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    Le Procès
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    3,8
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    115 critiques spectateurs

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    Gody G.
    Gody G.

    21 abonnés 326 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 août 2018
    Les plans sont vraiment exquis, les décors bien choisis et participent à raconter l'histoire. En revanche j'apprécie très peu le jeu très théâtrale des comédiens qui vient gâcher le côté dramatique de l'histoire.
    Eselce
    Eselce

    1 420 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Orson Welles nous fait entrer dans les méandres absurdes du monde la justice et des avocats. Quelques bonnes réflexions, une musique et une ambiance qui est là pour rendre fou le spectateur à travers un personnage principal qui mène une enquête totalement absurde et incompréhensible. Une vision du monde moderne et de ses névroses.
    Audrey L
    Audrey L

    647 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 septembre 2017
    Un visuel impeccable mêlant judicieusement l'expressionnisme et le clair-obscur, une intrigue volontairement tortueuse, un peu trop peut-être. Le film d'Orson Welles est une belle adaptation (libre) du roman de Franz Kafka, entre l'onirisme et le cauchemar permanent. Les décors sont impressionnants, le jeu des acteurs est glaçant et Anthony Perkins (pour une fois en posture de victime) joue l'effarement de façon très flegmatique et crédible face à cette société dégénérée qui accuse et condamne sans preuve ni préavis. La fin est, comparée au livre, un peu en-decà de nos attentes, mais le suspens est mené jusqu'au bout. Orson Welles interprète ici l'avocat alité (rôle qu'il ne voulait pas, préférant celui du curé, mais personne n'ayant obtenu le rôle, le voilà malgré lui avocat) et double la quasi-totalité des acteurs français (exception de ce même curé qui s'exprime avec un délicieux accent français mais n'a pas été doublé), un véritable tour de force. Le tournage a été compliqué entre Zagreb (Yougoslavie à l'époque) et Paris, mais le résultat est là, grâce à la persévérance de l'Éternel Insatisfait.
    Estonius
    Estonius

    3 474 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 septembre 2017
    Ça commence assez mal avec ce conte philosophique abscons en guise de prologue. Ensuite le film commence bien et à un bon rythme pendant environ trois quarts d'heure, et puis plus on avance moins ça fonctionne. On a compris qu'on était dans un système absurde, le répéter à foison ne sert à rien, ça bavarde, ça part dans tous le sens et ça nous prend la tête. Alors bien sûr il y a ces plans fabuleux, ces mouvements de foules (nous impressionner avec une simple sortie de bureau, c'est assez fort !) ces travelings de folie, ces plans séquences incroyables, cette caméra qui est partout, au-dessus, en dessous… ce travail sur les décors, la photo, la direction d'acteurs sans faute (Moreau et Schneider sont charmantes). Orson Welles n'arrête pas de nous dire qu'il sait filmer, en revanche raconter une histoire surtout quand elle est si tordue, c'est une autre paire de manche.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 5 février 2017
    Joseph K. se réveille comme chaque matin chez sa logeuse, mais cette fois-ci des policiers rentrent dans sa chambre et lui indiquent qu'il est accusé d'un crime qu'il ne veulent pas nommer. K. s'embarque alors dans une histoire presque sans queue ni tête...

