Lors de son passage en caisse, Fabrice réalise qu’il a oublié par inadvertance sa carte de fidélité. Armé d’un poireau à la main, tentant de s’expliquer face à la caissière et au vigile menaçant, Fabrice n’a d’autre solution que de s’enfuir. Commence alors une cavale invraisemblable, faisant de lui, un fuyard, voir pire, l’ennemi public n°1 que les médias s’arrachent…
Seconde adaptation d’un roman graphique de Fabcaro en moins d’un an, après Le Discours (2020) de Laurent Tirard, cette fois-ci, c’est au tour de François Desagnat de s’y atteler en tentant d’adapter au cinéma une bande-dessinée réputée inadaptable. Pour être franc, on n’y allait pas rassurer, surtout lorsque l’on connait le pédigrée du réalisateur, après avoir fait ses classes aux côtés de Michaël Youn et de son frères Vincent (La beuze - 2003 & Les 11 commandements - 2004), le retrouver aux commandes de ce sommet d’absurdité qu’est la bande-dessinée de Fabcaro n’avait vraiment rien de très rassurant.
Mais que l’on se rassure, cette adaptation s’avère très fidèle à l’œuvre d’origine, le niveau de nonsense et d’absurdité s’avère tout bonnement croustillant. C’est parfaitement caustique & drôle, à noter aussi que Fabcaro lui-même a validé cette adaptation et se permet même une apparition dans le film (dans le rôle du portraitiste auprès des policiers). Les fans de Fabcaro ou celles et ceux qui auraient pris connaissance du roman graphique ne devraient pas être déçus de cette adaptation sur grand écran. Bien évidemment, pour faire tenir l’intrigue sur une durée de 90min, il a fallu que le réalisateur s’octroie quelques libertés et agrémente l’histoire d’origine (sans quoi, le film n’aurait duré qu’une heure face à une BD qui se parcourt en moins de 30min). Ainsi, on découvre quelques sous-intrigues voir même des personnages spécialement crées pour l’occasion, comme celui de Ramzy Bedia, conférant au film un côté nonsensique encore plus appuyé.
La distribution n’est pas en reste, avec un Jean-Paul Rouve parfait dans la peau de cet anti-héros nonchalant qui doit se battre contre le reste du monde. A noter aussi, l’hilarante (et encore, le mot est faible) Yolande Moreau dans le rôle de la commissaire
(la séquence schizophrénique du good cop / bad cop vaut à elle seule le coup d’œil).
Une adaptation réussie et à laquelle on n’y croyait pas trop, finalement François Desagnat aura réussi à nous surprendre et à nous faire rire, tout en restant fidèle à l’œuvre d’origine.
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