Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Fabien N.
6 abonnés
61 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 17 octobre 2021
Études, avenir professionnel, relations amoureuses... Julie se cherche. Des moments bouleversants font à eux seuls l'intérêt du film, même pour qui n'est pas a-priori passionné par les chroniques intimes. Mention spéciale au personnage d'Aksel, le compagnon si attentif, qu'on voit défendre âprement sur un plateau télé la liberté du créateur.
Je n'ai pas tout saisi de la suite des 12 chapitres, et donc l'intérêt des séquences, surtout leurs titres, alors que c'est une continuité très clairement. Mais au delà de ce détail de mise forme, j'ai beaucoup aimé la fraîcheur de ce film de Joachim Trier, incarnée par Renate Reinsve ! Nous suivons Julie dans ses attentes, son questionnement plus ou moins refoulé, ses envies et ses désirs. Dans l'atmosphère d'Oslo austère, on assiste à un mélange subtil d'interrogations mentales et de scènes de vie banales et crues. Disons le, le film doit presque tout à son égérie Julie, vous aurez compris, elle est irrésistible de naturel et de beauté, et saura vous emmenez partout sans la moindre retenue. Revers de la médaille, sa quête sera t elle un jour satisfaite ? pour l'anecdote, mon chapitre préféré est le 2, de loin le plus gai, très pétillant et porteur d'espoir....Au global, émouvant... à déguster (et revoir)...!!**
La première heure est lourde : en l’absence de scénario, tous les poncifs et thèmes du temps sont plus ou moins utilisés : liberté sexuelle, féminisme (alors que le film ne l’est pas, de mon point de vue), écologie, drogue …, dans un milieu de bobos Norvégiens qui ressemblent bien aux nôtres. De quoi plaire à Télérama, mais distiller l’ennui pour beaucoup de cinéphiles. Dans la seconde partie, avec la confrontation à la mort (par le personnage d’Aksel) et sa symétrie la vie (l’enfant attendu par Julie), le film prend de la densité et de la profondeur, générant même réflexion et émotion.
Le duo formé par Joachim Trier et Eskil Vogt fait des merveilles et donne un nouvel élan et une nouvelle visibilité au cinéma norvégien, dernièrement avec le subtil Thriller fantastique ‘Les innocents’, aujourd’hui avec cette oeuvre générationnelle (dans le bon sens du terme) qui découpe en tranches la vie d’une trentenaire indécise, qui change d’horizon professionnel ou sentimental à chaque fois que la gagne la sensation de se faire enfermer dans quelque chose qui ne lui convient pas vraiment. Julie change de formation sur de vagues impulsions, termine vendeuse dans une librairie, noue une idylle avec un dessinateur de BD underground de quinze ans son aîné tout en flirtant avec un type moins cérébral croisé par hasard dans un mariage où elle avait tapé l'incruste. La division en (12) chapitres, ni vraiment temporels ni vraiment thématiques, confère une intéressante dynamique au film, encore rehaussée par un ton parfois très crû et des séquences qu’on se serait davantage attendu à voir dans une comédie de Judd Apatow que dans une romance dramatique scandinave qui se pique de refléter concrètement le quotidien et le ressenti de ceux qui sont nés dans les années 90. Son meilleur atout est d’ailleurs de ne jamais chercher à moraliser cette expérience de vie en direct ni de la faire rentrer à toute force dans une case. L’indécision et la liberté de Julie ne lui apportent peut-être pas le bonheur…mais son refus d’aller “au bout des choses” et de sacrifier aux étapes obligatoires de la vie de couple (mariage, enfants,...) ne lui coûtent pas plus que ça non plus. Julie n’est pas dans le jugement, elle ne prétend même pas savoir avec certitude ce dont elle a besoin ou envie : d’un individualisme apaisé et tranquille, elle se laisse porter, un peu à l’instinct, consciente qu’elle passe peut-être à côté de quelque chose mais pas décidée pour autant à se jeter aveuglément dans le bain et promène un regard plus étonné que envieux ou dédaigneux sur les paradoxes de ses semblables : ceux qui voulaient des enfants mais se sentent étouffés par eux, ceux qui disaient “jamais” et ont très vite trahi leur promesse, etc…Quelques pistes de réflexion suggérées par le scénario m’ont également interpellé : face à son compagnon qui semble savoir davantage ce qu’il veut que Julie, les personnages soupèsent la possibilité d’une incompréhension entre une génération de l’immatériel, habituée à l’abstraction des achats, des communications et des expériences, et une génération plus âgée, plus attachée à l’objet et à sa permanence. C’est de cette réaction universelle, faite de doute, de désir et de renoncement, face au chaos du monde, que Trier a tiré ce film sincère et très vivant, dans lequel on peut se retrouver assez aisément quand bien même bien l’âge de sa protagoniste s’éloigne de plus en plus, bien loin de la froideur qu’on associe souvent au cinéma venu du nord.
