Avis sur The Belles of St.Trinian's

Premier film d'une longue série de films en comptant les remakes, les téléfilms, etc... lui-même inspiré par une série dessinée humoristique populaire dans le pays de sa Très Glorieuse Majesté, ayant pour sujet un pensionnat de jeunes filles au bord de la faillite et des pensionnaires pas franchement très portées par les études... J'y suis allé la fleur au fusil car le film apparaît en 94ème position dans le Top 100 de la British Film Institute ; et un classement où on peut y voir des chefs d’œuvre absolus comme "Lawrence d'Arabie", "Brève rencontre", "Noblesse oblige" ou encore "Colonel Blimp", ne peut qu'être très bon. Je m'attendais à un divertissement enlevé et pétillant accentué par le fait que le comédien Alastair Sim joue le rôle d'un frère et de... sa sœur. En fait, c'est juste un film de petites terreurs qui font des conneries en braillant. Avec moi, ça peut faire sourire deux minutes mais ça devient vite très lassant et surtout agaçant ; avec comme point culminant le match de hockey sur gazon qui est incroyablement poussif pour ce film lourd, lourd, lourd... et qui en plus n'utilise pas les possibilités scénaristiques prometteuses du début à cause d'un scénario totalement bâclé et décousu. Indigeste, je n'ai pas du tout envie de fréquenter ce pensionnat même s'il y a des jeunes filles...

Il s'agit là du vèritable premier film du pensionnat de jeunes filles britannique, St. Trinian! Frank Launder, qui signe ce classique de la comèdie anglaise surannèe, travaillait bien avec Sidney Gilliat qui scènarise - avec Gilliat et Val Valentin - le film! On sent qu'ils aimaient collaborer ensemble et qu'ils adoraient Ronald Searle, le fameux dessinateur et crèateur de « St. Trinian's » avec ce besoin permanent de se rebeller à l'ècole! C'est dur de ne pas sourire en voyant Alastair Sim se grimer en femme car la situation est absurde! Le cheval dans le dortoir ou la fabrication du gin fait maison sont ègalement des passages amusants! Certes le scènario est mince comme une feuille à papier et ne semble pas beaucoup plus à offrir! Mais la prestation et les rèpliques de Alastair Sim valent pour le coup le dèplacement. "The Belles of St.Trinian's" (1954) èvoque donc la rèbellion bon enfant d'une èpoque rèvolue, avec de jeunes rèvoltèes de onze ans prises dans le mouvement de l'histoire...

Adapté de l’œuvre de Ronald Searle, dessinateur anglais devenu célèbre, entre autres, pour sa satire du pensionnat de jeunes filles où il fait bon fumer dans la salle des profs, distiller du gin en cours de physique, échapper à la police, bref s’adonner à tout ce qui d’ordinaire est prohibé dans un tel lieu, le film The Belles of St. Trinian’s en constitue le premier volet cinématographique et, à ce titre, met en place sa galerie de personnages. Il choisit intelligemment une fille étrangère et nouvelle pour dévoiler le fonctionnement de l’école, espace ludique où les pensionnaires jettent des pots de peinture au personnel administratif, et où les professeurs cherchent à dérober l’argent de poche de leurs pupilles. Une malice règne en maître et diffuse une gaieté générale sans jamais tirer la corde sensible ou recourir à ces facilités d’écriture qui ternissent nos comédies récentes. D’ailleurs, l’idée d’un espace clos comme territoire comique influencera Home Alone (Chris Columbus), tout comme celle d’un voyage en train pour gagner l’école inspirera Harry Potter (les romans de J.K. Rowling puis la première adaptation de…Chris Columbus encore !).
Sont croqués ici des protagonistes hauts en couleur, notamment la directrice interprétée par Alastair Sim – l’acteur joue un autre rôle dans le long métrage ; les situations s’enchaînent suivant un rythme soutenu, portées par une mise en scène soignée et des dialogues bien écrits. Ce qui surprend de prime abord est l’humour décapant au sein d’une production que nous aurions pu envisager plus rigide et puritaine, quoiqu’il reste toujours à la portée des familles (public ici ciblé). Le film mérite donc d’être découvert pour la qualité de son interprétation et de son rouage comique comme le sera, trente ans plus tard et de l’autre côté de la Manche, son digne héritier Les Sous-Doués passent le bac (Claude Zidi, 1983).

Le premier film des aventures des filles de St Trinian's avec du dynamisme, un humour anglais que j'adore, un scénario un peu faible mais une joie de vivre réconfortante et entraînante. De plus, les situations burlesques ne manquent pas. Un bon divertissement !!