Je dois être sans coeur, mais je suis à contre courant des Fiches du Cinéma :
« Il s’en dégage un sentiment de nostalgie qui rend émouvant un personnage a priori plutôt antipathique. »
C’est l’effet inverse.
A aucun moment j’ai trouvé Medhi attachant.
J’avoue avoir eu une faiblesse quand on le découvre pour la première fois avec Sarah. Je trouvais leur relation apaisée, son discours n’avait rien de patriarcal et dénué de toute référence religieuse.
Malheureusement, le masque du vrai Medhi tombe avec des réflexions désobligeantes dans un premier temps puis dénigrantes dans un second temps sur le métier de Sarah, sur ses perspectives d’avenir.
Alors oui, on peut toujours lui trouver des excuses, il est largué par son pote complice qui semble avoir un peu plus de raison que lui ; largué parce que dans l’impossibilité d’avoir un logement à lui pour vivre avec sa Sarah obligée de vivre chez ses parents.
Obligée ?
C’est ce que sous-entend le réalisateur ; selon lui, beaucoup de jeunes couples sont contraints de vivre dans le logement d’un parent. Couple avec enfant(s) souvent. Evidemment, c’est lourd à supporter en terme d’intimité.
Evidemment, il se peut que l’homme ou la femme ne travaille pas ou les deux.
Dans ce cas, avec la crise du logement, avec la crise de l’emploi, comment dégoter un appartement ?
C’est une véritable problématique.
Ici, Medhi préfère dévaloriser Sarah plutôt que de chercher un emploi et continuer à vivre de combines.
Le film m’a été vendu comme un autre regard sur les banlieues ou les cités avec cette problématique du logement et ces jeunes couples contraints de vivre chez leurs parents faute d’emploi, faute de ressources financières.
C’est vrai, mais je préfère de loin des films comme « Une histoire d’amour et de désir » de Leyla Bouzid, « Fragile » d’Emma Benestan ou encore « Les Meilleures » de Marion Desseigne-Ravel où de jeunes réalisatrices m’offrent réellement un point de vue plus solaire de la banlieue ou des cités.
« De bas étage » flirte avec du déjà-vu.
De toute façon, j’ai regardé pour Souheila Yacoub que j’avais découvert dans « Entre les vagues », où j’avais aimé la spontanéité de son jeu que je retrouve dans ce « Bas étage ».
J’ai envie de la suivre, je suis curieux de ses choix et j’espère qu’elle sortira de l’étiquette « banlieue » comme a su le faire Lyna Koudri que je suis aussi avec beaucoup d'intérêt.
Cela dit, mention très bien à Soufiane Guerrab pour l’interprétation de son Medhi.