Le réalisateur souhaite raconter une histoire très épurée et ludique, à la manière d'un jeu de piste : « une « balade », au double sens du terme, où le spectateur serait aussi « baladé » que les personnages entre eux. C’est vrai qu’il y a aussi un peu de mon rapport à mes enfants dans les vannes, dans la parentalité décomplexée ».
Avec Felicità, Bruno Merle veut désacraliser le mythe de la famille, d'habitude montrée soit comme le socle auquel on s’accroche, soit à l'inverse comme quelque chose d’anxiogène qu’il faut absolument fuir : « Je ne voulais être ni dans l’un, ni dans l’autre. Raconter un havre de liberté avec toutes les questions que ça soulève : sont-ils de bons ou de mauvais parents ? »
La jeune héroïne du film est interprétée par Rita Merle, la fille du réalisateur. Celui-ci s'est inspiré d'elle pour écrire ce personnage et ne se voyait pas proposer le rôle à une autre actrice : « J’avais une entière confiance en elle. Elle a cette distance, cette force, cette fausse maturité, et cet humour. Je savais aussi que le tournage serait dur, et je ne voulais pas avoir à faire un peu plus attention à une petite comédienne pour rassurer ses parents. Avec ma fille, je savais que je pouvais la pousser un peu plus loin sans culpabiliser ».
Le réalisateur a choisi ce titre car il voulait indiquer que le film serait « 1h20 de plaisir. La séquence où on entend Felicità sert de soupape, après vingt premières minutes assez intenses. Et c’était bien de placer le film de ce côté solaire, joyeux, musical... »