Avis sur Armugán

Le nouveau film du réalisateur catalan, Jo Sol, aborde l'histoire d'Armugán qui réalise un travail énigmatique et que personne ne souhaite parler. On dit qu'Armugán se déplace, à travers les vallées pyrénéennes, accroché au corps d’Anchel, son fidèle serviteur, et que tous deux partagent le secret de la relation ambivalente entre la vie et la mort. Le film a récemment remporté le prix Jules Verne, soit le prix du meilleur film espagnol de l'année au dernier Festival du Cinéma Espagnol de Nantes lors de sa trentième édition.

Le film surprend tout d'abord par son esthétisme. Armugán est un véritable poème visuel où le protagoniste accompagne les derniers instants des personnes en soins palliatifs. En effet, la pellicule est en noir et blanc, conjugué à très peu de dialogues où tout se lit à travers la beauté des paysages durant les longues marches d'Armugán agrippé sur le dos de son ami et serviteur, Anchel. Le rythme est poétique certes, mais néanmoins il est assez lent où quelques scènes se rallongent et on ne voit pas vraiment où le réalisateur souhaite en venir. On dit souvent qu'avec certains films de la Nouvelle Vague notamment certains de Godard, il y a la forme mais pas le fond, et c'est ce sentiment qu'on retrouve par moments dans Armugán. Esthétiquement, le film est très bon voire excellent, des longs-plans montrant la beauté du paysage, un film en noir et blanc qui retransmet parfaitement l'époque du film, de longs silences, un film poétique et énigmatique. Néanmoins, le film ne développe pas assez son sujet et on a tendance à décrocher un peu trop vite l'histoire et ses personnages, une fois que l'on connaît le but d'Armugán et ses premières opérations.