Le prémices et l’idée de départ était excellent.
Cependant, le film souffre de trois défauts majeurs.
1/ Premièrement le visuel n’est pas vraiment bon.
À force de vouloir faire un hommage aux 2 techniques d’animation, à savoir un rendu 2D, avec des lignes de contour renforcées, combiné avec de la CGI-3D et un peu d’ombrage, le résultat est confus et inconfortable.
J’adore la 2D, et je tolère la 3D désormais incontournable, mais mon cerveau n’arrivait pas à trancher, dans ce résultat hybride, si on avait affaire à de la 2D ou de la CGI-3D. l’impression est plutôt malaisante. D’autres réalisateurs et films d’animation s’y sont essayé avec bien plus de succès car ils ont su allier les deux de manière réussie car avec un parti-pris artistique assumé et tranché.
2/ Pour le style graphique, ce film a décidé de reprendre les audaces artistiques de la Belle au bois dormant (que j’avais proprement adoré).
Cela marche plutôt bien sur certains arrière-plans, en particulier naturels.
Par contre, pour le choix des couleurs, c’est proprement désolant. Une bonne animation, spécialement inspirée par la 2D, doit être basée sur des couleurs plus vives que naturelles, et sur des contrastes forts.
De contraste, le film en est dépourvu, et tout se passe dans une ambiance dominée par des gris, violets, bleus, et quelquefois verts.
On pourrait penser que c’est un parti-pris vis-à-vis de l’intrigue. Car l’arrivée de la fameuse petite étoile, celle-ci vient ponctuellement compenser avec des nuances de jaune, orange et rouge. Mais ce n’est pas suffisant, et en plus lors de l’épilogue, et après la résolution de l’intrigue de base, les couleurs ne sont pas corrigées ni équilibrées.
Bref, à force de vouloir faire dans la nuance et la gradation subtile de couleur, au détriment des contrastes, on perd cruellement en relief et saveur. Un sentiment de terne subsiste.
3/ Terne aussi, le film manque cruellement de saveurs narrative, d’inspiration et de souffle.
Les traits d’humour tombent à plat systématiquement. Les personnages sont plutôt creux et des références aux productions passées sont amenées de manière un peu lourde.
À ce titre, le film de l’année dernière, Avalonia, cruellement sous-estimé, a fait beaucoup mieux (à part un ou deux défauts mineurs).
Les talents vocaux sont là (vu en VO), mais les chansons peu inspirées (Vaiana, que je jugeais un peu injustement de faible, et Encanto, ont fait bien mieux).
Malgré un prémice d’histoire prometteur, le film manque dans son développement cruellement de magie, d’inspiration, de cœur et dirais-je, d’âme.
Dommage pour ce Disney du Centenaire.
Enfin, dans un très beau générique de fin qui (je ne spolie rien, puisque la nouvelle est maintenant passée) rend hommage à tous les grands classiques officiels de l’animation pure de Disney dans l’ordre chronologique (Ichabod représentant à lui-seul, et je le comprends, toute la série des Disneys anthologiques de la période 1942-1949), il manque curieusement, et de manière totalement inexplicable, une référence visuelle à trois œuvres : Bernard et Bianca (1977), Taram et le chaudron magique (1985), et Bienvenue chez les Robinsons (2007), qui font tpourtant partie de cette liste.