Ce dernier film de Jean-Pierre Jeunet, sorti directement sur Netflix tout récemment, est très mauvais, tout simplement ! pourtant, je dois dire qu'au vu des notes et critiques, je m'attendais à quelque-chose de mauvais mais franchement, pas à ce point là ! Je n'ai pourtant pas pour habitude de dénigrer le cinéma français, ni même ses comédies, et je suis assez bon public. Je n'avais pas non plus d'attentes particulières, n'étant pas particulièrement fan du réalisateur. Ce film n'est donc pas non plus déception mais juste un constat d'un film affligeant et d'une gêne pesante rarement égalée ! Peut-être que mes propos vont paraitre très sévères, et j'en suis tout à fait conscient. J'étais vraiment en colère après le film en me demandant comment est-ce que c'était possible de produire un truc comme en n'ayant jamais conscience de faire un truc presque indigeste (d'ailleurs, on comprend pourquoi Jeunet a eu tant de mal à faire mettre son projet sur pied avant de le refourguer à Netflix). Et même si, bien sûr, je décolère avec le recul, je ne peux m'empêcher d'y voir une comédie ultra-lourde, super mal interprétée et au propos pratiquement inexistant (ou alors, ce dernier est déjà-vu et dépourvu de toute subtilité), me demandant alors de ce qu'il s'est passé dans la tête de Jeunet. Les projets du réalisateur sont toujours un peu farfelus, clairement en dehors des canons du cinéma français, mais qui ont toujours de la gueule et une très forte originalité. Ici, je dois cependant avouer que j'apprécie beaucoup l'univers visuel que certains ont par ailleurs énormément critiqué. c'est certes du kitsch dégueulant de numérique aux couleurs criardes mais pour le coup, ça correspond très bien à l'ambiance et au ton du film. Mais en dehors de ça, le scénario est affligeant, enfin c'est juste des gens coincés dans une maison avec des robots voulant devenir humains. Pourquoi pas, mais là le propos est simpliste à l'extrême, d'un côté, tout est pompé sur Asimov et d'un autre, le réalisateur développe un regard "amusant" (et peut-être une sorte de critique sociale mais alors très mal amenée) sur le confinement (on est même pas sorti du Covid que c'est déjà un thème ringard et dépassé). Et alors le jeu des acteurs, pire que tout ! Cependant, je dois reconnaitre que j'ai beaucoup apprécié le jeu d'Isabelle Nanty, de Stéphane De Groodt et peut-être de Hélie Thonnat parce-que ce sont avant tout des acteurs que j'apprécie et qui me font marrer, il est vrai, et qui arrivent à garder, je trouve, une part de naturel. Mais alors les autres ! Elsa Zylberstein est bien souvent dans le surjeu, Clair Chust insupportable (elle nous ressort son personnage de "Scènes de ménages" mais passer d'un sketch de trois minutes à près de deux heures, force est de constater que ça ne fonctionne pas et que ça tape sur les nerfs) mais la palme revient à Youssef Hajdi qui a un jeu dix fois trop théâtral (des séries comme "Au nom de la vérité" lui irait très bien par exemple). La mise en scène n'est pas non plus très inspirée et ne parlons pas du montage qui, avec ses fondus au noir tout sauf naturels et redondants, est catastrophique et proche du nanar. "Big Bug" est donc un beau ratage comme on voit rarement chez des réalisateur reconnus !