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    Le Médium
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Médium" et de son tournage !

    Premier long métrage

    Emmanuel Laskar a d’abord réalisé deux court métrages autoproduits, avec des acteurs de la troupe Chiens de Navarre et des étudiants de la Fémis. Ensuite, il a écrit et mis en scène Calme ta joie produit par Emmanuel Chaumet, qui est une comédie sentimentale absurde et contemplative, tournée dans le village de son enfance. Il explique : "Le film a été très apprécié à la Quinzaine des cinéastes et dans nombre de festivals, ce qui m’a motivé à reprendre une écriture de long métrage."

    "J’ai été ensuite sélectionné à la résidence Emergence, grâce à Elisabeth Depardieu et Nathalie Bessis, qui ont aimé le scénario du Médium. Ça a été un tremplin très important. Mes producteurs, David Epiney, Eugenia Mumenthaler et Justin Taurand, se sont également passionnés pour le projet et grâce à eux j’ai eu la chance de partir en préparation du film à peine un an plus tard."

    "On rit du désastre"

    Avec Le Médium, Emmanuel Laskar voulait faire une parabole sur la mort en évitant l’esprit de sérieux. Il précise : "Dans le bouddhisme Zen, il y a ces petites devinettes qu’on appelle des Koan, assez naïves, qui posent des questions philosophiques sans réponses. Cela nous force à rester éveillés, et même émerveillés face aux fatalités de la vie. On rit du désastre. Je voulais faire un film comme ça."

    Fonction thérapeutique

    Emmanuel Laskar joue le personnage principal de son film. Une manière pour lui d’exorciser ce personnage qui le hantait : "Il y a une fonction thérapeutique dans ce processus de se mettre soi-même en scène. Ça oblige d’être à la fois dedans et dehors, de se considérer soi-même comme un corps-outil de la mise en scène. On a fait plusieurs séances d’improvisation et de recherche avec Julie Allione, qui m’a accompagnée en casting."

    "Je voulais créer un personnage hypersensible, poreux, une silhouette en décalage avec le lyrisme des décors. Je voulais aussi oser le grotesque, comme dans les scènes de possession et d’exorcisme. Je voulais même déformer ma voix, mais c’était trop théâtral."

    Le choix Louise Bourgoin

    Emmanuel Laskar et Louise Bourgoin se sont vus plusieurs fois pour discuter du projet au moment où ce dernier était encore en phase d'écriture. : "Elle a aimé l’histoire, son univers. On s’est mis d’accord pour éviter les clichés de la veuve éplorée, ou bien joyeuse et séductrice. Louise a créé un personnage sur le fil, qui oscille entre la défensive et l’abandon avec beaucoup de finesse, de fragilité."

    "Elle est à la fois solaire et dépressive, à la fois sensuelle, féminine, et avec une colère sourde, retenue. Elle déborde par éclats, de manière imprévue, ce qui participe à la fascination de Michael. On s’est beaucoup amusé à travailler sur ces micro-ruptures."

    Pourquoi le Var ?

    Emmanuel Laskar a choisi de situer Le Médium dans le Var, un département où il a passé son enfance dans un village isolé. Le cinéaste se rappelle : "Les enfants autour de moi étaient brutaux et j’étais exclu de leur groupe, parce que j’aimais la lecture et le théâtre. Je me suis extirpé de cette réalité en inventant des histoires, en contemplant les paysages. Je connaissais tous les décors du film depuis longtemp : l’Abbaye du Thoronet, la plage du Pellegrin, le village de Collobrières. Ce sont des lieux de rituels, des lieux mystiques qui expriment la solitude et l’idéalisme des personnages."

    "On a décidé avec Justin Taurand de tourner à l’été indien, au mois de septembre et d’octobre. C’est une saison magique, où la lumière impose un romantisme qui se passe de discours. J’ai particulièrement insisté sur les aubes et les crépuscules pour leur côté surnaturel."

    Influences variées

    Les influences qu'a eues Emmanuel Laskar pour Le Médium étaient très éclectiques. Il y avait, par exemple, les films de Blake Edwards pour leur côté à la fois burlesque et lent, les fameux "Slow Burn Gags". Le metteur en scène développe : "Je l’adore parce qu’il parle de la détresse profonde de l’individu sur un mode poétique et joyeux. On rit de désespoir, d’autodérision."

    "Il y avait aussi Ghostbusters, qui m’a marqué quand j’étais enfant et que j’étais parti vivre un an aux USA. Le côté Marx Brothers, le chaos organisé, le contraste entre les fantômes colorés, délirants, et le flegme incrédule et blasé de Bill Murray. Il y a avait Cure de Kyoshi Kurosawa, son personnage incarné par Koji Yakusho, très attachant par son acharnement teinté de défaitisme."

    "C’est un anti-héros par excellence, et sa poursuite du criminel se transforme toujours en quête métaphysique et spirituelle. Et puis il y avait aussi plein de films de plage assez minimalistes: Sous le sable, Scene at the Sea, Pauline à la plage, les plages d’Agnès, Seule sur la plage la nuit… Ces films font de la mer un personnage qui hante le récit. Dès qu’il y a un silence, c’est la mer qui parle."

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