Le portrait proposé par Verdens Verste Menneske, composé de douze chapitres comme Jean-Luc Godard découpait en douze tableaux Vivre sa vie (1962), a l’intérêt de recourir à la forme, en constante mutation, pour traduire à l’image les bouleversements que traverse Julie, cette « pire personne au monde » comme l’indique le titre original. Néanmoins, Joachim Trier se contente d’appliquer des recettes déjà connues, et les recherches formelles évoquées s’estompent progressivement pour laisser place à un certain automatisme de mise en scène à l’unisson du délitement conjugal représenté. Car nous ne saurions observer un portrait fragmentaire ou fragmenté, à la différence du Godard, tant la linéarité prévaut sur la construction originale d’une trajectoire morcelée, par à-coups : le chapitrage finit par lasser et se révèle artificiel.
Comme à son habitude, le cinéaste s’intéresse à la confrontation des points de vue : celui de Julie, auquel nous nous attachons dès le début, doit composer avec les préjugés et les attentes individuelles de son entourage direct et indirect, notamment ses conquêtes amoureuses. Il s’agit alors d’observer les mouvements produits sur sa pensée et sur son corps, tous les deux lancés dans une révolte perpétuelle ; et derrière elle semble se dessiner une trajectoire collective, celle de la femme affranchie des conventions sociales, féministe en somme, qui tente de vivre dans un monde soucieux de les lui rappeler encore et encore. Nous regretterons alors que la grâce de l’interprétation, justement auréolée d’une palme d’or pour Renate Reinsve, se voie affectée par des longueurs qui achèvent d’orienter progressivement le long métrage vers le drame tire-larmes déjà vu.
Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.
C’est une réalisation du Norvégien Joachim Trier. Cela vient clore sa trilogie d’Oslo après Nouvelle Donne et Oslo, 31 août, ces trois films ayant des acteurs en commun, mais ne jouant pas les mêmes personnages. Il a de nouveau écrit le scénario avec Eskil Vogt.
Très mitigé sur le début, j’ai finalement trouvé que Julie (en 12 chapitres) était un bon drame.
Déjà, j’ai apprécié comment l’histoire nous était présentée sous forme de chapitre avec en prime une introduction et un prologue. Cette construction est intelligente car elle rend le récit facilement lisible. Le dérouler est claire et c’est tout à son honneur. On voit que cinématographiquement parlant, Joachim Trier a fait un très bon travail. Les plans sont bien pensés pour nous faire vivre son récit. Les enchainements sont toujours fluides et donnent le sentiment de liberté que ressent Julie. De plus, la bande originale accompagne comme il se doit les moments aussi bien dramatiques, que ceux plus enjouer.
Après, je ne vais pas vous mentir, j’ai détesté la première partie. Il y aura une ode un peu aveugle à cette liberté qu’éprouve notre personnage principal. On nous balance un discours un peu trop accentué sur le “faites ce que vous voulez ça n’a pas d’importance”. Julie est toujours déresponsabilisée par des tours de passe-passe. Je trouvais cette démarche sans fond car le manque d’évolution et surtout l’absence de réflexion était cautionnée. Ça a duré jusqu’au chapitre VI. La suite va être beaucoup plus nuancé.
En effet, quand enfin on commence à rentrer dans le dur, mon calvaire s’est transformé en petit coup de cœur. J’étais même frustré d’avoir passé un si mauvais moment durant la moitié du film. Je ne pouvais malheureusement pas oublier cela, mais j’ai tout de même profité de la suite. Les aspects psychologiques sont véritablement bien travaillés. On explore enfin le cœur et l’esprit de Julie. Elle va au bout de ses démarches et on peut observer donc les conséquences. Les enjeux sont posés et cruciaux. Résultat, l’émotion va se faire sentir.
C’est alors que Renate Reinsve se révèle au grand jour. Une performance récompensée à Cannes avec le Prix d'interprétation féminine. Même quand je n’appréciais pas l’œuvre, je reconnais que son jeu était impeccable. Je lui ai d’ailleurs trouvé un air de Anaïs Demoustier. Je tiens aussi à dire chapeau bas à Anders Danielsen Lie. J’ai beaucoup apprécié son jeu et toute la dramaturgie autour de son personnage va être un moteur pour le film.
J’avais déjà découvert en début d’année Oslo 31 août de Joachim Trier devant lequel je m’étais vraiment ennuyé malgré cette ambiance mélanco-depressive un peu poétique, qu’on retrouve dans Julie en 12 chapitres qui m’a à nouveau un peu gêné puisque je passe 20 minutes à être absorbé dans le film, puis 10 minutes a m’ennuyer et ainsi de suite… Pourtant j’ai nettement préféré ce dernier : car Julie est un personnage ordinaire dans lequel on se projette très facilement. Autant je ne pense pas être très sensible au style de Joachim Trier, autant Julie est un personnage dont on se sent tellement proche qu’on ressent tout de la même façon qu’elle, notamment avec cette fin complètement déchirante où on se met à sa place. C’est pourquoi même si j’aime jusqu’à un certa point, je reconnais que Julie en 12 chapitres a une énergie que j’ai rarement ressenti et qui va sans doute me marquer. Un beau film !