    Le Procès fait partie des œuvres emblématiques d'Orson Welles, qui occupe une place de choix dans l'histoire hollywoodienne. Et il faut le reconnaître, le statut de légende n'est pas surfait.
    Welles choisit de commencer son adaptation par la fin du livre, et si cette ouverture a de quoi choquer au début, elle s'avère très vite intelligente vu le symbolisme de cette histoire qui arrive en fin de roman chez Kafka, comme une délivrance presque (et encore), apportant un semblant de réponse au casse-tête du récit, mais qui chez Welles donne en fait le ton, tout simplement. Et ça a de quoi en jeter.
    Bien qu'Anthony Perkins n'ait rien à voir avec ce qu'on peut imaginer du personnage de Joseph K. dans le roman de Kafka, il tient tout de même admirablement le rôle et lui donne vraiment un aspect à la fois plus lisse et énigmatique. Impossible en le voyant de ne pas voir un peu de ses traits dans les acteurs Dylan O'Brien (The Maze Runner) ou Andrew Garfield (The Amazing Spiderman, The Social Network), la ressemblance entre les trois est presque frappante !
    Anthony Perkins n'est pas le seul choix inattendu pour cette adaptation : là où on imagine les scènes du livre dans une société de la fin 19ème/début 20ème siècle, Welles ancre son action dans son époque, les années 60, et cela a de quoi dérouter un peu, bien qu'en parallèle cela apporte une autre dimension au récit. De toute façon, l'intrigue est intemporelle, donc ça colle quand même. De nombreux décors surprennent néanmoins, comme la maison de l'avocat (que pour ma part j'imaginais quand même plus petite ou surtout moins désordonnée), la cour où se trouvent les autres accusés en attente, ou encore et surtout le lieu de travail de K. qui n'a rien à voir avec une banque mais ressemble plutôt à une usine de traitement administratif (ce qui ajoute, il faut l'avouer, à l'abêtissement général et surtout la déshumanisation qu'entraîne le procès).
    Enfin, Welles reprend les grandes lignes et surtout les moments les plus emblématiques du livre, sans s'attarder sur de nombreux détails. D'un côté il va à l'essentiel, mais de l'autre il néglige clairement les tourments de K. qui retourne dans tous les sens voire plus son problème, et surtout au bout d'un moment rentre complètement dans le jeu du procès. Or dans le film, K. n'a pas forcément l'air plus perturbé que ça, et s'embarque dans ce voyage sans retour presque sans réfléchir.
    De plus, si le livre est long, le film, malgré ces grandes découpes précitées, reste long aussi. L'action reste pauvre, il faut l'admettre. Mais le réalisateur a toutefois su apporter un peu de dynamisme en embarquant son personnage dans un labyrinthe : chaque fois qu'il ouvre une porte, il se retrouve ailleurs, là où l'histoire le porte. C'est un pur voyage qu'on ressent tout de même moins dans le livre, et il faut avouer que ça a clairement son charme.
    Quant à l'épilogue, la fin de K. est grandement différente entre les deux supports, il y a de quoi désorienter un peu plus !
    Si Orson Welles a créé un film riche, au final le livre et le film instaurent des atmosphères différentes, et pourraient presque ainsi être complémentaires. Les deux étant très lents et très frustrants mais parvenant à raconter la même histoire sous des angles différents, on pourrait sans trop se tromper qu'ils se valent, jusqu'à un certain point. Une préférence pointe quand même le bout de son nez pour le livre, tout simplement parce qu'il est plus complet.

    livriotheque.free.fr
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    284 abonnés 2 890 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 janvier 2017
    Welles adaptant Kafka, voilà qui ne pouvait que provoquer la curiosité du spectateur. Mettre en scène l'absurde demande un réel talent, et ici le grand Orson Welles en fait étalage comme à son habitude, avec ses mouvements de caméra collés aux personnages et ses angles de vue rendant le moindre décor inquiétant et oppressant. Cela étant, le film tombe par moments dans un faux rythme, à force d'enchaîner les séquences improbables comme dans un mauvais rêve, étirant parfois à l'excès des scènes un peu creuses. Anthony Perkins domine de la tête et des épaules la distribution du film, en jeune homme un peu perdu refusant de se soumettre au totalitarisme social sans comprendre. Welles a sans doute trouvé dans Kafka le parfait écho de ses propres obsessions, et nous restitue celui-ci dans un film à la plastique très travaillée mais manquant d'un peu de nerf et de tension.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    600 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 avril 2016
    Il y a des limites à tout et l’absurde en est une lorsqu’il est le sujet principal d’un film. Ici l’absurde est colossal et ne peut intéresser que celles ou ceux qui retrouvent en lui une part de leurs angoisses. Le roman est fort bien rendu ce qui paradoxalement devrait être mis au crédit de Welles, le résultat est inverse puisque l’ennui est la conséquence inévitable de cette réussite. Contrairement au livre, il n’est pas question de lire chapitre par chapitre comme il est possible de le faire, il faut garder les yeux ouverts jusqu’au mot fin. Le seul qui y prend un plaisir fou c’est Welles, cela se sent mais il n’a jamais du penser aux spectateurs si ce n’est parfois en nous offrant des plans dont il a le secret. Welles cherche constamment à nous prouver qu’aucun metteur en scène ne lui arrive à la cheville quitte à nous bluffer en permanence et même à nous priver de tous sens critiques envers ses confrères bien plus fins, subtils et discrets que lui. Welles est un faiseur accaparant tout l’espace quand il travaille et toute la gloire quand il a terminé avant même la sortie de ses films. Avec celui ci, il a été trop loin, simplement parce que le cinéma ne peut rien apporter à cet écrivain hors du commun dont les œuvres n’auraient jamais du être publiées puisque pour se faire sa dernière volonté a été trahie.
    dougray
    dougray

