Julie cherche qu'il elle est, Julie écoute ses passions, Julie écoute son cœur, Julie cherche des réponses satisfaisantes en explorant la vie. C'est très simplement comme cela qu'on peut résumer le dernier film de Joachim Trier, qui est à mes yeux l'un des plus grands films de l'année 2021.
À travers ces 12 chapitres (auxquels s'ajoute un prologue et un épilogue), on explore l'incertitude d'une jeune femme de 30 ans qui cherche ce qu'elle veut être dans sa vie, quelles sont ses passions, à qui elle va donner son cœur, avec toujours au-dessus d'elle le poids des générations passées et de la condition de notre monde actuel. Trier décompose cette fameuse trentaine, porte son attention sur chaque choix et ses conséquences à court où long terme, s'appliquant à nous démontrer de la manière la plus sincère possible la multiplicité des éléments qui compose nos vies.
Le film est beau. Pas seulement en terme de script, de dialogues et de péripéties, mais également en terme d'acting (Renate Reinsve est tout simplement sublime) et de technique, avec sa photographie argentique pleine de saveur, sa sélection musicale impeccable et certaines séquences visuellement magnifique, que ce soit par une idée visuelle audacieuse où la simplicité humaine qui s'en dégage.
Baignant dans un spleen amer, l'histoire n'est jamais lourde à en crever et reste constamment à la surface quelle que soit la situation. Chaque hésitation, chaque choix, chaque rire où chaque larme impacte autant sur le film que nous. On assiste ici à une dissection en bonne et due forme de ce qui fait notre humanité, du cheminement qui compose le tableau de notre vie, sans jamais juger, sans jamais glorifier, simplement en nous montrant ce que nous sommes.
L'expérience est juste folle, tant le panel d'émotions qu'on traverse est grand. Je ne sais pas depuis combien de temps un film m'avait autant bousculé, m'avait autant prit à la gorge pour aligner mes craintes et mes espoirs avec ceux d'un personnage. J'ai ri et j'ai pleuré en cœur avec le film tout du long, et je n'ai aucun problème à le dire.
Parce que c'est ça "Julie en 12 chapitres" : un film du cœur, un film qui vient du cœur, un film fait avec le cœur. Il y a une telle volonté de capturer la vie et les émotions tout du long que ça en devient démesuré, et quand on pense que tout a été raconté le film n'en a pas fini avec nous.
Je suis hautement conquis par ce film, et je ne pense même que j'ai besoin de faire une trop longue critique pour le dire. Ce film, c'était une expérience cinématographique comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps. Ce film contient tout ce que j'aime, et réussissais pourtant constamment à me surprendre. Allez voir ce film par pitié, c'est l'une des plus belles choses que le cinéma nous ai offert cette année. C'est dans un film comme "Julie en 12 chapitres" que la force de la salle de cinéma, de l'expérience cinématographique et du cinéma en lui-même explose avec amour, un amour venant du cœur.