Agée de 34 ans, Eva Riley est une scénariste et réalisatrice écossaise établie à Brighton, dans le sud de l’Angleterre. Cette diplômée de la National Film and Television School a réalisé plusieurs court-métrages, dont "Patriot", présenté en compétition au Festival de Cannes 2015, avant de s’attaquer au long métrage avec "L’envolée". Un film sur un sport, la gymnastique ? Un film sur les problèmes posés à une adolescente par la perte de sa mère et l’irresponsabilité de son père ? Un film sur une Angleterre estivale à l’atmosphère lumineuse ? "L’envolée" est un peu tout cela, mais c’est surtout, c’est avant tout, un film sur l’évolution de la rencontre, arrivant alors qu’elle et lui sont déjà adolescent.e.s, entre un frère et sa sœur, ou, pour être vraiment précis, sa demi-sœur. Ils se flairent, ils se disputent, ils se rabibochent, ils se soutiennent l’un l’autre, des liens profonds se tissent. Même si Eva Riley ne peut pas être rangée (et ne veut sans doute pas l’être !) dans la lignée de Ken Loach, il y a dans son film un petit côté social, ne serait-ce que lorsque la réalisatrice montre combien le manque de moyens financiers peut handicaper une jeune adolescente dans la pratique de son sport. Quant à l’art de construire les plans, c’est une fois de plus vers les frères Dardenne qu’on peut se tourner avec cette façon de suivre très souvent de dos les personnages. Face à ces nombreuses qualités, on se contentera d’émettre un petit bémol en ce qui concerne la construction du récit, avec des transitions parfois trop abruptes d’une scène à l’autre. Pour son premier long métrage, Eva Riley rend une copie prometteuse, avec la peinture entre ombre et lumière des premiers contacts entre un frère et sa demi-sœur alors qu’il et elle sont déjà arrivé.e.s à l’adolescence. Comme son jeune personnage féminin, la réalisatrice se cherche encore un peu, mais on attendra la suite de sa carrière avec attention et espoir.