    243 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 janvier 2016
    Adaptation éponyme du roman de Kafka, "Le Procès" est un film au moins aussi étrange… et qui m’a, pour ma part, bien trop décontenancé pour que je l’apprécie. Pourtant, la présence du génial (mais trop expérimental sur la fin) Orson Welles sur le siège du réalisateur était de nature à me rassurer… un film du réalisateur de "Citizen Kane" méritant toujours d’être découvert. Le formidable casting réuni pour l’occasion était, également, séduisant sur le papier puisqu’on retrouve, outre Orson Welles lui-même en ténor du barreau, l’omniprésent Anthony Perkins dans le rôle de Joseph K., Jeanne Moreau en voisin dépravée, Romy Schneider en assistante entreprenante mais aussi Suzanne Flon, Michael Lonsdale, Elsa Martinelli, Billy Kearns, Fernand Ledoux ou, plus surprenant, Guy Grosso. Malheureusement, dès le début du film spoiler: (une légende racontée sous forme de BD, censée résumer l’esprit du film)
    , on sent que les choses ne vont pas être simples pour un spectateur non préparé. Et c’est peu dire que la suite confirme ce pressentiment… au-delà de toutes espérances ! Si le mot kafkaïen peut, parfois, être difficile à définir, "Le Procès" a, au moins le mérite d’aider tant il part dans tous les sens avec une absurdité incompréhensible. On comprend vaguement que le héros se retrouve au centre d’une affaire inexplicable qui le dépasse et, plus généralement d’un système froid et déshumanisé, auquel il est impossible de trouver un semblant de logique. Cette désorientation scénaristique s’accompagne d’une désorientation visuelle, Welles s’affranchissant de tous les repères habituels du spectateur (que ce soit sur le plan des décors, du temps ou des personnages). On se retrouve dans une multitude d’endroits plus invraisemblables les uns que les autres spoiler: (les chambres des locataires qui communiquent entre elles, les salles d’audience aux proportions hors normes, les couloirs qui relient entre elles des pièces sans le moindre rapport…)
    où m’on croise des personnes tout aussi invraisemblable dans leurs discours que dans leur réaction spoiler: (les policiers aidés dans leur enquête par les collègues du suspect, le châtiment d’un flic dénoncé par le suspect, le client de l’avocat cloîtré dans son cabinet…)
    . Mais, le plus perturbant est, sans doute que le héros participe à cette absurdité ambiant, en laissant, certes, transparaître une véritable incompréhension face au procès qu’on lui intente mais on ne se montrant pas plus étonné que ça par la succession d’événements et par le comportement de ses semblables. Il est plus que probable que Welles ait envisagé "Le Procès" comme une expérience sensorielle et non comme un film classique (ou du moins compréhensible). L’utilisation terriblement oppressante du noir et blanc et l’utilisation, à outrance d’Adagio en fond sonore, participe d’ailleurs pleinement à cette expérience. Et, quelque part, il est difficile de considérer le film comme un monumental raté puisqu’il a, au moins, le mérite de ne pas ressembler à grand-chose de connu et de proposer une approche très différente du cinéma. Mais, je dois admettre, bien modestement, que j’ai été totalement dépassé par l’ambition du maître et que "Le Procès" a été, pour moi, une douloureuse épreuve, particulièrement imbitable dans son propos. Au point de remettre à plus tard la lecture du roman…
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 septembre 2015
    N'ayant pas lu le texte de Kafka, je ne ferai donc aucune remarque concernant la fidélité de l’adaptation de Welles. Le film commence en tout cas de façon tout à fait remarquable avec une ouverture qui annonce un propos philosophique fort et une condamnation du totalitarisme percutante. Cette promesse est tenue lors d'une première demi-heure déstabilisante où les dialogues absurdes s'harmonisent à une mise en scène brillante qui fait alterner des plans d'ensemble où l'architecture des décors équivaut à celle de l'abstraction d'un cauchemar et des gros plans en contre-plongée qui semblent représenter l'incompréhension du protagoniste vis-à-vis de son accusation. Mais une fois les règles de la réalisation et la critique judiciaire établies, le film se complaît dans une étrangeté monotone qui s'étire sans nuancer ou faire progresser le comportement de ce mystérieux Joseph K. (Anthony Perkins), qui semble lui-même se désintéresser de son accusation. Le film ne devient alors qu'une suite de scènes dépourvues d'enjeux, qu'ils soient formels, dramatiques ou psychologiques et laisse place à l'ennui le plus total (heureusement que la belle Romy Schneider vienne dire bonjour pour me sortir de ma torpeur). "Le Procès" se définit par un hermétisme d'abord envoûtant avant de laisser indifférent, la faute à une ambiance qui n'évolue jamais et qui perd lentement son pouvoir de fascination.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    146 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 août 2015
    Le Procès est une incroyable virée dans un cauchemar qui semble sans fin ni échappatoire possible. Et, à mon humble avis, on aura rarement filmé un cauchemar avec autant de classe et de génie. Orson Welles nous plonge (et contre-plonge) dans un univers semblant dénué de toute logique, régi par l’absurde et le non-sens. C’est cet aspect qui rend l’ensemble du film cauchemardesque et oppressant d’ailleurs, le fait que cette histoire ne s’appuie pas sur un socle réel et qu’elle se déroule dans des décors complètement baroques. On assiste alors aux préparatifs d’un procès fantasmé (et qui n’aura jamais lieu) d’un homme jugé pour des raisons mystérieuses. Ou alors jugé pour le simple crime de vivre dans un système dont il est pourtant un des rouages.

