Renfield est une comédie horrifique qui commence plutôt bien. Héros, voix off, tonalité, on dirait un peu un début à la Manuel de survie à l’apocalypse zombie (pas sûr que ce soit vendeur !) et moi je dis pourquoi pas ? Ca peut déboucher sur du fun gore et décomplexé, moi je suis preneur. Le début est cool. On a du gore en effet, correct, de beaux décors, un Dracula bien méchant, une touche d’humour, on sent néanmoins que la voix off est un poil envahissante, mais allez, pourquoi pas ? L’humour s’améliore durant la première demi-heure, s’avérant assez noir par moment. On fait la connaissance de tous les personnages, avec celui d’Awkwafina, plutôt convaincant, et celui de Nicholas Hoult, qui colle bien à son rôle de jeune un peu perdu, à la croisée des chemins. Malgré tout je l’ai trouvé moins charismatique ici et un peu moins à l’aise que dans un registre plus dramatique. On commence à voir Nicolas Cage, qui sera plus présent dans la suite du film. A noter d’excellents maquillages le concernant, très glauques, et l’acteur qui endosse le rôle de Dracula avec gourmandise, sans trop cabotiner, c’est appréciable ! Les Lobo sont acceptables, mais il faut avouer que ça manque un peu d’excentricité quand même. Dommage.
Le scénario se déploie de façon sympathique à peu près jusqu’à l’attaque d’un bar. Après, ça commence à peiner. Le rythme ebouriffant du début, l’humour, l’action sont très agréables, puis, ça finit par tourner en rond et les limites de l’intrigue explosent aux yeux. En réalité, l’histoire est extrêmement réduite et la manière dont elle avance est redondante. Il y a vraiment un deus ex machina à base d’insectes trop employé, on a compris qu’on ne décollerait pas vraiment, et le final est assez décevant. Paradoxalement, tout le meilleur du film tient dans sa première demi-heure, et ensuite, alors même que Dracula arrive, ben le soufflet retombe avec moins de spectacle, moins d’humour ou moins efficace, moins de surprises, et même une franche déception dans une sorte d’happy end qui retire tout enjeu au métrage.
Heureusement, le film dispose d’une réalisation dynamique, très efficace dans les scènes d’action, d’une ambiance très personnelle, colorée, néons, aux allures de train fantôme dans les décors, tous appliqués et plaisants. On sent que c’est bien fait, qu’il y a du budget, et de même, plusieurs fx et maquillages sont très réussis. De fait, j’ai du mal à m’expliquer pourquoi l’horreur est souvent loupée ? En effet, le film recourt à du CGI pour le sang, mais les giclées sont pas du tout crédibles. On dirait un liquide épais, comme une sorte de pétrole d’un rouge d’ailleurs douteux. Qu’elles soient exagérées, passons, c’est cartoon, mais là on dirait que c’est pas fini par moment. Quel dommage ! Ca nuit vraiment à l’impact des scènes violentes et si c’était pour les rendre plus soft, je ne pense pas que ça satisfera les vrais amateurs de gore, et pour les autres, ça restera trop violent quand même.
A noter une bande son nerveuse très cool et très adéquate.
En conclusion, Renfield est une petite déception me concernant, petite car en plus la première demi-heure me laissait envisager un film franchement réussi. Ce n’est pas un ratage, loin de là, mais il y avait mieux à faire, et au bout du compte on se retrouve avec une petite série B de luxe alors que ça pouvait donner un métrage mémorable et explosif dans le registre de la comédie horrifique. 3