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C3333C
1 abonné
6 critiques
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5,0
Publiée le 7 août 2021
Film suspendu,poétique, inattendu,j’ai été ébloui par sa finesse, tôt en utilisant des outils parfois massifs Film aquarelle, la où d’autres, Benedetta que j’ai vu la veille, sont faits au gros feutre
Que dire. Ce film est un naufrage. Une narration paresseuse, une image d'une incroyable laideur, de la poésie de pacotille... sans oublier des allégories dignes d'un collégien passant le brevet des collèges. On aurait aimé traverser les scènes de la vie quotidienne au Liban pendant la guerre, avec les comédiens, hélas tout n'est que posture, aucune empathie possible. Quelques idées ou souvenirs ne font pas un film. On ne s'ennuie même pas, c'est pire : 1H30 totalement indigestes.
Alice est une jeune infirmière suisse qui quitte dans les années cinquante son pays natal pour s'installer au Liban. Elle y fait bientôt la connaissance d'un astrophysicien libanais, Joseph, et de son envahissante et chaleureuse fratrie : Mimi sa sœur, Georges son frère et Amal sa belle-soeur ainsi que leurs trois enfants. Alice et Joseph se marient et ont bientôt une fille, Mona. Dans la "Suisse du Moyen-Orient" qu'est alors le Liban, Joseph travaille à un projet fou, envoyer le premier Libanais sur la lune, tandis qu'Alice dessine et vend quelques unes de ses oeuvres. Mais tout bascule en 1975 avec la guerre civile libanaise qui obligera Alice à quitter la terre qui l'avait si généreusement accueillie vingt ans plus tôt.
Chloé Mazlo est une jeune réalisatrice française. "Sous le ciel d'Alice" est son premier long métrage inspiré de la vie de sa grand-mère. On ressent, à le voir, la nostalgie de cette femme, d'autant plus attachée à une terre ensanglantée par la guerre et réticente à l'abandonner, qu'elle a délibérément choisi de s'y installer. On imagine aussi la curiosité de sa petite-fille à écouter les souvenirs merveilleux de ce paradis perdu.
Pour faire revivre ce passé, plusieurs options s'offraient à la réalisatrice. La plus évidente était la reconstitution historique comme on en a tant vues, quitte à tourner sur un fond vert et à rajouter quelques effets spéciaux. Le parti qu'elle retient, outre qu'il est certainement moins onéreux, est autrement plus original et rappelle les bricolages géniaux d'un Michel Gondry : un tournage en studio, qui ne quitte guère les murs de l'appartement d'Alice et Joseph, des décors et des costumes très gais qui louchent vers la bande dessinée, quelques séquences en stop motion pour évoquer le départ d'Alice de Suisse...
Le tout, gentiment surréaliste, est d'une poésie charmante, d'une infinie douceur, d'un charme fou. La beauté diaphane de Alba Rohrwacher y est parfaite. On n'aurait pas imaginer interprète plus appropriée pour jouer Alice que cette actrice italienne de père allemand au français joliment maladroit. Le seul défaut de "Sous le ciel d'Alice" vient de sa modestie : son refus de pimenter son récit de rebondissements épiques en rend parfois le rythme un peu lent et sa fin annoncée - puisqu'on sait dès la première scène comment il se terminera - le prive de toute tension.
Un traitement original de la guerre au Liban et une interprétation lumineuse d'Alba Rohrwacher. Mais le film s'égare par moments en envolées poétiques chichiteuses et en debordements lacrymaux. Dommage.
un peu de surprise au début puis on rentre dans l histoire originale. un scénario plein de poésie. très beau film. à voir sans hésiter pour passer un beau moment.
Bon film, qui nous replonge dans le Liban des années 70 et du début de la guerre civile, sur un mode souvent poétique et allégorique. De très belles trouvailles pour illustrer, grâce aux dessins "animés", un certain nombre d'événements (la naissance du bébé, ou la crise familiale initiale en Suisse). Wajdi Mouawad se révèle un très bon acteur. Le spectateur s'attache aux personnages et à cette famille, dans sa traversée collective de cette période, et comprend leurs sentiments. Le démarrage de la violence, les fuites progressives du pays des uns et des autres quand ils perdent tout espoir, sont montrés avec beaucoup de retenue, tout en finesse.