    Le film s’attache à représenter plusieurs choses. Celle d’illustrer tout d’abord un système totalement déshumanisé en mettant en exergue toute l’impuissance de l’être humain à lutter contre celui-ci voire tout simplement à le contourner. Et Joseph K. en est un parfait représentant, lui qui dénonce ce système tout en continuant à l’alimenter en y participant activement à son insu. L’errance du personnage dans ces longs labyrinthes bureaucratiques est vraiment saisissante. Je n’ai pu m’empêcher de ressentir une menace permanente, comme un danger qui pouvait survenir d’un instant à l’autre, surtout quand Joseph K. se retrouve confronté à d’autres humains. Et la narration sert parfaitement cette sensation de cauchemar infini. Plus le personnage avance et plus sa situation semble inextricable.

    Mais ce climat d’oppression est surtout mis en valeur par l’incroyable travail de mise en scène. Orson Welles était décidément un grand cinéaste qui faisait parler l’image à merveille. Ces plongées suivies de contre-plongées (et inversement) n’en finissent pas de nous faire sentir à l’étroit, comme si la scène se renfermait sur le personnage de Joseph K, lui empêchant toute fuite possible. Rarement j’aurais vu de décors aussi bien mis en valeur. Si l’atmosphère est irréelle et la temporalité impossible à définir, on se repère tout de même dans les limbes de ce cauchemar qui a des lieux reconnaissables. C’est ce qui confère aussi au Procès cette sensation d’impuissance et d’oppression, Joseph K. semble tourner en rond dans cet univers, ce qui le rend complètement angoissant. Et ces plans-séquences sont tellement intenses, contribuent à créer ce sentiment d’errance sans fin. Rien que l’interrogatoire dans la chambre au tout début est hallucinant de maîtrise formelle. Et de prime, la photographie est fabuleuse, sublimant les clairs obscurs comme rarement.

