, au demeurant, pourquoi et en quoi fallait-il "le changer"?
Que reste-t-il de nos amours ? Le film d’Ettore Scola oscille entre la nostalgie et le rire, entre la mélancolie et la tendresse, il est devenu un classique du cinéma italien. Trois hommes, trois parcours – et, à travers eux, trente ans d’histoire italienne… dont, en premier lieu, trente ans de cinéma italien. Allusions, citations, références cinématographiques parsèment le film de manière flagrante. La présence constante, obsessionnelle, de souvenirs de cinéma constitue sans doute la puissante originalité du film – celle qui lui permet d’échapper à l’étiquette du « portrait de génération » pour proposer une réflexion riche et nuancée, qui exploite et interroge sans cesse ses propres moyens d’expression. Trois amis militants avec trois parcours différents et au milieu une femme dont ils tombent amoureux tour à tour au point de condamner leur amitié ; c’est une aussi une belle histoire humaine sur trois décennies. Suivre 4 vies sur 30 ans en 2h, sans raccourci, sans maladresse, avec des ellipses bien senties ; c’est une gageure qui lorsque l’exercice est réussi touche au cœur le public. Un classique à voir et à revoir par les amateurs de cinéma qui dans une séquence surprenante se retrouveront au beau milieu du tournage de « La dolce vita » en compagnie de Mastroianni et de Fellini…. Mais qui plaira aussi aux non amateurs avertis. tout-un-cinema.blogspot.com
« Nous nous sommes tant aimés ! » de Ettore Scola (1976) balaie en un peu moins de 2 h le destin de 3 copains réunis par la résistance contre les allemands : Antonio (Nino Manfredi) qui restera toujours brancardier dans un hôpital religieux du fait de ses opinions politiques ; Nicola (Stefano Satta Flores) professeur toujours marxiste dans un petit lycée et féru de cinéma et Gianni (Vittorio Gassman) qui lui a trahi ses idéaux et est devenu très riche en épousant la fille d’un profiteur de guerre. Ces 3 amis ne se sont pas revus depuis 1946 et c’est avec émotion que leurs destins vont se croiser autour de la belle Luciana (Stefania Sandrelli) dont le rêve est d’être actrice… ce qui nous conduit à l’évocation de très grands films : « Le cuirassé Potemkine » de Sergueï Eisenstein (1925) avec la scène du landau dans les escaliers d’Odessa ; « La Dolce Vita » de Federico Fellini (1960) avec la scène de la fontaine de Trevi ; « L'éclipse « de Michelangelo Antonioni (1962) … et surtout « Le voleur de bicyclette » de Vittorio De Sica (1949) - à qui le film est d’ailleurs dédié- avec la célèbre question sur l’astuce de De Sica pour arriver à faire pleurer le petit Bruno. Le film est souvent drôle mais aussi pathétique car comme dit par l’un des 3 amis, « Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés ! ». Le film débute en noir et blanc avec surtout à son début des effets de lumière frappants et un jeu un peu théâtral et il est rythmé par un thème musical obsédant. Bref une excellente comédie douce-amère pour les nostalgiques du grand cinéma italien de l’après-guerre !
Nous voulions changer le monde et c’est le monde qui nous nous changé. Cette phrase tirée du film « nous nous sommes tant aimés » résume parfaitement ce qu’il est. Un film d’amitié qui se scelle dans le maquis de la deuxième guerre mondiale, des amis qui se perdent et se croisent au fil des époques. Le ton du film est assez unique à la fois nostalgique et assez acerbe avec ses personnages. C’est un film plein de verve, très drôle et plus profond que son côté farce peut laisser parfois penser. C’est le premier film d’Ettore Scola que je découvre, cela m’a vraiment donné envie d’en voir d’autres.
Malgré quelques maladresses et des élans baroques parfois déroutants, ce film construit un panorama de la vie des Italiens à travers le destin politique, social et amoureux de trois amis liés par une femme aussi idéalisée et faillible que leur pays. Une réflexion sociétale dénuée de didactisme et de manichéisme laissant toute leur humanité aux protagonistes et à leur(s) évolution(s). Ambitieux.
Un film entre rires et larmes qui témoignent d'une époque, dans un contexte d'après guerre. On en sort heureux et triste, entre nostalgie d'un temps passé et invitation à profiter du présent. Les acteurs, géniaux, arrivent à amener une autre dimension à l'oeuvre qui nous transporte et ne peut que nous toucher. Un bijou du cinéma italien.
