Une comédie musicale réalisée par les frères Larrieu, a priori, pour moi, ça craint, même si j'avais bien aimé le film précédent des frangins, "21 nuits avec Pattie". Ce film, il est probable que je n'aurais pas été le voir en salle, mais là, au Festival de Cannes où ce film était présenté en séance de minuit, pourquoi pas ! Eh bien, finalement, ce fut plutôt une bonne surprise. Concernant l'histoire, on n'hésitera pas à reprendre le synopsis fourni par le distributeur. En effet, il dit tout ce qu'il faut, juste ce qu'il faut : "Tralala, la quarantaine, chanteur dans les rues de Paris, croise un soir une jeune femme qui lui adresse un seul message avant de disparaitre : « Surtout ne soyez pas vous-même ». Tralala a t-il rêvé ? Il quitte la capitale et finit par retrouver à Lourdes celle dont il est déjà amoureux. Elle ne se souvient plus de lui. Mais une émouvante sexagénaire croit reconnaître en Tralala son propre fils, Pat, disparu vingt ans avant aux Etats-Unis. Tralala décide d’endosser le « rôle ». Il va se découvrir une nouvelle famille et trouver le génie qu’il n’a jamais eu". Je rajouterai que, au début du film, quand on rencontre Tralala pour la première fois, ce qu'il chante, très mal, est, selon moi, d'une médiocrité affligeante et on craint le pire. De Paris, le film se déplace à Lourdes. 2 raisons pour cela : lorsque la jeune femme est apparue à Tralala dans la capitale, il a vraiment cru à une apparition mariale ; par ailleurs, c'est à Lourdes que les frères Larrieu ont vu le jour, y tourner leur film c'était donc jouer à domicile. Un film tourné durant l'été 2020 et dans lequel on croise dans les rues des gens portant un masque : une situation que les réalisateurs ont trouvé intéressante, des gens masqués dans un film dont le mot d'ordre est "ne soyez pas vous-mêmes". Un film qui raconte une histoire assez touchante sur un homme qui se retrouve pris pour un autre, qui peut profiter de la situation, qui en profite, mais qui ne cesse de se demander s'il doit continuer ou bien finir par "cracher le morceau". La distribution, Mathieu Amalric, Mélanie Thierry, Josiane Balasko, Maïwenn, Jalil Lespert, Denis Lavant, Galatea Bellugi, Bertrand Belin, est solide. Reste une question : s'agissant d'une comédie musicale, que vaut, à mes yeux, le volet musical ? Réponse : ça dépend ! Tout d'abord, il est bon de préciser qu'il s'agit de chansons. Et de rajouter que les compositeurs de ces chansons varient selon les interprètes. C'est ainsi que la plupart de celles interprétées par Tralala (Mathieu Amalric) ont été composées par Philippe Katerine (qui, au départ devait interpréter le rôle de Tralala), celle interprétée par Josiane Balasko a été composée par Dominique A., celle de Mélanie Thierry par Jeanne Cherhal, celle de Maïwenn par Etienne Daho et Jean-Louis Pierrot. Cela va du très médiocre au supportable. Et puis, et puis, le meilleur pour la fin : celles interprétées par Seb, le faux frère de Tralala, Seb interprété par Bertrand Belin, un chanteur vraiment très proche de Bashung, tant en ce qui concerne la voix que le caractère des chansons.