    Enfin ce film est également porté par des interprètes géniaux. Anthony Perkins offre une prestation d’anthologie dans le rôle de ce personnage ambigu et toujours plus proche du gouffre qui lui est promis. On retrouve également un Orson Welles toujours aussi imposant et charismatique dans un rôle « d’avocat » sans foi ni loi. Et Romy Schneider apporte cette touche de sensualité, rendant les séquences entre elle et Perkins assez érotisantes, avec une tension sexuelle folle. J’ai vraiment pris une sacrée claque devant ce chef d’œuvre aussi osé que brillant, qui expose avec génie toute la crasse de l’humanité. Une lente glissade vers l’extermination d’un homme menée par un pouvoir inconnu, invisible et pourtant terriblement oppressant. Le Procès est, pour ma part, l’oeuvre la plus aboutie d’Orson Welles.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 mai 2015
    Son chef-d'oeuvre selon Orwell. Une chose est certaine, c'est un grand film, mais malheureusement souvent oublié au profit de Citizen Kane.
    Je suis sortis de mon visionnage plutôt satisfait spoiler: malgré la fin différente du roman et qui me déçoit même si on peut en comprendre la symbolique historiquement
    avec le sentiment qu'il valait un bon 3.5 (ça, c'était mon coeur qui parlait au sortir du film, et je crois qu'il est important de l'inclure dans la notation).

    D'une part, je dirais que la grande réussite de ce film vient de l'adaptation magistrale du roman de Kafka. C'était un roman que je croyais inadaptable, mais force est de constater que le Maître s'en est sorti avec brio. L'atmosphère du roman y est retranscrite à merveille, et même si je préfère le roman au film, je dis chapeau bas ! spoiler: Comme j'ai dit, c'est la fin qui ne m'a pas plu et qui me force à donner au scénario
    4/5

    Après, viennent les acteurs... Tous plus brillants les uns que les autres, mais particulièrement Anthony Perkins dont le visionnage m'a fait un peu plus regretter, après Psychose, qu'il ait été enfermé dans un personnage qu'il incarnait trop bien. Cet acteur est extraordinairement naturel et vrai dans ses rôles... Et dans ce film il est entouré de personnages très bien interprétés également. La distribution mérite à mon avis 5/5

    Pour ce qui est de la qualité de l'image, elle est excellente. Comprenez par-là qu'on a droit à tout le génie technique d'Orwell pour nous pondre des tableaux extraordinaires. Je pense notamment à cette image où spoiler: Joseph K. court dans le tunnel, ou encore à la fin leu jeu de lumière qui plonge la moitié de son visage dans l'obscurité
    . La Bête sait donc ce qu'elle fait tout au long de son film. 5/5

    A ces images, on ajoute des sons incongrus de la vie courante, presque plus poignants que la musique un peu jazzy et la réutilisation constante d'un thème de Bach (au demeurant très beau). Je suis un peu déçu que la musique n'ait pas été mise davantage en valeur, mais en y repensant bien, le fait de l'entendre dans le lointain correspond parfaitement à l'univers créé par Kafka. 4.5/5

    Et pour finir, le montage qui est évidemment parfait. La succession des plans recrée parfaitement le malaise du personnage. On filme souvent dans des endroits confinés et le montage recrée une véritable claustrophobie chez le spectateur quant au contraire des scènes dans des endroits gigantesques de la justice rende le personnage insignifiant dans l'immensité de la loi auquel il s'attaque. 5/5

    En recalculant la moyenne de toutes ces notes, on arrive à 4.5
    Excellent film, donc. Mais qui en aurait douté ?
    Jahro
    Jahro

    57 abonnés 684 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 mars 2015
    Orson Welles s’offre une relecture à sa sauce de l’inachevé chef d’œuvre de Kafka. Son meilleur film, à l’entendre – vérifions ça. Au moins une chose est sure, le maître s’est investi. S’écartant profondément de l’intrigue initiale, il applique son surréalisme d’esthète à l’univers de persécution brumeuse qui hantait la carrière du tchèque. Formellement, son travail est extraordinaire. Des plans magistraux, des cadrages somptueux, une lumière magnifique, des acteurs dirigés avec précision, on est là sur les terres d’un grand homme. Un grand homme qui sait aussi s’entourer : pour construire son casting et son financement, il est allé faire ses courses dans le haut du panier international. Ainsi à son aise, il peut laisser libre cours à ses inspirations, s’adonner à ses instincts les plus audacieux. Hélas on ne saisit pas grand-chose à son salmigondis scénaristique, caché derrière la verve narcissique et la démonstration technique d’un génie qui ne s’ignore nullement. On ne sait plus très bien si Anthony Perkins, à peine sorti de sa Psychose, subit la fièvre du tribunal ou de sa propre maladie mentale. En fait, on n’y comprend goutte, sinon que le professeur est en train de nous donner un cours. A tout prendre, on ne va pas se plaindre. Pas trop.
    hpjvswzm5
    hpjvswzm5