Même si Joachim Trier n’ose pas réfuter que son film soit une comédie romantique, il est évident qu’il est difficile d’inscrire « la pire personne au monde » (titre original plus adapté) dans cette catégorie ; ou alors il s’agit d’une fausse comédie romantique. Car Julie en 12 chapitres est un film plutôt grave, plutôt triste et plutôt pessimiste. Julie est une jeune trentenaire d’Oslo qui ne sait pas bien ce qu’elle veut faire, mais sait parfaitement ce qu’elle ne veut pas faire. Elle veut bien se plier aux injonctions de se mettre en couple, mais pas à celles de la maternité. En fait Julie est assez égocentrique et ne se trouve guère intéressante ; ainsi elle ne comprend pas comment son compagnon peut affirmer péremptoirement qu’elle serait une excellente mère. Elle ne se sent d’ailleurs pas très bien avec ce dessinateur de bande dessinée plus brillant et plus cultivé qu’elle, mais elle finira aussi par reprocher au remplaçant son manque d’ambition. On peut penser que le personnage de Julie est inspiré de certaines des héroïnes de Rohmer (référence ouvertement revendiquée par Joachim Trier), et plus particulièrement celles des Contes des 4 saisons. Trier se rapproche encore plus de Rohmer avec le personnage du dessinateur de BD, symbolisant une sorte de déclin du mâle occidental. On peine en effet à comprendre ce qu’il trouve de si extraordinaire à Julie, jeune femme certes mignonne mais sans charisme particulier. En fait il veut juste une femme présentable (pour ses amis), sensuelle (pour le sexe) et pas spécialement intrusive (d’ailleurs quand il travaille il se coupe totalement d’elle avec un casque sur les oreilles). Et il entend bien la conserver ad vitam eternam avec de la progéniture. Le film est pessimiste car il n’envisage pas d’issue heureuse, tout en soulignant dans la dernière partie que la vie est somme toute courte. Donc Julie n’est en aucun cas un feel good movie ! Il s’agit plutôt d’une œuvre profonde (on pense aussi à Bergman autre référence de Joachim Trier), superbement filmée, contenant de nombreuses idées de cinéma. L’actrice mérite amplement son prix à Cannes ; elle incarne à merveille cette jeune femme désemparée qui trouve le monde trop difficile pour elle. A voir et à méditer.
ça commence très bien et puis ça finit moins bien et dans le très convenu. Autant la première partie est légère, enlevée, très séduisante, toute la fin gâche cela pas trop de conventions, de répétitions.et de tristesse.. C'est un joli mais triste portrait de jeune femme autour de trente ans et d'Oslo mais il manque un développement en bout de course pour le rendre vraiment intéressant. Cela reste un regard d'homme sur une femme qui la montre comme trop indécise, sans fond ni vision, comme une feuille balayée par le vent. et sans réelle autonomie. Je suis d'accord avec certains qui y voient un regard un peu misogyne.
Renate Reinsve et Anders Danielsen Lie sont subjuguant dans ce troisieme et dernier film de Trier sur Oslo. Proche de Oslo 31 Aout, The worst person in the world (titre bcp plus parlant sur celui choisi en France) suit les histoire amoureuses d'une jeune trentenaire. Alternant avec brio moments joyeux et dramatiques, Trier maitrise sa mise en scene en nous faisant une sorte de Bridget Jones plus mature et formellement nettement superieur. Sans que je finisse subjuguer, j'ai vraiment apprecié ce film pour lesquel on l'avait que du bien. Et j'en ferais de meme
Balance entre légèreté et profondeur face aux intérrogations d'une jeune femme qui se cherche. Un traitement original où l'humour est aussi présent avec des acteurs formidables qui ne semblent pas jouer mais paraissent être simplement eux-mêmes. Un film qui se perçoit comme un livre au fur et à mesure des différents chapitres de la vie de Julie, étonnante, attachante, présente, sensible et perdue. Beaucoup de sujets font écho à notre 21ème siècle quand d'autres restent universels et intemporels. A voir !
Poétique, mâtiné d'un romantisme intelligent, ce film de Joachim Trier raconte une femme d'aujourd'hui, ses doutes, ses tourments, parvient à en faire un personnage autant attachant qu'humain. Il revisite le thème du trio amoureux pour mieux s'intéresser au fossé générationnel et ce tout en filmant ses acteurs comme à travers une lentille d'irrévérence poétique (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/10/12/julie-en-12-chapitres-joachim-trier/)
Excellent film, des interprètes parfaits de naturel, d'intelligence, qui provoquent en nous des émotions diverses tout au long du film, on sourit, on pleure, selon les évènements, de tranches de vie d'une jeune femme formidablement contemporaine. On sort heureux d'avoir passé un si bon moment; on continue de se remémorer différentes scènes du film qui invitent à une réflexion sur l'évolution de notre société, c'est passionnant. Vivement le prochain film de Joachim Trier!