Ma tradition l'oblige, un film Italien en Avril. Pourquoi en Avril ? A dire vrai je n'en sait rien et qu'importe ...
Après une trilogie sur Antonioni avec Le Cri, Blow-Up et Zabriskie Point en 2017, 2018 et 2019 c'est vers Ettore Scola que je me tourne en 2020. Le souvenir d'Une Journée Particulière vu sur Arte lors de l'hommage à ce dernier est encore très vivace et résonne encore très fort en moi. Une experience à part entière, un de mes plus grands bouleversement en terme de cinéma.
Nous nous sommes tant aimés que je découvre à l'instant m'a très vite ramené à ce que moi j'avais tant aimé lors de ma rencontre avec Scola. Il se sert une nouvelle fois de l'histoire pour raconter la vie de ses protagonistes. Nous sommes en pleine immersion dans l'Italie d'après-guerre et de l'impact des bouleversements engendrés sur le quotidien de nos personnages. Si le film est très drôle il est tout autant déchirants dans sa justesse et dans sa vérité historique. Les idéaux et belles idées sont très vites balayés au profit d'une tout autre cause moins rose. On se mange les déconvenues et les joies en leurs compagnies, à tous d'ailleurs. Le film est très beau à la fois dans ce qu'il raconte donc mais aussi dans la mise en scène de son créateur et que dire des comédiens à ravir !
J'avais très envie au cour de cette critique d'abordé un autre de mes enthousiasmes, la musique. L'Amour criant de cinéma d'Ettore Scola est flagrant dans ce film mais son idéal porte aussi dans la composition musicale tout aussi magique. Les notes entendus dans ce long métrage m'on complètement retourné et l’envoûtement continue une fois le générique achevé.
Une immense contribution et un amour du Cinéma tout à la fois beau à voir mais aussi à vivre. Un des derniers bastions de croyance de cette homme qui livre avec un pareille film une lettre aux siens à coups de " Vous Autres et Nous Autres " ... On quitte cette Oeuvre avec un immense sourire.
Copieux film d'Etorre Scola, ou la petite histoire et la grande sont mélées. Ou on y parle avec acuité des sentiments humains, de l'amour et de l'amitié, des séparations et des retrouvailles, sur ce qui change et ce qui ne changera jamais. C'est fait avec beaucoup de trouvailles dans la réalisation, comme ces moments suspendus ou ces flash-backs qui viennent éclairer une situation. Le film oscille entre joie profonde et mélancolie même si l'on sent que toute vie contient sa part de renoncement et que la tristesse s'empare petit à petit du cœur des hommes. Des trois hommes, entre l'arriviste, l'idéaliste et l'activiste, il semble que c'est l'idéaliste campé par un merveilleux Nino Manfredi qui s'en sort le mieux, comme si Ettore Scola voulait nous rappeler que c'est le cœur qui dirige l'être humain. Les trois acteurs sont formidables et il ne faut oublier de mentionner Stefania Sandrelli, qui irradie le film de sa beauté et de sa présence. En fin, tout cinéphile aura remarqué l'importance du cinéma dans la vie de ces compères, comme si le cinéma était au centre de tout. C'est un sentiment agréable, et malheuresement je ne suis pas sur que le cinéma ait une place aussi importante aujourd'hui. Film indémodable aux dialogues indémodables et aux situations universelles
On ne croit pas tellement à ces trois personnages qui ressemblent bien plus à des types (le bourgeois opportuniste, l'intellectuel velléitaire, le prolétaire valeureux) qu'à des êtres de chair, mais 'Nous nous sommes tant aimés' est tout de même un moment de cinéma plaisant, tantôt drôle, tantôt émouvant. C'est aussi un bel hommage au cinéma italien dont l'évolution inspire, en filigrane, celle des personnages à mesure que l'histoire avance dans le temps.
Des acteurs magnifiques, de l'émotion, des rires, des pleurs, pour cette histoire narrant le destin, varié, de trois amis dans l'Italie d'après-guerre. Une réflexion sur l'amitié et le temps qui passe, sur l'argent qui corrompt les hommes et les coeurs. Superbe !
Gianni (Vittorio Gassman), Antonio (Nino Manfredi) et Nicola (Stefano Satta Flores) ont combattu ensemble dans les rangs de la Résistance. À la Libération, leurs chemins divergent. Gianni met ses talents de juriste au service d'un entrepreneur véreux dont il épousera la fille. Antonio végète comme brancardier dans un hôpital. Nicola, fou de cinéma, enseigne un temps en province avant de revenir à Rome pour y être journaliste. Une femme, Luciana (Stefania Sandrelli) leur sert de trait d'union. Elle rencontre d'abord Antonio, tombe follement amoureuse de Gianni, manque se suicider quand elle le quitte, fréquente Nicola et finalement se marie avec Antonio.
