Zaï Zaï Zaï Zaï n'a pas été le fou-rire annoncé. Pourtant, on adore Le Discours (tant le roman que le film), mais ce délire de Fabcaro n'a pas su nous embarquer avec lui, la faute à des personnages très peu profonds (contrairement à l'orateur contre son gré du Discours, qui se creuse infiniment au fur et à mesure de ses apartés), à des situations loufoques sans trop de contexte, à une aventure à petit budget qui se ressent... On a l'impression de survoler une fête d'enfer, un carnaval de l'absurde, sans qu'on nous invite à y atterrir, ce qui fait qu'on n'a pas su en rire, on s'est même un peu ennuyé. Après la performance stupéfiante de Benjamin Lavernhe, celle de Jean-Paul Rouve patauge, rendant un personnage flou, dont on ne sait rien et dont on n'a pas franchement envie de connaître quoi que ce soit (ni sympathique, ni antipathique, mais totalement indifférent), le personnage de Ramzy Bedia agace un peu trop sur les bords (la caricature de l'acteur diva est trop balourde), et quelques gags manquant totalement de finesse nous ont fait trouver le temps long : les discours improbables sur "les liens avec les Juifs" qui reviennent souvent (sans qu'on trouve cela amusant, puéril oui), lorsque les hôtes de Fabrice s'envoient en l'air sur le canapé devant son regard médusé, le même que nous finalement, et que cela recommence une seconde fois... On a regardé notre montre. On a tout de même bien envie de lire la BD pour voir si l'adaptation est plus à blâmer que le fond (ce que l'on pense, entre l'interprétation en petite forme et le manque de soin apporté au contexte de l'absurde, à la préparation de la chute comique, aussi important pour faire rire que le gag en lui-même). Après le fignolage du Discours, très léché dans son travail sur l'absurde, Zaï Zaï Zaï Zaï fait mal. Aïe Aïe Aïe Aïe...