    46 abonnés 459 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 août 2014
    Je vais me répéter, mais chaque film que je vois de Welles c'est un grand moment. Je n'ai lu que la métamorphose de Kafka, et c'était au collège, il faudrait que je le relise.

    Welles soigne décidément ses entrées. J'avais déjà adoré l'introduction de Othello, glauque, sobre et magnifique, et là avoir la voix de Welles (si je ne m'abuse) qui raconte l'apologue c'est juste sublime, avec cette merveilleuse musique que l'on retrouvera tout au long du film. C'est vraiment quelque chose, et ça ne fait qu'annoncer ce qui va suivre.

    On a tout au long du film de grandes scènes, brillamment mises en scène, des acteurs géniaux, de magnifiques gros plans sur le visage, enfin tout ce que j'aime au cinéma je le retrouve ici.

    Et bien sûr Welles s'offre un rôle, plus petit quand dans ses précédents films, mais le peu qu'il apparaît il mange littéralement l'écran, c'est affolant d'avoir un tel charisme.

    Mais ce qui m'a marqué c'est la beauté du film, visuellement ça tient du divin, je ne sais pas comment il a réalisé ces plans de foule, avec tous les employés attablés aux bureaux mais c'est une image forte. Tout le film est une image forte, du début à la fin, impossible de ne pas trouver ça constamment sublime tant on a l'impression de se trouver dans un rêve, étrange et poétique. Je me souviendrai surtout de cet homme, qu'on découvrira client de l'avocat Welles, qui est assis et semble attendre lui aussi que le portail s'ouvre. Et M. K le regarde, comme s'il voyait son propre destin. C'est une image assez onirique, créée sans effets ou avec de gros sabots, ça dure quelques secondes et c'est sublime.

    Le réalisateur nous transporte pendant deux heures au pays de la folie, plus ou moins prononcée, mais surtout au pays du beau. Et ça c'est fort.

    "I wrote and directed this film, my name is Orson Welles [and I'm God]."
    Kubrock68
    Kubrock68

    42 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 mai 2014
    Un homme est réveillé dans chambre par des policiers qui lui apprennent qu'il va être accusé et faire l'objet d'un procès. Le mariage entre l'univers de Kafka et celui Welles opère immédiatement par son talent filmique. Les angles de vues, le rythme, le noir et blanc sublimé parles éclairages tout cela concoure à augmenter la paranoia du héros (extraordinaire Anthony Hopkins) et la notre. Les femmes sont présentées comme des amoureuse transies, véritables êtres humains alors que les hommes apparaissent comme vils et tourmentés. Welles, fait appel à des femmes magnifiques : jean Moreau, Romy Schneider, Else Martinelli. Plusieurs scènes sont d'anthologie, comme celle de l'immense plateau avec des centaines de bureaux alignés, ou d'un accusé qui se prosterne littéralement face à son avocat supposé être sa seule porte de sortie. La religion est aussi présentée comme une fable. Le procès c'est l'histoire d'un homme qui lutte contre l'arbitraire avec courage.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 mars 2014
    Atmosphère étouffante et grande habilité d'Orson Welles a recréer l'univers "anormal" du roman de Kafka. Brillantes trouvailles cinématographiques qui font la griffe du réalisateur qui servent remarquablement le propos et qui maintiennent la tension de ce casse tête d'histoire qui fait réfléchir sur la place de l'homme dans l'élaboration d'une justice. La justice des hommes qui se veut Justice absolue mais dont le dessein d'objectivité est constamment mis à mal par les instances judiciaires. Vision très sombre, peut être extrême mais qui a le mérite de ne pas laisser indifférent.
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