A l'heure d'une crise morale sans précédents où mensonges, corruption, lois favorisants les uns contre les autres et inégalités sans cesse grandissantes, Cyril contre Goliath offre une solution simple et efficace, l'engagement. Dans le rôle du méchant Goliath, l'odieux Pierre Cardin qui du haut de son château (celui du célèbre Marquis de Sade tout simplement) regarde et joue avec une population à l'histoire incroyable qu'il qualifie de "petites gens". Ces mêmes personnes que d'autres qualifient de sans dents ou alors de "ceux qui ne sont rien". Dans le rôle de David, Cyril Montana, écrivain parisien qui découvre sur le tard que l'argent peut tout acheter voir, et c'est là le drame que dénonce le film, permettre à un seul (et c'est Pierre Cardin qui revient) de s'accaparer l'histoire d'un village (Lacoste dans le Vaucluse), sa culture, ses propriété, en fait tout et pour ne rien en faire. Maisons et commerces achetés et vidés, Cardin joue avec le village comme un enfant ou un monarque le ferait avec un jouet. Lacoste devient le temps du film, un village monde où la violence de l'argent roi est ici beaucoup plus palpable. Comme le dit un protagoniste du film :"ce qui se passe à Lacoste, se passe partout ailleurs". Le film suit avec tendresse, humour et une belle dose d'auto-dérision, les tentatives de Cyril Montana de faire changer Cardin. Dans les faits, c'est lui qui finit par changer et dans une belle leçon d'humilité, nous signifie qu'il serait peut être temps de faire de même. Là où Ruffin dans "Merci Patron" nous dit :"Regardez, je m'en occupe !", et le film terminé, on le laisse continuer à s'en occuper, Cyril Montana, lui nous invite à le rejoindre dans une lutte qu'il ne maitrise pas. Et pour une fois, on sent que, même si on a pas la légitimité d'un Ruffin pour y aller, on a envie d'y aller quand même.