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Jipis
38 abonnés
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4,0
Publiée le 13 février 2012
Elle m’attend dans une maison dont l’ombre couvre trois frontières
Exclusivement destiné à une âme d’adolescent restaurée ou miraculeusement conservée « Marianne de ma jeunesse » nécessite un repositionnement sur nos premières découvertes émotives au contact d’une nature réservée aux premières pulsions physiques ou sensitives.
De tels paysages méritaient la couleur tant cette nature décisionnaire de tant de sensibilités est belle dans ses brumes et ses clartés. L’œuvre est intemporelle et nous concerne tous. Une curiosité presque enfantine offre une vision bouleversante à un ami des bêtes encore préservé de l’amour et de ses tourments.
La naïveté d’un tel produit n’en ai que plus magnifique si l’on considère son contenu sensitif comme une armure de base indélébile sauvegardant pour toujours nos plus belles perceptions.
Ce conte féerique, manichéen presque métaphysique ne doit nullement être considéré comme un impact de jeunesse vite oublié par les premières blessures de la vie. Il se restaure tel un magnifique refuge sensoriel à l’état brut permettant à nos vies conditionnées de souffler un instant par l’étrange. Une sensation sur le fil du rasoir entre le rève et la réalité.
Marianne ombre, fantasme ou réalité a le mérite de mettre en marche une détermination plus forte que l’intégration dans un système récupérateur ou l’on oublie ses premières vibrations.
Notre destin amoureux nous attend toujours quelque part. Il se découvre soudainement ou se construit par étapes. Un premier contact réel ou imaginaire évaporé qu’il faut retrouver pour donner un véritable sens à sa vie.
Emprisonnons pour toujours nos premiers émois pour les empêcher de nous quitter.
peut adorer ou mépriser.Certainement un film hors du commun même pour son auteur qu'il faudrait voir une première fois à 15 ans.Ce fut mon cas et à l'époque son premier degré me bouleversa.Le romantisme germanique qui s'en dégage est particulièrement fort et comme les années y étaient propices,j'en ai longtemps rêvé.Aujourd'hui tout est différent et la vie actuelle des ado ne peut se comparer à celle de ceux des 50 années en arrière...Il serait d'ailleurs bon qu'un desUne rareté que l'on jeunes du club 300 le découvre sur grand écran et nous en parle.En tous cas, pour moi le charme est toujours là et j'adore ce film qui parle des rêves de la jeunesse comme aucun autre.Peu m'importe le deuxième ou le troisième degré,qu'il soit le fruit de l'imagination de Vincent ou le récit de souvenirs vécus car l'atmosphère est là.Le superbe manoir peuplé de jeunes garçons abandonnés et efféminés ,la maison hanté meublée par l'imaginaire ou remplie par la folie humaine.Que m'importe aussi l'homosexualité nazie ,évidente pour un cinéphile mais qu'un novice peut s'abstenir de voir.Que m'importe enfin que les deux femmes soient volontairement mal dirigées au point d'en être ridicules.Si cela a plus à Duvivier de le voir ainsi,c'est son problème.Ce qui demeure, c'est le charme fou des années passées de notre adolescence et les inaccessibles rêves de l'élue de notre coeur qui nous attend quelque part.Le souffle de la tempête,les éclairs qui déchirent l'écran,le chant intense des oiseaux,la majesté du grand lac,la présence des biches et des cerfs,la poésie narrative du récit,la menace des adultes :tout concourt à faire de ce film un modèle d'un cinéma intemporel sur le fond et la forme.Tous les acteurs disparaissant derrière tous nos fantasmes.
Une oeuvre poétique, romantique, onirique à la limite du fantastique où le réalisateur montre qu'il était non seulement un technicien et un directeur d'acteurs hors pair mais aussi un cinéaste sachant faire preuve d'originalité dans le choix du sujet de ses films, «Marianne de ma jeunesse» est là pour en témoigner. Outre le fait que l'histoire de ce film est étrange et souvent innatendu, elle est aussi un plaisir à regarder au vue des paysages magnifiques dans lesquels évoluent les personnages. A voir pour constater l'éclectisme talentueux d'un cinéaste.
