Si l’on devait ne retenir qu’un mot pour décrire Retour à Séoul, je choisirais : perplexité. Le film ne manquait pourtant pas d’être prometteur. Les premières minutes nous présentent un personnage principal en apparence sympathique, attachant, entraîné malgré lui dans une histoire qui s’annonce touchante. Les thématiques, d’emblée suggérées par le titre, sont intéressantes bien que déjà-vu : la recherche de ses origines, pour une jeune française d’origine coréenne, deux cultures que l’on a peu l’habitude de voir coexister, ce qui promet une rencontre mouvementée.
En tant que spectateurs français, nous sommes invités à nous mettre à la place de Freddy. Le personnage entre dans un monde qu’elle ne connaît pas, sur un chemin parsemé de rebondissements qui la prennent par surprise. En effet, la découverte de ses origines se fait par une quête d’identité involontaire et presque inconsciente dans laquelle elle finit par se noyer, encore et toujours.
Mais le film, au-delà de son propos originel, ne semble aller nulle part. Au fur et à mesure, il devient très difficile de rester attaché à un personnage qui tourne en rond. Le film se déroule sur plusieurs années, pourtant l’évolution de Freddy se révèle difficile voire sans issue - tout comme le film lui-même. Le temps ressenti devient très long, d’autant plus que la coexistence des cultures françaises et coréennes est laborieuse, et le jeu des acteurs en est affecté. Malgré quelques fulgurances peu mémorables, l’ensemble est bancal, voire mauvais.
La dernière séquence est un condensé de tous ces problèmes : le personnage - et l’actrice - ne nous touche plus, l’histoire s’est essoufflée, la quête d’identité finit de perdre son sens avec la fausse adresse mail de la maman, et la scène s’étend en longueur, sans mener nulle part. Le personnage ressort de l’hôtel tout comme nous ressortons de la salle : pas plus avancé qu’au début.