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Redzing
1 147 abonnés
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3,5
Publiée le 25 novembre 2021
Un bureaucrate est réveillé chez lui par la police. Il apprend qu’il est inculpé, mais en ignore le motif. Il tentera de trouver de l’aide auprès de diverses personnes, pour comprendre quelles sont les charges retenues contre lui, et prouver son innocence. Pour ceux qui en doutaient, « Le Procès » n’a évidemment rien d’un film de prétoires. Pire, le procès en question n’apparait pratiquement pas à l’écran, le film se centrant sur les déambulations du protagoniste pris dans les rouages d’une machine infernale. Déambulations qui tiennent rapidement de l’expérience filmique, à laquelle tout le monde n’adhèrera pas. Il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à Orson Welles ici, c’est la qualité de sa mise en scène. Décors grandiloquents et figurants par centaines écrasant un protagoniste acculé, pièces étouffantes, alternance entre des monuments grandioses et des barres de béton déshumanisées, personnages secondaires lunaires… Tout est exploité pour donner une impression très réussie de cauchemar éveillé, paranoïaque, et kafkaïen (normal, c’est une adaptation de Kafka !). La présence d’acteurs venant de divers pays européens (dont quelques têtes connues françaises) ajoute à la confusion et à l’étrangeté. Pour le reste, certains risquent de fortement décrocher. Le scénario enchaîne des personnages et des situations absurdes qui ne serviront ni à l’intrigue ni au héros, à tel point que certaines scènes sont superflues… mais cela fait partie du message du film. On peut même dire que les aventures du protagoniste, incarné par un convaincant Anthony Perkins, ne servent pas vraiment à grand-chose compte tenu du final… mais là encore cela fait partie du fond. Venons-en au fond, d’ailleurs. Critique du système judiciaire déconnecté des réalité, des dictatures implacables staliniennes, des organisations tentaculaires en général… et sans doute d’autres thèmes qui me passent au-dessus. Certains y verront un délire stérile froid, longuet, et prétentieux, d’autres une œuvre absurde géniale et audacieuse. Toujours est-il que « Le Procès » a le mérite de faire réagir intelligemment, et de proposer une mise en scène qui a de la gueule !
Adaptant Kafka, Orson Welles signe un film oppressant mais au scénario très brouillon et peu captivant sur un homme pris dans un labyrinthe (au sens littéral) judiciaire, servi par une réal baroque stylée, et porté par un casting prestigieux.
L'univers absurde, intrigant et sombre de Kafka est peint avec brio, même si le film est plutôt long. Je comprends le côté culte mais perso je n'ai pas été très emballée par l'ensemble et je me suis ennuyée. Beau casting cependant et l'esthétique du film est superbe.
Il y a des limites à tout et l’absurde en est une lorsqu’il est le sujet principal d’un film. Ici l’absurde est colossal et ne peut intéresser que celles ou ceux qui retrouvent en lui une part de leurs angoisses. Le roman est fort bien rendu ce qui paradoxalement devrait être mis au crédit de Welles, le résultat est inverse puisque l’ennui est la conséquence inévitable de cette réussite. Contrairement au livre, il n’est pas question de lire chapitre par chapitre comme il est possible de le faire, il faut garder les yeux ouverts jusqu’au mot fin. Le seul qui y prend un plaisir fou c’est Welles, cela se sent mais il n’a jamais du penser aux spectateurs si ce n’est parfois en nous offrant des plans dont il a le secret. Welles cherche constamment à nous prouver qu’aucun metteur en scène ne lui arrive à la cheville quitte à nous bluffer en permanence et même à nous priver de tous sens critiques envers ses confrères bien plus fins, subtils et discrets que lui. Welles est un faiseur accaparant tout l’espace quand il travaille et toute la gloire quand il a terminé avant même la sortie de ses films. Avec celui ci, il a été trop loin, simplement parce que le cinéma ne peut rien apporter à cet écrivain hors du commun dont les œuvres n’auraient jamais du être publiées puisque pour se faire sa dernière volonté a été trahie.
Welles adapte Kafka et retranscrit parfaitement l'univers de l'auteur avec ce film troublant où chaque plan est admirablement travaillé et où le décor (Orsay, pas encore rénové à l'époque) a une importance toute particulière, accentuant un sentiment de malaise permanent. Parfois un peu lent et vraiment déroutant, "Le Procès" offre à Anthony Perkins et une pléiade d'acteurs de solides rôles.
D'un point de vue personnel, ce film rappelle énormément de souvenirs. En effet l'an dernier j'étais en terminale L et en cours de littérature, on étudait en parallèle le film et le chef d'oeuvre de Kafka. Dans cette comparaison, il est important de signaler o combien Welles a considérablement cerné l'ouvrage de son auteur. Tout en donnant une reflexion sur la justice il reprend la principale idée du livre : l'entourage, la société écrasent l'individu. Tourné en partie à Paris (d'ou le bon nombre d'acteurs français) et servi par l' étourdissant Anthony Perkins, cet oeuvre a le mérite d'instaure un climat étrange et oppressant. Un conseil : lisez d'abord le livre.