Des belles images mais un film pas très en avance sur son époque, d'autres réalisateurs avaient fait beaucoup mieux dans ce style depuis longtemps. De plus Pierre Vaneck me semble déjà un peu vieux pour son rôle, c'est parfois un peu ridicule pour ne pas dire plus.
« Marianne de ma jeunesse » est un film curieux à plus d’un titre. En premier, Julien Duvivier qui voulait adapter une œuvre romantique au cinéma, entrant par la même dans un univers fantastique, plus près de Carné (Les visiteurs du soir) et plus encore de Cocteau (La belle et la bête), très éloigné du pessimisme et de la misanthropie, thèmes récurrents de sa filmographie. En second, une double réalisation, dans la langue originale, en allemand, avec Host Buchholz, et une en français avec Pierre Vaneck. Pour les deux acteurs, il s’agissait de leur première apparition à l’écran (même si John Sturges le prétend également pour Buchholz dans « Magnificent Seven » tourné six ans plus tard), le reste du casting restant inchangé, à l’exception du rôle de Manfred (respectivement Udo Vioff et Gil Vidal). Le reste du casting majoritairement allemand est donc doublé dans la version française. Il est donc difficile d’apprécier la direction d’acteur dans ces conditions. Néanmoins, chaque apparition de la jolie Marianne Hold est un moment féérique. Filmé avec beaucoup de bonheur, cette histoire d’un jeune homme qui communique avec les animaux, amoureux d’une jeune fille qui n’est peut être qu’un rêve, fonctionne plutôt bien. Mais les décors de la maison hantée sont lourds, laids et kitsch. A cela s’ajoute un petit groupe de fasciste en culotte courte parfaitement insupportable au sein d’une institution dirigée par un professeur directement issu d’un catalogue de clichés. Très daté et pas vraiment poétique, ni vraiment effrayant, ni vraiment drôle, ni même vraiment émouvant. Ni vraiment un grand film, contrairement à ceux cités plus haut, réalisés en 1942 et 1946 et qui semblent plus intemporels.
Un film passionant, puissant, magique. Passionant pour son histoire sans âge ni lieu, oscillant entre le conte pour enfant et le roman philosophique. Puissant pour la présence de l'esprit de Duvivier dans chaque plan du film. Il y met ses dégoûts, ses fantasmes, "son coeur mis à nu" finalement. Magique pour ses décors, ses situations, ses inspirations poétiques. Il nous laisse une sensation de grandeur et on en sort heureux.
"Marianne de ma jeunesse" est un bon film sentimental avec un jeune homme éprit soit d'une femme magnifique et malheureuse, soit d'une créature fantasmagorique. Sentimentalement convenable mais sans plus.
Marianne de ma jeunesse est pour moi le film français au même titre que "La Belle et la Bête" de Jean Cocteau ou bien "Les enfants du paradis", mais dans ce film romantique où Julien Duvivier est au sommet de son art et les jeunes comédiens et comédiennes tiennent remarquablement la route dans une dramaturgie poétique exaspérée, la mise en valeur des décors naturels et la beauté des vieux châteaux ont bercé mes rêves dans mon enfance, après que je l'ai vu, il y a quelques saisons déjà. J'ai mis trente ans à le revoir, mais il ne m'a pas déçu ... Une vraie perle du cinéma hexagonal aujourd'hui défunt.
Ce film a un côté indéniablement rétro voire kitch et les acteurs, pas toujours très justes, ont tout pour être des icônes gays (corps libres et beaux, visages lisses, regards naifs et fougueux : les seules deux femmes du film sont beaucoup plus négatives que les jeunes éphèbes qui les entourent), mais un vrai charme se dégage de l'ensemble grâce à une poésie onirique qui évoque Cocteau et la belle et la bête.