SI le concept de voir Nicolas Cage en Dracula pouvait être amusant, "Renfield" n'est finalement pas aussi barré que ce qu'il veut bien le prétendre. Se voulant être une comédie très tournée vers le second degré, le film réussit assez moyennement à nous emporter dans le délire qu'il promet. Sur certains passages, cette sensation d'un long-métrage qui se laisse aller se fait pourtant ressentir. Dès l'introduction, on ressent une certaine envie de partir dans une atmosphère assez légère, avec cette reprise des visuels de l'œuvre de 1931. Et par la suite, on aura le droit à un bon nombre de séquences affreusement divertissantes et allant à fond dans le concept. Il y aura plusieurs grosses scènes d'action, toutes étant porté par une envie de proposer du gore à outrance, dans l'optique de créer une atmosphère qui ne se prend pas au sérieux. C'est un projet qui est donc entièrement décomplexé et qui l'assume totalement. Par conséquent, il n'est pas impossible de rire à certaines blagues, notamment celles tournant autour de l'excellente flic Rebecca, ou de se divertir à certains moments précis. Malheureusement, la narration du film aura tendance à trop se perdre et à ne pas assez privilégier ces séquences. Au lieu de ça, en tant que spectateur, nous serons très souvent en état d'impatience, à attendre la prochaine scène vraiment jouissive. Entre ces moments, le film semble devenir un peu plat, avec une histoire de mafieux un peu simpliste et qui n'est pas aussi intéressante que cela. Ces vrais coups de mou viendront poser des problèmes au niveau du rythme, ce qui rend le tout assez inégal. Et pourtant, ce n'est pas vraiment l'histoire qui rend cela si indigeste à mon sens, mais le sous-texte global du projet. En soi, faire un parallèle entre la relation de Dracula et Renfield avec celle d'une relation toxique, je trouve que c'était une bonne idée. Malheureusement, cette idée sera toujours traitée de manière très grossière, et de façon bien trop appuyée. Il y a beaucoup trop de moments qui semblent constamment répéter les mêmes éléments, pour bien mettre le désir de libération de Renfield en lumière. Et cela, même si j'aime beaucoup les prestations, ainsi que les échanges, entre Nicolas Cage et Nicholas Hoult. Et c'est cet aspect assez peu subtil de la thématique qui rend vraiment le tout très ennuyeux à la longue. On prend certes plaisir à voir des séquences décomplexées et purement divertissantes, mais on se lasse assez vite de ce sous-texte très peu subtilement intégré au film et qui devient vite très répétitif. Donc même s'il reste un délire appréciable, ce long-métrage ne m'a pas assez surpris dans son exécution. Pour conclure, un projet qui s'empêche de s'exprimer pleinement.