Seul Orson Welles pouvait réussir, grâce à mise en scène à la fois pesante, expressionniste et onirique et à son casting prestigieux (les deux plus belles actrices de l'époques y sont tout de même réunies), à relever le défi délicat de retransmettre le pouvoir devenu fou de l'administration judiciaire qu'avait parfaitement dépeint Kafka dans son roman.
Un des meilleurs films d'Orson Welles, "Le Procès" est un film absolument saisissant, des les premiers instants et jusqu'a la fin on est accroché a l'histoire, aux acteurs... Le scenario est brillant, apportant beaucoup de suspens et d'incertitude, avec un soupçon de poésie et de philosophie. Orson Welles réalise la un film d'une grande intensité, un film tres intelligent et marqué par une mise en scène extraordinaire, le cinéaste bien connu pour le qualité visuelle de ses films ne déçoit pas : le jeu avec l'ombre, la lumière, les reflets... Certaines scenes sont vraiment incroyable ! Un chef d'oeuvre.
"Le Procès" peut être aisément classé parmi les oeuvres majeures du cinéma. Adaptation du livre de Franz Kafka, Orson Welles parvient à merveille à restituer son esprit, malgré la difficulté de l'exercice. Chaque plan, chaque jeu de lumière, ainsi que la direction d'acteurs prouvent que Orson Welles fait partie des deux ou trois meilleurs cinéastes de tous les temps. La construction du récit, tortueuse, entraîne le spectateur au plus près des sentiments de confusion et d'oppression du malheureux K, victime d'une justice purement arbitraire. La scène introductive, ainsi que la diapositive de fin, juste avant le final dantesque, se répondent à merveille, ouvrant et clôturant le tout comme s'il s'agissait d'un rêve. Quant au "casting", quelle merveille : Anthony Hopkins, Romy Schneider, Jeanne Moreau,... Chacun joue sa partition à merveille. En résumé, un classique nécessaire.
Le grand Orson Welles nous régale d'un casting époustouflant et d'une atmosphère des plus oppressantes et étranges à souhait. Inutile de préciser qu'Anthony Perkins est totalement bluffant. Cependant, cette adaptation de Kafka aurait légèrement gagné en efficacité si elle n'avait pas été ralentie par quelques longueurs... On frise tout de même le chef-d'oeuvre!
Même si la critique internationale place Citizen Kane au-dessus de tout, Le Procès constitue selon mon goût le plus grand chef-d'oeuvre de maître Orson. Il s'agit d'une réussite absolue, à compter parmi les plus grandes de l'histoire du cinéma! Welles a compris de l'intérieur le monde surréel et halluciné de Kafka et nous le fait ressentir d'une manière quasi physique dans les fibres les plus intimes de notre être. Il parvient à recréer, sous la forme d'un archétype, l'univers concentrationnaire des régimes totalitaires et arrive à rendre, comme nul autre, leur atmosphère d'asphyxie intellectuelle. Le film a été tourné pour une part en Yougoslavie et, pour le reste, à Paris, dans les combles de la gare d'Orsay, avant restauration. De la sorte, Welles met en place un décor proprement hallucinant, surréaliste et oppressant qui sert de cadre idéal au jeu merveilleux des acteurs. Perkins est un monsieur K remarquable, Orson en personne campe un avocat tout à fait inoubliable et Romy Schneider est irremplaçable dans son rôle de vamp mystérieuse. Que dire enfin des images et de la réalisation, sinon qu'elles sont dignes du plus antihollywoodien de tous les réalisateurs américains? Le Procès? Parmi les vingt films que j'emporte sur mon île!
Un très grand film de et avec Orson Welles sur un homme pris en tenaille par une société oppressante. Des plans magnifiques un suspense fort, le tout distribué par des acteurs excellents. A noter un gros casting: Orson Welles, Anthony Perkins, Jeanne Moreau.
Welles met le formalisme en scène. On est ébahi par sa mise en scène brillante. Le résultat est vraiment fameux mais étonnamment on y trouve peu d’ironie ce que roman contient. De plus en lisant le roman je ne suis pas sûr qu’on voit un aussi grand déploiement de personnages et de lieux. Une certaine théâtralité rigide est forcément nécessaire. Ici c’est quelque peu top opulent.
Je me suis amusé à lire les différentes critiques rédigées bien avant la mienne. Evidemment, chacun à son opinion, ses idées, ses envies, ses défauts, ses qualités, ses humeurs, son orientation sexuelle, sa faculté mentale et ou physique, et je ne sais quoi d'autre encore. Chacun verra dans le procès, ce que chacun aura envie de voir. Aimer ou détester. Et je crois que moi aussi, je suis comme les autres, à la différence d'Orson Welles qui à l'audace de terminer son film par c'est moi qui ai réalisé ce film, et je me prends quasiment pour dieu. Le comble, c'est qu'il a raison de jouer la provocation. A travers son film, adapté de l'épouvantable univers Kafkaien, il ne fait que relater nos existences, comme je l'ai mentionné au début de ma critique, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Amen