Amateurs de délicatesse, c'est votre été ! Mia Hansen-Love vous emmène sur l'île de Faro en une double chronique de couples qui sera sans doute l'un des meilleurs films de 2021 (Bergman Island) et Chloé Mazlot vous convie au Liban pour suivre la vie d'Alice et son compagnon. Peut-être paraîtra-t-il singulier de parler de délicatesse à propos d'un film sur la guerre qui a secoué le Proche-Orient pendant près de 20 ans. Mais cette progressive descente aux enfers est évoquée à travers le quotidien d'une jeune femme toute de tendresse et d'altruisme, jouée merveilleusement par Alba Rohrwacher. La douceur de ses traits, de sa voix, de ses attentions pour chacun trouve en son mari un parfait complément, lui-même étant le plus attentionné des hommes. Du moins, tant qu'il ne se retrouve pas prisonnier des contradictions entre son attachement à sa terre natale, les impératifs de son métier et la nécessité de mettre sa famille à l'abri. Le film vaut donc autant pour sa description du couple que pour l'immersion dans le lent et inepte processus qui a abouti à la guerre du Liban. Il permet d'imaginer comment chacun tenterait de préserver ses relations sentimentales alors que le monde s'effondre autour de lui. Il questionne aussi les identités et les migrations à travers le destin des ces Suisse et Libanais rêvant de la France en pleine guerre civile. La mise en scène sert parfaitement le propos puisque, comme Alice, son esthétique gracieuse et légère déjoue l'horreur des événements. Bref, une très belle réussite (qui aurait dû convaincre la boîte de prod ou le diffuseur de l'inutilité de troller Allociné avec des fausses critiques à 5 étoiles...).
Réalisation très originale, comédiens excellents, couleurs et décors vintage, un film surprenant, carte postale vivante, poétique, parfois dramatique, bouleversante, en tous points touchante. Une vie, des vies, des amours et des passions dans un Beyrouth qui se transforme peu à peu et nous empoigne l'âme.
Joli très long court-métrage réalisé par des exilés libanais, un peu trop pour des exilés libanais, auxquels cette succession de petites touches et d'allégories évoque leur vie et leurs souvenirs
La narration est originale et très en attente de l'histoire de ce pays. Mais cette mise en scène fait que l'on n'arrive pas a s'attacher a ces personnages et le cote historique survolé donc plutôt ennuyeux au final.
Film correct qui malheureusement ne m'a pas bien parlé.
Jusqu'au début de la guerre, le film propose des animations qui permettent efficacement de faire avancer l'histoire, de présenter la situation, d'alléger le film. Les animations sont réussies, diverses et plaisantes, même si elles donnent une impression de bizarrerie. En temps que spectateur on se demande ou va le film, ce qu'il raconte, quels sont ses objectifs. Les animations distraient un peu de la narration.
Les animations cessent ensuite, le film devient bien plus classique mais finalement, même si les animations avaient un effet de distraction par rapport à la narration du film, elles présentaient un intérêt pour celui-ci. Sans les animations, je n'ai plus réussi à maintenir mon intérêt pour ce que le film raconte.
Petite pépite pour un gros coup de cœur perso. J'entends par là qu'il est compréhensible que ce genre de film ne puisse pas plaire à tout le monde, mais lorsqu'on a de la poésie en soi et qu'on comprend les métaphores distillées ci et là, et que l'on a passé les quelques moments un peu "casse-gueules" des fonds verts et d'autres techniques de ciné qui nous ont un peu surpris (voire un peu fait refroidi au vu de ce qu'on en attendait) on finit alors par se laisser charmer par le monde dans lequel nous balade la réalisatrice... Le point fort de ce film, c'est qu'il ne ressemble à aucun autre.
Il s'agit d'un film original rempli de poésie, de nostalgie, d'amour, d'émotion, et de résilience alors que la guerre civile libanaise de 76/77 fait rage : les liens sociaux et familiaux se délitent, le fracas des bombes terrorise, tous les beaux projets s'effritent, les milices armées et cagoulées envahissent les appartements, un beau frère parti faire une course disparait à jamais, une voisine à sa fenêtre est tuée par un snipper...Le film traite de la vie d'une famille libanaise et d'un couple en son sein, tous pris peu à peu dans la tourmente, avec une pudeur et une émotion incroyables, avec des scènes qui savent suggérer la violence, la mort, la perte, la peur, la bêtise de la guerre sans besoin de s'appesantir. On aime cette famille libanaise si fraternelle quand tout va bien, si solidaire quand la situation se désagrège ; on aime ce couple si particulier composé d'une suisse, à l'origine jeune fille au pair à Beyrouth qui y a rencontré l'amour, et son mari un doux chercheur scientifique libanais qui aurait tant souhaité envoyer un libanais dans l'espace . Vous avez compris : j'ai beaucoup aimé ce film.