"Nous nous sommes tant aimés" est un film de cinéphile, un hommage de Ettore Scola à ses maîtres, à Vittorio de Sica dont "Le Voleur de bicyclette" constitue l'un des fils rouges de l'histoire, à Federico Fellini dont la scène mythique du baiser de Marcello Mastroianni et de Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi est reconstituée.
Mais "Nous nous sommes tant aimés" est surtout un film proustien sur le temps qui passe. C'est un film mélancolique sur les illusions perdues de trois cinquantenaires qui, chacun à leur façon, ont raté leur vie. Mais le regard qu'ils portent sur leur passé n'est jamais amer, jamais cynique. Le temps a passé. C'est ainsi. La vie des trois héros ne s'est peut-être pas aussi bien déroulée qu'ils l'auraient rêvé. Le temps a charrié pour chacun son lot de désillusions. Mais c'est la vie. Parfois comique, parfois tragique. Il n'y a pas à le regretter. Il faut simplement l'accepter.
Ils voulaient changer le monde mais c'est le monde qui les a changés. Voilà ce constat bien amer que fait Ettore Scola sur Gianni, Antonio et Nicola, trois amis qui se sont rencontrés alors qu'ils étaient dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale. Adoptant une structure volontairement éclatée, subjective, faite de dialogues face caméra et d'apartés à la théâtralité assumée, Scola nous conte près de trente ans dans la vie de ses trois complices, séparés par une femme mais aussi et surtout par leurs choix et leurs idéaux. Ceux qui s'étaient jurés l'amitié éternelle ont vu la vie creuser un fossé entre eux. Gianni est devenu un homme d'affaires parvenu, ayant trahi ses idéaux de jeunesse par cupidité tandis que Nicola leur est tant resté fidèle qu'il finit seul. Antonio, sans doute le plus modéré des trois, est pourtant un tendre raté qui n'a pas eu la vie qu'il souhaitait. Avec une lucidité imparable mais en même temps beaucoup de tendresse, Scola nous montre ses personnages, leurs choix, leurs compromis et leurs malheurs. Car tous ont vu leurs rêves se briser le flanc sur l'évolution d'un pays qui n'a pas tenu ses promesses. Tout en rendant hommage à ses maîtres de cinéma (Fellini et De Sica apparaissent dans le film dans leurs propres rôles), Ettore Scola brosse un portrait mordant de toute une génération qui n'a pas saisi les opportunités de l'après-guerre malgré leurs idéeaux politique. Des losers comme on les aime qui n'ont pas su trouver le bonheur mais qui vivent tant bien que mal. D'une tendresse et d'une mélancolie absolues, "Nous nous sommes tant aimés" est un bijou de cinéma sur le temps qui passe, l'amitié qui se défait et la vie qui continue. Une œuvre portée par des acteurs formidables, sublimée par la partition d'Armando Trovajoli qui en dit long sur une époque tout en captant quelque chose d'intemporel sur l'amitié, le temps qui passe et la magie du cinéma...
Un très beau film qui dépeint l’histoire personnelle de ces trois amis au sein de l’Histoire de leur pays et son évolution. De très belles scènes romantiques et douces qui évoquent le bonheur et la douleur.
Avant "Quand Harry rencontre Sally", il y a eu ce trio attachant d'amis italiens qui se croisent sur trois décennies, se disputant une femme et des idéaux politiques qu'ils partagaient à l'origine réunis pour la chute du fascime dans la résistance. Puis vient la réalité de la vie qui fait défiler les époques et les opportunités de chacun qui naturellement vont se fondre dans le personnage qui semble d'entrée de jeux leur être destiné. La vie et son lot de désillusions est dépeint de façon drôle et mélancolique. D'une richesse tant scénaristique que culturelle, "Nous nous sommes tant aimés !" (j'adore ce titre, j'avoue qu'il donne l'envie de découvrir ce qu'il y a derrière) ajoute une jolie pierre au cinéma italien en lui rendant même un hommage notable. Ettore Scola fait du cinéma social et nous prouve ici ce que le personnage le plus répugnant du film affirmait pourtant à raison, l'homme le plus seul est l'homme riche.