Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Olivier Barlet
294 abonnés
395 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 4 août 2021
Vu la qualité de ses courts métrages (Fais croquer, Molii, F430), on attendait avec impatience le premier long de Yassine Qnia, géomètre-topographe devenu cinéaste après avoir participé au jury jeune du festival de courts métrages de Clermont-Ferrand en 2010 puis à la faveur d'ateliers à Aubervilliers, banlieue populaire de Paris. C'est là où il a grandi et tourne tous ses films. Plutôt que de poursuivre la veine humoristique de ses courts, il livre avec De bas étage un film noir sans détective ni femme fatale mais à l'ambiance de polar urbain aussi ténébreuse que dans le genre. Ce qui est cependant commun avec ses courts, ce sont des personnages confrontés à un échec. La femme de Mehdi, Sarah (Souheila Yacoub), l'avait quitté, n'en pouvant plus d'habiter chez sa mère. Lui fait des casses foireux avec un copain et voudrait retrouver sa relation avec la mère de son enfant. Il passe son temps dans sa voiture à la guetter à son travail de coiffeuse et essaye de la faire revenir par des cadeaux qu'elle lui retourne… Sans musique et sans spectacle, le film développe une âpreté qui le sort du modèle. Les scènes de nuit n'ont pas la stylisation du film noir : elles sont à la limite d'éclairage pour ouvrir l'imaginaire, de même que la quasi-absence de gros plans et le respect d'une distance aux corps. Possessif qui veut tout contrôler mais perd la maîtrise, Mehdi (Soufiane Guerrab), la trentaine, entrave ce qui pourrait les relier à nouveau, mais son regard évolue à la faveur de la conscience de la fin d'une époque quand son compère préfère prendre la tangente quand les choses s'enveniment. Là est le thème de ce film intimiste : les concessions que doit faire un homme dévalorisé, dépassé, coincé par sa situation sociale et l'instabilité caractérielle qu'elle entraîne, pour ne pas rester de bas étage. Cela sur toile d'évolution des paradigmes des quartiers populaires. S'il ne se reconvertit pas dans la drogue et s'il arrivait à sortir de l'engrenage des larcins et de son obstination à croire qu'il n'a pas d'autre horizon, il pourrait se ranger pour vivre son couple avec Sarah et élever leur enfant en quittant l'illégalité… Très ouvert, elliptique, nocturne, ce film-témoignage dégage ainsi un enjeu politique et moral qui n'apparaît qu'en filigrane, quelque peu neutralisé par son intrigue sentimentale. (compte-rendu du festival de Cannes sur Africultures)
On pourrait s'attendrir sur lui mais c'est un voyou; il est tellement maladroit avec son orgueil démesuré qu'il ne recueille pas l'empathie. La photographie est miteuse digne d'un téléfilm. Mais les 2 acteurs sont incroyables de sincérité ce qui maintient l'attention en espérant que ça décolle!
Scénario sans originalité mais qui a le mérite de ne pas dépeindre une énième fois le cliché 'banlieue". Des acteurs impeccables pour des personnages attachants. Le duo Soufiane Guerrab / Souheila Yacoub est époustouflant de justesse face à un adulte qui veut reconquérir sa belle mais qui ne comprend pas la nécessité "de se ranger des voitures" pour pouvoir aussi s'insérer dans une vie sociale non marginale. Pour autant, il manque qq chose à ce 1er film sombre pour en faire un petit bijou du cinéma et c'est ce même petit manque qui ne m'a pas permis de "rentrer" vraiment dans l'histoire
Yassine Qnia signe un premier film pur et précis, on assiste à la naissance d'un cinéaste très prometteur Soufiane Guerrab est aussi une véritable révélation, il apporte charisme et ambiguïté à ce personnage hors de tous les clichés habituels
Un polar sous tension de A à Z, porté par un acteur principal formidable, l'époustouflant Soufiane Guerrab. Un premier film d'une grande maîtrise. Une réussite. A voir absolument !
Une des qualités du film ferait sa faiblesse : il s'affranchit d'un squelette dramatique balisé. Pas de point de départ, de point d'arrivé, avec ces étapes dramatiques convenues. Il peut aussi laisser le spectateur en quête de chemin balisé pour le mener un peu sur sa faim. Le spectateur qui en a vu, qui attend autre chose, est lui récompensé. Récompensé notamment par une direction d'acteur/trice et une incarnation remarquable pour tous ses sujets. Chacun est juste. Chacun donne corps. Chaque personnage étant avec équilibre dessiné. C'est déjà beaucoup.
Après (et même pendant) la séance, deux mots me viennent à l'esprit : lent et contemplatif Lent au risque de m'endormir Contemplatif pour me laisser le temps de réfléchir, penser à autre chose. Dans les deux cas ce n'est pas bon signe pour le film ! A aucun moment je me suis sentie "dedans" juste spectatrice lointaine. Rien de désagréable bien sure mais aucune émotion. Les acteurs sont crédibles dans ces rôles sans surprise. Les gros plans trop insistants pour nous pousser à croire à leur histoire. Quel message ? Dès le début du film on en pressant la fin sans surprise. Est ce ça le message ? Le destin est il si prévisible ...
4 554 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
0,5
Publiée le 21 août 2021
Si certains ont vu un polar ou un thriller dans De bas étage tant mieux mais c'est un vrai mystère pour moi. Car il n'y a pas de suspense apparent dans ce portrait d'un petit malfrat Mehdi qui hésite à s'acheter une conduite et qui cherche à reconquérir son ancienne petite amie à laquelle il a fait un enfant. Ce personnage principal n'est franchement pas très intéressant du moins dans la façon dont il est traité dans cette histoire et l'on n'est guère plus avancé sur sa psychologie à la fin du film. C'est rageant parce que la description de la banlieue sonne juste alors que d'autres protagonistes semblent avoir beaucoup plus à offrir que le héros de ce film...
Mehdi, un voyou d'une trentaine d'années qui perce des coffres le soir, n'a jamais cherché à se ranger jusqu'au jour où ses acolytes pensent à passer à autre chose. Alors que cela pourrait être une opportunité pour lui, Mehdi n'est pas convaincu par le train de vie de monsieur tout le monde. Pourtant, c'est ce dont il a besoin s'il veut vraiment reconquérir Sarah, la mère de son fils. "De bas étage", c'est l'histoire d'un gars qui le beurre et l'argent du beurre. Il veut la vie de famille et l'argent qui va avec, mais il n'est pas prêt à faire des sacrifices pour gagner son pain, car il préfère l'argent facile. Entre le film de "braquage" et la chronique sociale, "De bas étage" commence plutôt bien seulement, l'histoire peine à se renouveler. On a malheureusement affaire à une petite tranche de vie qui n'aboutit à rien. Le portrait dressé de Mehdi n'est pas inintéressant surtout que le personnage est contradictoire entre ce qu'il fait et ce qu'il veut, mais ça ne va jamais plus loin qu'une simple réflexion. C'est frustrant surtout que Soufiane Guerrab est bon dans ce rôle, mais le film est moyen.
Si certains ont vu un polar ou un thriller dans De bas étage, c'est un vrai mystère car il n'y a pas de suspense apparent dans le film, portrait d'un petit malfrat, Mehdi, qui hésite à s'acheter une conduite et qui cherche à reconquérir son ancienne petite amie, à laquelle il a fait un enfant. Ce personnage principal n'est franchement pas très intéressant, du moins dans la façon dont il est traité, et l'on n'est guère plus avancé sur sa psychologie à la fin du film. C'est rageant, parce que la description de la banlieue sonne juste alors que d'autres protagonistes semblent avoir beaucoup plus à offrir que le héros de De bas étage. A commencer par son ex, avec son boulot de coiffeuse et son envie d'avancer dans la vie, à l'opposé du père de son enfant, bloqué dans un no man's land existentiel. Il y a aussi la mère de Mehdi qui méritait beaucoup mieux que quelques maigres scènes sans relief. Si le scénario attise peu la curiosité, la mise en scène, très plate, n'arrange rien à l'affaire. Bien dommage, car pour son premier long-métrage, Yassine Qnia, remarqué auparavant pour ses 3 courts, ne s'est pas trompé sur le choix de ses acteurs avec notamment le ténébreux Soufiane Guerrab et la lumineuse Souheila Yacoub qui font vraiment de leur mieux de faire vivre un récit peu captivant. Sans vraiment y parvenir, hélas.
Le portrait sobre et sensible mais au scénario sans grand intérêt d’un petit malfrat de banlieue à l'avenir bouché, porté malgré tout par le charisme de Soufiane Guerrab.